Etre poète, c'est d'abord et avant tout être un humain universel. Un amoureux, en fait, de la paix et de la fraternité, un penseur qui bâtit, à travers l'art, les ponts du dialogue entre les cultures et les nations. Loin, bien évidemment, de toute pensée qui plante les racines de la haine et les guerres qui ravagent tout ce qui est beau dans ce monde. Etre poète, cela veut dire défendre une cause légitime, une cause qui aspire au bonheur de l'humanité. Dans cet esprit, la poésie bouge pour la cause de la marocanité du Sahara, cette cause légitime que le Maroc et son peuple ont défendue depuis des années, ainsi que cette culture d'ouverture et du dialogue qui avait marqué cette terre plurielle depuis des siècles. C'est dans ce cadre que s'inscrit le premier festival international de la poésie initié par l'association casablancaise Abi Hanifa Nouamane, où une pléiade d'amoureux et passionnés de la magie de la parole sont venus de différents pays arabes tels la Libye, la Palestine, l'Egypte, la Jordanie, la Mauritanie, l'Irak et bien d'autres pour partager la passion de la poésie et l'art. Placé sous le thème : «La diplomatie parallèle au service de la cause nationale», cet événement est organisé du19 au 21 mai courant au complexe culturel de Sidi Belyout à Casablanca. Et ce, en coordination avec l'Association du Sahara marocain pour le développement et l'entraide, la Direction de la région du nord, le Comité de coordination international pour le soutien de l'autonomie dans les régions du sud, la région du Grand Casablanca et le Conseil municipal de la ville de Casablanca. Cet événement s'inscrit dans le cadre de la promotion de la diplomatie culturelle au service de la défense de la marocanité du Sahara. Un geste fort symbolique pour dévoiler, à travers ces activités culturelles, lectures poétiques et débats que le Maroc a toujours été parmi les premiers en matière de la promotion de la démocratie et la liberté d'expression. Par ailleurs, cette activité culturelle joue un rôle primordial dans le sens de tisser les liens de fraternité entre les pays du monde, notamment ceux arabes dont des poètes ont pris part à cet événement. De son côté, Khadija Tantaoui, présidente de l'association Abi Hanifa Nouamane, organisatrice de l'événement, indique dans une déclaration à Al Bayane, que «ces festivités s'inscrivent dans le cadre du renforcement des échanges culturels et politiques entre les pays frères et amis du Maroc afin de défendre la marocanité du Sahara d'une part, et rendre hommage aux différentes figures emblématiques du monde culturel et associatif d'autre part». En outre, le poète égyptien et journaliste, Sayid Aboualyazid, a mis la lumière sur le rôle du Maroc en matière de défense de la cause de la Palestine et arabe. «La participation de l'Egypte, souligne-t-il, dans ce forum est un indice très fort qui exprime les relations profondes entre les deux pays sur tous les volets, notamment culturel. Ce festival, conclut-il, après les grands changements qu'ont vécu les pays arabes nous a réuni autour de la poésie pour panser nos plaies et penser l'avenir prometteur de nos pays et notre unité.» Pour Mokhtar Bakhada Oulad Al Aamrani, président de l'Association marocaine du développement et l'entraide (région du nord), estime que «la culture est un cinquième pouvoir aux mains de la société civile pour défendre la marocanité de notre Sahara national, et ce à travers des débats et rencontres culturelles comme ce forum qui a réuni une pléiade d'intellectuels et artistes qui vont jouer le rôle de diplomates culturels par la suite.» Au cours de ces festivités, une projection de deux courts métrages, réalisés par l'association la Maison du sud à Laâyoune, a été présentée pour faire découvrir la culture locale des régions Sahara marocain, à savoir le folklore, traditions, gastronomie, mais aussi les projets qui ont été réalisés dernièrement au profit des femmes de la région du sud en matière du développement local. Sans oublier une lecture de recueil de poèmes de la poétesse marocaine Naima Zaid, présentée par le critique Mohamed Ramsis, ainsi qu'une conférence sur «La diplomatie parallèle au service de la cause nationale», animée par le journaliste et l'associatif Abdelsalam El Azouzi. Au cours de cette soirée artistique, le public casablancais a vécu de beaux moments avec des lectures poétiques présentées par des poètes venus de Libye, Jordanie, Egypte et Maroc, sur les thèmes du refus de la violence et de la guerre, appel à la fraternité, voisinage, paix et respect. Cette soirée a été modérée par le chercheur amazigh, Hamzaoui Abdelmalek Cette initiative, ayant pour objectif de