Lecture du Roman «Années volées» d'Anissa Bellefqih «L'écriture est un cri, un cri d'interpellation». C'est avec cette citation que l'auteure du roman «Années volées», paru en 2O12 aux éditions L'Harmattan nous a jetés dans l'univers de Yasmina au cours d'une séance de lecture et dédicace organisée, mercredi soir, à la villa des arts de Casablanca. Le roman d'Anissa Bellefqih se décline en 178 pages de format moyen avec une belle couverture chargée sémiotiquement, et parlant de signes et de significations. Yasmina est une femme victime ou encore en proie à ce monde farouche de la finance. Errant dans un monde qui vénère l'argent et l'investissement comme seule et unique philosophie, la souffrance de Yasmina voit son jour dans cette vie et va grandissante. La maudite banque de laquelle elle a emprunté de l'argent lui a volé ses dernières belles années. Dans ce mal d'esprit, le personnage principal fictif, écrit l'auteur dans le paratexte du roman, «se retrouve jetée en pâture à des prédateurs sans foi ni loi qui règnent sur le monde de la finance. (...) Cette banque, ajoute-t-elle, avait capté et volé ces dernières belles années, butin inestimable et irremplaçable... Ce roman de genre policier vise, dans un premier temps à créer un choc chez le lecteur en accrochant sa curiosité via une écriture de degré zéro qui lui offre un billet de voyage dans la débauche et les dédales de la finance afin de ressentir réellement la puissance de la banque. En revanche, la quête du sens et de la signification de Yasmina se manifeste dans son cri contre la soumission et la violence, notamment dans un monde fou enlisé dans les fausses lumières de l'étant et l'argent ainsi qu'une modernité liquide où l'humain a perdu son essence et qui fait de plus en plus l'éloge du mépris. Yasmine apparait comme l'incarnation de la femme moderne « soumise ». Tout se passe ici comme si on était devant la citation de l'humaniste Albert Camus : «l'absurde nait de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde». Le monde dans cette optique est sourd et indifférent face aux appels de Yasmina, suscitant inéluctablement cette question historique de Lénine : Que faire ? Pour se faire, l'auteure, à travers le personnage principal a pu révéler sa souffrance au monde en invitant les voix féminines au passage à l'acte, à la résistance face à la violence. Bref, elle appelle celles-ci à mener des combats, mais aussi à gérer leurs destins. Anissa est consciente de l'importance et de la nécessité du passage à l'action, car dès la première page de son roman, le lecteur se trouve devant l'une des citations de l'existentialiste du siècle dernier, Simone de Beauvoir : «Exister c'est oser, se jeter dans le monde...» Années volées tisse les liens d'une relation triangulaire qui se partage entre la voix de l'auteure, celle du personnage et finalement celle qui s'adresse à la conscience du lecteur. C'est un certain partage d'idées qui se veut, Ipso facto, un retour vers cet «espoir de créer une réflexion qui mettra en avant le développement de notre pays sur tous les volets.», conclu l'écrivaine des Années volées, en attendant qu'un jour les générations à venir pensent à les récupérer. Repères Native d'Oujda, Anissa Bellefqih est chercheur et écrivain. Elle fait toutes ses études, jusqu'à la thèse d'Etat sur les bancs de l'école marocaine, du temps où l'école publique était une pépinière et l'enseignement une vocation. Elle est l'auteure de trois romans publiés chez L'Harmattan, notamment : «Yasmina et le talisman» en 1999, «Je ne verrai pas l'automne flamboyant...» en 2003, «La lecture des Aventures d'Arsène Lupin : Du jeu au je » en 2010 et «Années volées» en 2012. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. «L'écriture est un cri, un cri d'interpellation». C'est avec cette citation que l'auteure du roman «Années volées», paru en 2O12 aux éditions L'Harmattan nous a jetés dans l'univers de Yasmina au cours d'une séance de lecture et dédicace organisée, mercredi soir, à la villa des arts de Casablanca. Le roman d'Anissa Bellefqih se décline en 178 pages de format moyen avec une belle couverture chargée sémiotiquement, et parlant de signes et de significations. Yasmina est une femme victime ou encore en proie à ce monde farouche de la finance. Errant dans un monde qui vénère l'argent et l'investissement comme seule et unique philosophie, la souffrance de Yasmina voit son jour dans cette vie et va grandissante. La maudite banque de laquelle elle a emprunté de l'argent lui a volé ses dernières belles années. Dans ce mal d'esprit, le personnage principal fictif, écrit l'auteur dans le paratexte du roman, «se retrouve jetée en pâture à des prédateurs sans foi ni loi qui règnent sur le monde de la finance. (...) Cette banque, ajoute-t-elle, avait capté et volé ces dernières belles années, butin inestimable et irremplaçable... Ce roman de genre policier vise, dans un premier temps à créer un choc chez le lecteur en accrochant sa curiosité via une écriture de degré zéro qui lui offre un billet de voyage dans la débauche et les dédales de la finance afin de ressentir réellement la puissance de la banque. En revanche, la quête du sens et de la signification de Yasmina se manifeste dans son cri contre la soumission et la violence, notamment dans un monde fou enlisé dans les fausses lumières de l'étant et l'argent ainsi qu'une modernité liquide où l'humain a perdu son essence et qui fait de plus en plus l'éloge du mépris. Yasmine apparait comme l'incarnation de la femme moderne « soumise ». Tout se passe ici comme si on était devant la citation de l'humaniste Albert Camus : «l'absurde nait de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde». Le monde dans cette optique est sourd et indifférent face aux appels de Yasmina, suscitant inéluctablement cette question historique de Lénine : Que faire ? Pour se faire, l'auteure, à travers le personnage principal a pu révéler sa souffrance au monde en invitant les voix féminines au passage à l'acte, à la résistance face à la violence. Bref, elle appelle celles-ci à mener des combats, mais aussi à gérer leurs destins. Anissa est consciente de l'importance et de la nécessité du passage à l'action, car dès la première page de son roman, le lecteur se trouve devant l'une des citations de l'existentialiste du siècle dernier, Simone de Beauvoir : «Exister c'est oser, se jeter dans le monde...» Années volées tisse les liens d'une relation triangulaire qui se partage entre la voix de l'auteure, celle du personnage et finalement celle qui s'adresse à la conscience du lecteur. C'est un certain partage d'idées qui se veut, Ipso facto, un retour vers cet «espoir de créer une réflexion qui mettra en avant le développement de notre pays sur tous les volets.», conclu l'écrivaine des Années volées, en attendant qu'un jour les générations à venir pensent à les récupérer.