Le Maroc a besoin de partis politique forts et honnêtes Sur initiative de la section provinciale de Guelmim, membre du conseil de la présidence du PPS a présenté, samedi dernier devant un parterre de citoyens de cette ville frontalière des contrées sahariennes du sud du royaume, une saisissante allocution. Après une brève intervention d'Abdelatif Essafi, secrétaire de la section en question, au cours de laquelle il mit en exergue les diverses activités de la section pour le compte de l'année en cours, la parole fut donnée au dirigeant national du parti qui tint, de bout en bout, un discours à la fois limpide et persuasif. De prime abord, il rappela les dernières évolutions aussi bien de la nation marocaine que de son entourage, marquées par les mouvements printaniers dans nombre de pays maghrébins et arabes, la crise mondiale sévissant particulièrement dans la zone euro, en particulier, nos principaux alliés stratégiques, la particularité du Maroc et non l'exception comme il est communément appelé...Cet éveil des peuples avoisinants, poursuit l'intervenant, a certes « contaminé » le nôtre, mais il s'est trouvé que notre pays était assez foncièrement « armé » pour concéder le coup. Car, nombreuses sont des réformes, notamment celles touchant les aspects institutionnels, qui avaient été prématurément amorcées et instaurées. Cependant, il convient de relever que le soulèvement des jeunes masses populaires qui a caractérisé la rue marocaine pour des requêtes somme toutes légitimes, revêt, cette fois-ci, une forme incitative dans un nouveau contexte et, en conséquence, suscite un intérêt capital, d'où la nécessité de faire suite aux doléances exprimées, en termes d'absorption du chômage, d'assainissement de la justice et de l'administration, d'amélioration des conditions de l'enseignement, de la santé, de l'habitat...Les attentes sociales sont donc pressantes et ne supportent plus d'atermoiement, en dépit de la conjoncture ardue. Le Maroc, enchaine l'orateur, a enfanté, il est vrai, une Constitution unique en son genre dans ses annales, toutefois, il urge de se pencher sérieusement sur les lois organiques. Par ailleurs, il mit l'accent sur le phénomène de «quadrition du cercle», puisque il importe, dans des situations pareilles, de maintenir les équilibres macro-économiques et assurer pareillement la stabilité sociale, sans nullement tomber dans l'austérité et la paupérisation. La conciliation des deux approches suppose, en fait, l'abolition de l'économie de la rente, le contrecarrement de la corruption et de l'impunité, l'atténuation de la dépendance économique, l'investissement dans la formation rentable...Dans le même ordre d'idées, le conférencier insiste sur l'obligation d'adopter la caisse de compensation tout en s'attelant, de manière effective et efficiente, à sa réforme de sorte qu'elle serve avant tout les souches déshéritées. Dans le même sens, il estime que le ravivement du système de retraite s'avère une démarche impérieuse qui ne tolère plus d'ajournement. «Si on ne procède pas d'urgence au rehaussement de cette mesure, l'Etat sera contraint de grignoter dans ses réserves et, à partir de 2016, il devra prévoir, dans son budget, des compléments en faveur des retraités», prévient-il, tout en indiquant que les solutions à cette ébauche ne sont guère impossibles, pourvu qu'elles se fassent dans la concertation et l'esprit solidaire, loin de toute issue aventureuse et non moins populiste, inhérente à ce que l'on appelle « appui direct ». S'agissant de la réforme fiscale, M'hamed Grine, tout en exaltant l'initiative récente relative à la tenue d'une assise nationale autour de cette thématique, estime que les impôts représentent un levier de développement de premier ordre. Aussi, sera-t-il primordial de s'occuper urgemment au relèvement de cette ébauche, de façon à en assurer l'équité, l'adéquation, la viabilité et le rendement pérenne. «Il est vraiment inconcevable de continuer à accepter une répartition non avenue, avec 1,69% pour les fonctions libérales et 11% pour les fonctionnaires, plus encore 80% pour les salariés contre 20% pour les autres, sachant que les riches ne sont pas des salariés», déplore-t-il. Concernant les énergies, le communicateur considère que notre pays devrait prioriser l'usage des éoliennes qui s'avèrent les moins couteuses, afin de réaliser l'autonomie énergétique. La situation alors est délicate, mais n'est point dans dangereuse, comme laissent entendre certaines réflexions démesurées, dira-t-il, par la suite. Enfin, l'interlocuteur aborde, non sans fermeté et nostalgie aussi, le volet de la fortification et de l'assainissement de l'action partisane. A ce propos, il exprime sa profonde indignation quant à des dérapages déconcertants de certains partis qui ne cessent de verser dans la surenchère et la démagogie. «Notre pays a besoin de structures politiques fortes, honnêtes et structurées !», souligne-t-il, tout en fustigeant le comportement éhonté de certaines créatures politiques qui, sous des agendas quelconques, n'ont de cesse de semer l'amalgame et l'agitation provocatrice et, par conséquent, porter préjudice à l'action politique probe. «Celui qui ne se sent pas bien là où il est, il n'a qu'à s'en aller. On ne peut faire les deux choses opposées à la fois !», conclut-il.