faire découvrir aux visiteurs et créateurs les opportunités culturelles, artistiques du Maroc, a été également une occasion pour rendre hommage aux femmes actives dans les domaines culturel et associatif telles Naima Zaid (Meknès), Fatimatou Assaid (Mauritanie), Aliza Slami (Laâyoune), Haja Malouha (Dakhla), Benhamou Amal, Fatima Jamal, Ahlil Khadija, Omlil Amina, Khadija Mofid (Casablanca), Latifa Lbalghiti (Tata) et Khadija Lkhadri (Khenifra), sous les beaux morceaux de la musique amazighe engagée. La scène du complexe culturel de Sidi Blyout a été animée l'artiste Rami Abdelkrim, chanteur amazighe venu de la ville d'El Hajeb. La diplomatie culturelle avait sa part dans le programme des festivités, alors qu'une visite touristique guidée dans la région de Casablanca, surtout à l'école primaire «Abi Hanifa Noaaman» où un atelier sur l'apprentissage du tifinagh au profit des élèves de l'école a été animé par le chercheur, journaliste et écrivain Abdelmalek Hamzaoui, ainsi qu'une visite au siège Conseil municipal de la ville de Casablanca. *** Entretien avec le directeur du Festival international de la poésie, Abdelmalek Hamzaoui «La poésie, un moyen pour défendre la marocanité du Sahara.» C'est un homme actif sur le volet artistique. Il se présente comme chercheur amazigh, écrivain et journaliste. Actuellement, il s'active avec un groupe d'amis dans le tissu associatif, notamment dans le cadre culturel et poétique pour défendre l'intégrité territoriale du Maroc. Pour ce faire, il vient d'inviter des poètes, des artistes, mais aussi des journalistes au 1er festival international de la poésie qui s'est tenu du 19 au 21 mai courant au complexe culturel de Sidi Belyout à Casablanca. Abdelmalek Hamzaoui, citoyen universel, amoureux de sa culture et son pays, s'engage ainsi à travers la parole pour diffuser la culture du dialogue entre toutes les composantes culturelles et artistiques de cette nation plurielle. Entretien. Al Bayane : Dans quel cadre s'inscrit ce 1er festival international de la poésie ? Abdelmalek Hamzaoui : Le 1er festival international de la poésie s'inscrit dans le cadre de la défense de la cause nationale, celle de notre Sahara marocain. En fait, c'est une première édition que nous venons d'organiser sous le thème : «La diplomatie parallèle au service de la cause nationale». Alors, c'est un projet culturel initié par quelques associations constituant notre tissu associatif national qui vise, dans un premier lieu, de faire découvrir nos richesses et opportunités culturelles et artistiques, afin de les faire connaitre aux différents poètes, poétesses, hommes et femmes de lettres qui viennent de nous honorer avec leur participation aux activités de ce festival dédié à la défense de notre Sahara. D'après vous, pourquoi la poésie ? A priori, la poésie est un moyen comme les autres moyens artistiques pour contrer les ennemis de notre intégrité territoriale. Ce festival ayant pour objectif essentiel de faire connaitre notre cause légitime. Effectivement, dans ce cadre, la force de la parole est là pour dire oui à la marocanité de notre Sahara. De l'autre, elle se considère comme un outil pour tisser les liens du dialogue entre les pays arabes et étrangers. Ce forum poétique se veut également la diffusion de la culture du partage de la chose culturelle avec et entre des pays amis, mais aussi un cadre de discussion des grandes questions relatives aux changements et au développement dans les pays frères. Quels sont vos projets artistiques à venir ? L'objectif majeur de cette première édition est de faire connaitre ce festival à l'échelle régionale ainsi qu'internationale. Par ailleurs, c'est une plate-forme culturelle visant réunir les créateurs autour de la poésie pour franchir les frontières politiques, partager les idées et les créations artistiques entre les intellectuels du monde entier. En effet, cet événement a été l'occasion de créer des partenariats avec les différentes associations marocaines et étrangères qui sont actives dans le domaine de l'art et le militantisme pour les droits humains. Un mot de la fin ? Sachant qu'il y avait beaucoup de formes de poésie, d'expressions poétiques et des variétés culturelles qui enrichissent notre paysage culturel et artistique, nous espérons que cette initiative aura un prolongement dans l'avenir et que d'autres poètes d'ici et d'ailleurs s'associeront à ce grand projet culturel qui permet à l'Homme de s'exprimer librement dans un cadre du respect de l'autre et défendre ses intérêts, surtout et avant tout dans la défense de notre cause nationale, le Sahara marocain. Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef