Les forces économiques au Maroc et en France constituent «les chevilles ouvrières» du «partenariat d'exception» entre les deux pays, a affirmé, vendredi à Paris, la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Mme Miriem Bensaleh Chaqroun. S'exprimant à la séance de clôture de l'université d'été du MEDEF (patronat français), Mme Bensaleh Chaqroun a tenu à souligner «les liens sincères et francs qui caractérisent désormais les relations entre le Maroc et la France». Le Maroc est «devenu une véritable puissance régionale, la porte de l'Afrique et un nouveau territoire de croissance convoité par les économies mondiales», a souligné, vendredi à Paris, la présidente de la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Mme Miriem Bensaleh Chaqroun. «Le Maroc s'adapte aux évolutions internationales et offre de nouvelles perspectives», a relevé Mme Bensaleh Chaqroun qui intervenait à la séance de clôture de l'université d'été du Medef (patronat français), rappelant que le Royaume, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a mis en place des programmes ambitieux et des mesures audacieuses pour répondre à la crise et s'engager sur la voie de la modernité et de la croissance. Les réformes engagées sur le plan politique, économique et social ont mis le Maroc dans un momentum certain et produisent des résultats assez impressionnants, a-t-elle affirmé, citant, à cet égard, les réformes constitutionnelles, l'assainissement du climat des affaires, la lutte contre la corruption et les économies de rente, le développement des infrastructures et la création de pôles d'excellence dans l'industrie et les services. Elle a rappelé que pour faire face à la problématique sociale qui constitue un défi majeur, SM le Roi a initié en 2005 l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) qui a permis le lancement de 29.000 projets au bénéfice de 7 millions de personnes à travers les communes rurales et urbaines les plus pauvres du pays. Elle a également indiqué que la stabilité, l'ouverture et le dynamisme du Maroc attirent de nouveaux partenaires. La présidente de la CGEM, qui intervenait sous le thème «un monde qui bouge», a affirmé que malgré un ralentissement de la croissance, le Maroc, qui n'a pas non plus échappé à la crise, tient bon, en témoigne la consommation interne qui reste vigoureuse et représente 67% du PIB, ce qui permet de lisser les fluctuations de la demande étrangère, les exportations qui se maintiennent, le tourisme qui est en progression, de même que le Royaume demeure la 2e destination des investissements directs étrangers sur le continent, après l'Afrique du Sud. Pour Mme Bensaleh, l'un des défis primordiaux du Maroc est de réindustrialiser le pays car l'industrie qui représentait 17% du PIB en 2008, n'est plus qu'à 14% aujourd'hui. L'un des plus grands changements qui affectent le Maroc aujourd'hui est cette tendance lourde à devenir un importateur de produits finis de consommation et les accords de libre-échange signés avec 30 pays ont servi de catalyseur en ce sens, a-t-elle expliqué, faisant savoir que la CGEM a fait de la ré-industrialisation du pays, principal créateur de valeurs, un de ses chevaux de bataille. L'industrie, un gage pour l'avenir Aujourd'hui, plus que jamais, le socle industriel est une sécurité contre les accidents du présent et un gage de succès pour l'avenir, a-t-elle insisté, relevant en ce sens que la co-localisation est une opportunité réelle pour les entreprises françaises. Le patronat marocain est engagé dans cette volonté de développement, a poursuivi Mme Bensaleh, précisant que la CGEM a mobilisé tous ses efforts pour aboutir à la signature, inédite dans la région, d'un pacte pour l'emploi et la croissance avec les organisations syndicales. «Dans le cadre de ce pacte, pour la première fois au Maroc et dans la région Maghreb-Afrique, nous avons mis en place l'indemnité pour perte d'emploi avec le concours des pouvoirs publics», a-t-elle dit. Selon Mme Bensaleh, cette mesure permettra aux salariés qui ont perdu leur emploi de bénéficier d'un soutien financier, d'une assistance à la recherche d'emploi et d'une formation, relevant que la flexibilité que «nous demandons tous ne peut se faire au détriment des salariés des entreprises». «A la CGEM nous sommes convaincus qu'il ne saurait y avoir de développement de l'entreprenariat sans l'implication forte et durable de ceux qui en sont le moteur», a-t-elle encore expliqué. La présidente de la CGEM a souligné que «le Maroc est en mouvement, plus sûrement que doucement», ajoutant que les entrepreneurs français qui connaissent bien le Maroc sauront apprécier l'importance d'une telle avancée dans le climat général des affaires. L'université d'été du mouvement patronal français, à laquelle ont été invitées d'éminentes personnalités du monde des affaires des quatre coins du monde, et dont les travaux se sont déroulés en présence de sept ministres du gouvernement français, a abordé plusieurs sujets d'actualité dans les domaines économique, financier et entrepreunarial. Le dossier le plus épineux de la rentrée politique en France, en l'occurrence la réforme des retraites et la baisse du coût du travail ont dominé les débats. Un partenariat très actif L'université d'été du Medef (patronat français), s'est tenue du 28 au 30 août à Jouy-En-Josas (banlieue parisienne), sous le thème «Crise: du danger à l'opportunité». Mme Bensalah, seule représentante du patronat dans le monde arabe à prendre part à ce gotha des chefs d'entreprises, a estimé qu'un partenariat très actif se construit depuis des années entre la Cgem et le Medef à travers, notamment le «Club des chefs d'entreprises France-Maroc». En effet, les organisations patronales des deux pays avaient tenu deux rencontres au Maroc en présence du Président François Hollande, du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et de nombreux membres du gouvernement français.