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Hôpitaux du Maroc
Une évolution constante
Publié dans Albayane le 05 - 04 - 2013

Soins plus rapides, moins douloureux, personnels qualifiés et plus efficaces, des progrès technologiques qui permettent de fouiller le moindre recoin de notre corps et de pallier nos défaillances, des greffes d'organes, des chirurgiens qui réalisent des prouesses... C'est l'image que nous renvoie aujourd'hui l'hôpital, celle d'un établissement de soins où l'humanisation gagne de plus en plus de terrain, une structure sanitaire en constante évolution.
Parler de l'hôpital c'est à l'évidence faire références aux nombreuses mutations qu'a connues cet édifice, autrefois qualifié d'asile, mais qui aujourd'hui est synonyme de modernité.
Il est clair que des changements très importants intéressent tout le secteur de la santé, que des mutations sont perceptibles et que les hôpitaux sont directement concernés par ces mutations eu égard au rôle essentiel qu'ils jouent dans la promotion de la santé des citoyens et partant dans le développement, la croissance, la production, l'excellence d'un Maroc en devenir, un Maroc tel que nous le souhaitons.
Parmi les grandes priorités qui figurent en bonne place dans l'agenda de l'actuel ministre de la Santé, le professeur Houssein Louardi, il y a des actions qui visent à promouvoir le rôle de nos hôpitaux pour les rendre plus compétitifs tout en veillant à apporter aux malades des soins de qualité et un mieux-être en le faisant bénéficier d'installations modernes et confortables.
Fier de son passé dont il n'a pas à rougir, l'hôpital public marocain a su traverser le temps en devenant chaque jour un peu plus performant grâce aux femmes et aux hommes, aux médecins, aux infirmières qui se sont dépensés sans compter et qui ont contribué à hisser haut et fort la médecine marocaine tout en maintenant la dimension humaine qu'exige le noble art de la pratique médicale et infirmière.
Aujourd'hui, ce sont des hôpitaux ultramodernes, des centre hospitalo-universitaires où se pratique la médecine de pointe, voire les pratiques de l'excellence qui fleurissent au niveau des différentes régions du Maroc (Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Tanger, Agadir, Oujda...) des hôpitaux qui sont équipés de la haute technologie médicale et qui représentent une image de notre modernité et qui nous permettent de regarder l'avenir avec confiance et optimisme.
Nos hôpitaux sont aussi imprégnés de symboles très forts. C'est là où se déroulent un grand nombre d'accouchements. C'est aussi là où on a la plus grande chance de s'en sortir à tout moment en cas de situation délicate. Des raisons et tant d'autres qui inspirent à la population un sentiment de sécurité qui fait la réputation de l'hôpital, même si des critiques fusent ici et là car l'hôpital ne pourra jamais fonctionner à la satisfaction de tout le monde.
Des atouts certains, mais...
L'hôpital public représente des atouts importants aussi bien pour notre système de santé qu'à travers le rôle social qu'il assume. Il est toutefois confronté à des enjeux considérables, dont le défi démographique d'abord : la population marocaine augmente, l'espérance de vie s'allonge, la pyramide des âges connaît d'ores et déjà des modifications et le vieillissement de notre population ira en s'accentuant, entraînant de nouvelles maladies liées à l'âge...
L'hôpital doit s'adapter en veillant à assurer une évolution de ses missions et notamment hyperspécialisation de certaines techniques, car la médecine évolue chaque jour un peu plus, la technologie est de plus en plus sophistiquée, de plus en plus performante.
L'hôpital a des atouts incontestables. Ses forces, il les puise auprès de ses professionnels, des femmes et des hommes (médecins et infirmiers) de plus en plus qualifiés, de plus en plus efficaces, qui portent un intérêt profond à leur travail.
L'image que nous renvoie aujourd'hui l'hôpital, c'est celle d'un établissement en constante évolution, où les soins sont devenus rapides, moins douloureux et de meilleure qualité.
L'hôpital c'est aussi des gestes au quotidien, des interventions chirurgicales très pointues, des accouchements, des césariennes, des soins intensifs, des examens de radiologies, de scanner, d'IRM, des examens biologiques... Bref, des malades que l'on sauve.
L'hôpital c'est aussi des questions éthiques. C'est ce SDF dont personne ne veut et qui trouve refuge à l'hôpital où il est nourri, logé et soigné.
Autre atout de l'hôpital : c'est l'égal accès de tous aux mêmes soins sans distinction aucune, ni de moyens, ni de résidence, ni de couleur ou de religion.
En effet, l'hôpital accorde les mêmes droits, les mêmes chances à toutes celles et ceux qui le sollicitent. La gratuité des soins est une réalité qui est vécue au quotidien. En effet, le RAMED donne l'accès à toutes les prestations hospitalières et plus de 5 millions de nos concitoyens sont aujourd'hui traités grâce à ce RAMED. Dans les mois a venir, ce chiffre atteindra 8 ou 9 millions.
Comme on le constate, il y a une réelle dynamique, un élan porteur d'espoir, un désir constant d'aller de l'avant et d'exceller, mais afin de toujours répondre comme il se doit aux attentes des patients, l'hôpital se doit d'évoluer sans cesse et de s'adapter aux nouveaux besoins. A cet effet, les hôpitaux ont élaboré des projets d'établissement pour décider des grandes orientations de chaque centre hospitalier sur les cinq prochaines années et ce conformément aux orientations du ministère de la Santé.
