Le congrès de la discorde L'élection des 79 membres de la Commission administrative a semé la discorde au sein du 10e congrès du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESup), ayant clos ses travaux dimanche au centre Moulay Rachid de la Maâmora à la sortie de Salé. L'ancienne commission administrative ne comptait que 59 membres. L'importance de la commission administrative réside dans le fait que c'est à elle que revient la mission d'élire les membres du bureau national et le secrétaire général du SNESup. Non satisfaits de la composition de cette commission, les universitaires membres du Parti de la justice et du développement (PJD) ont tout simplement annoncé leur retrait et leur refus de se porter candidats à la commission administrative, avançant que le nombre des sièges qui leur ont été réservés dans le cadre d'un accord d'entente entre les parties ne correspond pas à leur véritable poids au sein du syndicat. Dans un communiqué dont une copie est parvenue à Al Bayane, les universitaires-PJD annoncent leur volonté de lancer «un mouvement réformiste» contre ce qu'ils appellent «la poursuite du processus de domination et d'exclusion» au sein du SNESup. Le communiqué dénonce notamment la procédure poursuivie en matière de gestion des travaux du congrès et d'élection de ses organes, estimant qu'elle ne repose sur aucun référentiel aussi bien du statut que du règlement intérieur du syndicat. Elle ne se base pas non plus sur aucune règle ou note réglementaire du syndicat. Les résultats du congrès ont été rejetés aussi par les membres du «courant des enseignants-chercheurs progressistes» et dont fait partie Ennahj Addimokrati, qui ont préféré se retirer de la Commission administrative, décision devant être définitivement entérinée lors d'une réunion ultérieure, selon les dires de l'universitaire Abdelhak El Ouassouli. D'après lui, en dépit du fait que le retrait des membres du groupe de tous les organes du SNESup est plus que probable, la lutte au sein de l'organisation en tant que cadre unifié doit se poursuivre. Le mouvement des universitaires progressistes est un courant unioniste, qui est attaché à l'unité syndicale des universitaires, a-t-il dit, exprimant son regret pour la violation par certaines parties de l'accord moral et politique convenu à la veille de l'élection des membres de la commission administrative. Pour l'universitaire Youssef Kouari, membre du Parti du progrès et du socialisme (PPS), il est regrettable de constater que le climat de compromis et d'entente ayant prévalu au début des travaux, et qui a permis notamment l'adoption à l'unanimité des rapports moral et financier, n'a pas été respecté jusqu'au bout, et en particulier lors de l'élection de la commission administrative. Tout ce qu'il faut espérer maintenant, c'est qu'une telle tournure prise par les événements ne se répercute pas sur l'unité du SNESup, un cadre de lutte ouvert à tous les enseignants universitaires, abstraction faite de leurs appartenances politiques et de leur idéologie, a-t-il noté. La nouvelle commission administrative élue compte 36 membres (USFP), 14 (PSU), 10 (PPS), 10 (courant des universitaires progressistes), 4 (Al Adl wal Ihsane), 1 (Istiqlal), 1 (RNI) et 1 (FFD). 145 personnes se sont portées candidates aux élections de la commission administrative. Les membres de cette commission devront se réunir incessamment à l'invitation du président du congrès El Moussaoui el Ajlaoui pour élire les membres du Bureau national et le secrétaire général du SNESup. Le 10e congrès du SNESup a réuni, pendant trois jours, 444 participants. Il avait été marqué par une allocution du ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Lahcen Daoudi, appelant le SNESup à coordonner son action avec son département dans le but d'aider au repositionnement de l'Université marocaine pour lui permettre de jouer pleinement son rôle de pôle et de locomotive du développement du pays.