Affaire Daniel Galvan Le pédophile multirécidiviste Daniel Galvan, qui a réussi, à la faveur d'une défaillance de l'administration pénitentiaire, à quitter sa geôle marocaine où il devait encore purger plus de 28 autres années, est à nouveau sous les verrous. Arrêté lundi à Murcie en vertu d'un mandat international lancé par le Maroc, il n'a fallu à Daniel Galvan qu'une seule comparution, hier mardi, devant le juge Fernando Andreu de l'Audience nationale à Madrid, la plus haute juridiction en Espagne, pour qu'il soit renvoyé illico en prison. Même s'il n'est pour le moment qu'en «détention préventive», deux scénarios se présentent désormais devant la justice espagnole pour la suite des événements. La première hypothèse serait de procéder à l'extradition du prévenu vers le Maroc qui en a clairement fait la demande. Même si une convention signée entre les deux pays écarte cette possibilité, les crimes commis par Daniel Galvan sont suffisamment graves (viol de pas moins de 11 enfants âgés entre 5 à 11 ans) pour faire fi des obstacles juridiques qui bloqueraient, en situation normale, son extradition. D'ailleurs les médias des deux côtés du Détroit ont donné un sérieux coup de pouce en ce sens à la justice ibérique, et ce en jetant un trouble sur la nationalité d'origine et le passé professionnel de ce pédophile notoire. Selon une source judiciaire espagnole, qui a qualifié le cas de Daniel Galvan d'«assez étrange», le juge Fernando Andreu, en charge de cette affaire, se prononcera dans les heures qui viennent pour dire si le pédophile «est mis en prison ou laissé en liberté, sans restriction ou avec des mesures de contrôle judiciaire, le temps qu'une décision soit prise sur son extradition». La deuxième hypothèse, après la mise en détention de Daniel Galvan par les Espagnols, serait que celui-ci purge le complément de sa peine écopée au Maroc dans une prison espagnole. Une convention, datant de 1997, prévoit que les ressortissants définitivement condamnés dans l'un ou l'autre pays peuvent purger le reste de leur peine dans leur pays d'origine. Ce scénario est renforcé par l'entrée en lice d'un nouveau plaignant espagnol. En effet, selon le quotidien La Razon de mardi, dès l'arrestation lundi de Galvan, un homme a déposé une plainte à Alicante accusant ce criminel d'une tentative d'abus sexuel sur sa fille de cinq ans. Les faits remonteraient à 2004. En attendant la suite qui sera donnée par la justice espagnole à cette affaire, les effets négatifs de cette bourde commise par la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR), dont le patron, Abdelhafid Benhachel, a été évincé lundi, commencent à s'estomper. D'ailleurs les observateurs internationaux et nationaux ont loué la célérité et la fermeté avec lesquelles SM le Roi est monté en première ligne pour résoudre cette affaire et satisfaire les attentes des Marocains. Ainsi, et Charles Saint-Prot, directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques de Paris, a affrmé dans une déclaration rapportée par la MAP, que «la rapidité et la vigueur de la réaction du Souverain marocain ont conduit à ce que l'enquête fasse la lumière sur les responsabilités des dysfonctionnements et que Daniel Galvan soit très rapidement arrêté et remis à la justice espagnole». Pour sa part, Miguel Angel Puyol Garcia, président du Centre des études hispano-marocaines, a affirmé que la gestion de ce dossier par SM le Roi montre l'interaction qui existe entre la monarchie et le peuple marocains. Il a aussi qualifié la décision royale d'annuler la grâce accordé à Daniel Galvan, d'«historique», car «sans précédent dans l'histoire du Maroc». Au niveau national, l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) a salué la rapide réaction du cabinet royal qui, à travers plusieurs communiqués, a permis d'«éclairer l'opinion publique sur les tenants et aboutissants de l'erreur ayant conduit à la libération de l'Espagnol. Pour l'OMDH, le retrait de la grâce royale reflète «la volonté des hautes autorités de traiter cette affaire avec tout ce que cela suppose en termes de rigueur et de rétablissement de la dignité des victimes et de la justice marocaine».