Ces projets comportent un projet médical qui vise à améliorer l'accueil des malades et de leurs familles, assurer une prise en charge efficiente et de qualité aux patients, accorder une place importante à la prévention et la lutte contre les facteurs risques (tabac, alcool, obésité, sédentarité ...), développer des pôles d'excellence de savoir-faire dans les domaines de la traumatologie, la gynécologie, l'ophtalmologie et l'ORL, néonatalogie, rrgentologie, cancérologie et accroître l'effort de recherche et coopération
A côté, chaque hôpital devrait en principe avoir sa propre feuille de route qui lui permettra de voir plus clair et de suivre le chemin qui est balisé, en accordant une place aux autres projets, dont notamment le projet de soins et le projet social qui sont deux composantes essentielles. Concernant le projet de soins, celui-ci doit faire l'objet d'une concertation de tous les intervenants et acteurs impliqués dans la prise en charge des malades.
Le projet de soins a pour but d'améliorer sans cesse la qualité des soins prodigués.
Pour dynamiser les ressources humaines, l'hôpital doit être à l'écoute des professionnels de santé. Et justement, le projet social doit remplir cette mission en accordant plus d'intérêt, et plus d'écoute aux médecins, aux infirmiers et aux administratifs. Le projet social intervient pour moderniser les relations sociales, améliorer les conditions de travail et la communication, et favoriser l'évolution professionnelle du personnel hospitalier.
Des défis à relever
L'hôpital, c'est aussi des défis qui doivent être relevés chaque jour, tant au niveau des activités médicales et infirmières, et que ce soit au niveau des urgences, des services hospitaliers, des consultations externes ou des plateaux techniques (radiologie, laboratoires..). Le ministère de la Santé a identifié neuf actions qui visent à améliorer les conditions d'utilisation des hôpitaux. Ces actions portent sur l'accueil des usagers, l'organisation du parcours des soins et des prestations de service, l'humanisation et l'agrémentation du cadre général d'accueil par l'harmonisation et la standardisation des couleurs, des espaces d'accueil et de la signalisation dans les hôpitaux.
L'hôpital doit aussi pouvoir relever le défi face à une concurrence constante du secteur privé.
Le concept qualité des prestations hospitalières ne constitue pas une mode. De nos jours, il s'impose à tous les établissements hospitaliers comme le moyen, pour bon nombre d'entre eux, de s'affirmer sur un marché de soin où la concurrence ne fait que croitre
Le problème qui se pose est que le secteur public n'est pas compétitif par rapport au secteur privé. Nos hôpitaux ne fonctionnent qu'à 50% de leur capacité au moment où ceux-ci représentent près de 80% de la capacité litière nationale. Ceci nous prive d'une ressource financière importante...
L'hôpital est à notre avis condamné à évoluer, à relever ces défis et tant d'autres qui se dresseront sur son parcours, l'hôpital public a sans aucun doute tous les moyens pour y faire face. Ce qui manque peut-être, c'est une motivation de ses personnels, en particulier les infirmières et les infirmiers qui représentent le fer de lance de notre système de santé, mais aussi et surtout de mettre les hommes qu'il faut à la place qu'il faut. C'est aujourd'hui chose faite grâce à la décision du ministère de la Santé qui consiste à lancer des appels à candidatures pour les postes de responsabilité.
Il s'agit donc de renforcer la relation de l'hôpital avec les usagers, d'assurer une transparence totale dans les procédures, de veiller constamment à la disponibilité des médicaments et dispositifs médicaux.
Le professeur Louardi, ministre de la Santé, insiste dans toutes ses interventions sur le volet concernant le médicament. Il faut savoir que la part du médicament dans le budget de l'Etat qui était de 675 millions de DH est de 1milliard 667 millions aujourd'hui. Certes, les médicaments existent, mais ils n'arrivent pas partout car il y a des défaillances dans le mode de leur gestion. Aujourd'hui, il faut aller vers «la décentralisation» du médicament, et c'est ce qu'entreprend le ministère de la Santé. Il est impératif de mettre en place un système de traçabilité.
Les défis auxquels doit aussi faire face l'hôpital consistent à lutter contre toutes les formes de discrimination. Concernant la moralisation du secteur de la santé qui est un volet important, il s'agira d'écarter du circuit les éléments nuisibles, d'assurer l'amélioration de la sécurité des patients et d'améliorer le management hospitalier...
Pour surpasser ces défis, il y a lieu de rappeler, si besoin est, les discours de SM le Roi Mohammed VI, notamment celui de 2000, qui a fait de la santé un droit de tout citoyen marocain et, en tant que tel, ce droit ne saurait souffrir d'aucune anomalie ou condition préalable, car la santé est une composante essentielle de la dignité du citoyen.
La déclaration de politique générale du gouvernement a aussi fait de la santé une priorité.
Il y a aussi l'objectif qui vise à réduire le taux de mortalité maternelle à 50 décès au lieu de 112 pour 100.000 actuellement, et le taux de mortalité infantile à 15 décès au lieu de 40 pour 1000, à l'horizon 2015 conformément aux objectifs du millénaire pour le développement auquel le Maroc a souscrit.
L'hôpital contribue énormément à la réalisation de ces objectifs. D'ailleurs, les résultats actuels sont déjà très encourageants. Le Maroc est donc sur la bonne voie.


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