aux membres de la famille de feue Fatima Hamounia SM le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de Fatima Hamounia, décédée mardi, à l'âge de 76 ans. Dans ce message, SM le Roi dit avoir appris avec une profonde émotion le décès de cette artiste populaire de talent, exprimant, en cette douloureuse circonstance, aux membres de la famille de la défunte, et à travers eux à l'ensemble de leurs proches, ainsi qu'à sa grande famille artistique nationale et à tous les fans de son art, Ses vives condoléances et Sa sincère compassion suite à la perte de l'une des figures emblématiques de la chanson populaire authentique, qui a consacré sa vie au service du patrimoine marocain séculaire, particulièrement l'art d'Al Aita, qu'elle a fait connaitre aux niveau national et international, des décennies durant. Le Souverain implore le Très-Haut de rétribuer la défunte pour son apport artistique riche qui sera perpétué de génération en génération et de l'accueillir dans Son vaste paradis. **** Perte d'une icône de la chanson populaire Avec le décès, mardi à Safi, de Fatima Hamounia, la scène artistique marocaine a perd une icône de la chanson populaire qui a contribué, de par son talent et sa passion pour Al Aita, à ériger ce genre artistique en une forme d'expression musicale accessible au large public, a regretté Hassan Nejmi, chercheur en patrimoine oral marocain. Cette artiste authentique est une des plus sublimes voix féminines qui était particulièrement attachée aux règles esthétiques et éthiques de l'art d'El Aita et tenait à ce que la présence des chikhat et chioukh sur scène soit entourée d'une certaine pudeur, a souligné, à la MAP, M. Nejmi, auteur d'un ouvrage sur l'art d'El Aita. En effet, a-t-il poursuivi, "elle insistait particulièrement auprès des chanteuses de son groupe pour qu'elles observent une tenue vestimentaire correcte, surveillent leurs propos et pour qu'elles ne tournent jamais le dos au public". M. Nejmi a également mis en exergue le patriotisme de la regrettée qui ne manquait jamais une occasion pour accomplir son devoir à l'égard de sa mère patrie, comme lorsqu'elle apportait son soutien moral, plusieurs années durant, aux soldats marocains en poste au Sahara marocain. Son décès, quelques années après Fatna Bent Lhoussin et Latifa Makhloufi, laisse un vide artistique énorme difficile à combler et menace de disparition une partie importante du patrimoine culturel, a-t-il averti. Dans ce sens, il a mis en exergue l'importance de l'héritage de Hamounia qui a largement contribué à transmettre l'art d'El Aita à une nouvelle génération de chioukh et chikhat qu'elle a initiés et lancés sur la scène artistique, ajoutant qu'avec son époux, Jilali Abouchi, elle a fondé une famille artistique dévouée ayant défendu ce patrimoine et contribué à son rayonnement aussi bien sur les plans national qu'international. Dans leurs témoignages plusieurs figures du chant populaire, et d'Al Aita en particulier, tels que Jamal Zerhouni, Bouchaib Benaigida et Ould Saouba ont regretté la disparition de la "marraine d'El Aita", qui a toujours fait preuve de discipline et d'engagement à l'égard de son rôle d'artiste et des règles de l'art. Elle a veillé à transmettre fidèlement ce patrimoine et marqué de ses empreintes la scène artistique nationale jusqu'à son retrait en 2003, ont-ils souligné, mettant en relief son répertoire musical marqué par la force de la parole et la beauté de la musique, puisant ses sources dans un patrimoine ancestral.