- Les débats et les discussions ont été porteurs - L'action politique a eu un effet extrêmement positif. Après l'annonce officielle des résultats presque définitifs du scrutin référendaire, marqués par un OUI massif au projet de nouvelle Constitution, le Secrétaire général du Parti du progrès nous a fait une déclaration à chaud, dont voici la teneur. Q : Etes-vous content du résultat du référendum populaire sur la Constitution ? Nabil Benabdallah : Il y a tout lieu de dire notre satisfaction. D'abord, il y a, s'agissant de la participation au scrutin référendaire, le taux élevé enregistré vendredi. Ce qui démontre que le sujet de la Constitution est un sujet que se sont appropriés les Marocaines et les Marocains. Cela démontre, également, que la longue période de débats et de discussions, qui s'est étalée depuis le mois de février dernier jusqu'à la veille du référendum du 1er juillet, a été porteuse. Le résultat du référendum témoigne aussi du fait avéré que l'action, menée par les partis politiques, les centrales syndicales et les acteurs de la société civile, a eu un effet extrêmement positif sur la participation au scrutin et à son issue. Enfin, il faudra dire également que le taux de participation réconcilie les citoyennes et les citoyens avec l'action politique et électorale. D'autre part, l'on peut toujours s'interroger sur les 98,5 % de OUI mais l'on ne peut pas inventer le NON, alors qu'aucun parti politique ni aucune organisation syndicale n'a appelé à voter contre le projet de Constitution. Il n'y a pas lieu, non plus, de mettre les 25 à 26% de non participants au vote, à l'actif des forces qui ont appelé au boycott du référendum. Et toute analyse sensée ne peut aller dans ce sens. Car la représentativité de ces forces est connue. Q : Et maintenant, après ce plébiscite, que faire ? R : Il faudra transformer l'essai. Aujourd'hui, nous avons une Constitution nettement plus avancée. Il faudra meubler les nouvelles institutions. Cela dicte de préparer sérieusement les prochaines échéances électorales. Cela nécessite que la grande réforme constitutionnelle se poursuive avec des réformes politiques qui contribuent à l'assainissement du champ politique et garantissent des élections probes et honnêtes comme jamais le Maroc n'en a connues. C'est-à-dire des élections débarrassées de l'intervention de l'argent, des élections qui facilitent l'émergence d'élites partisanes et de compétences sociales capables de donner une image nouvelle de l'action politique et électorale. Enfin, il faudra se dire également que l'émergence d'institutions crédibles n'est pas une fin en soi. Car, le plus important est la capacité de dégager des politiques publiques susceptibles de répondre aux défis du développement et aux nécessités d'une vraie justice sociale.