Un étudiant djiboutien agresse un professeur à l'arme blanche La Faculté des sciences Dhar El Mahraz a été, mardi dernier, vers midi, le théâtre d'un événement tragique. Un étudiant de Djibouti, inscrit en master, a attaqué son professeur en faisant usage d'une arme blanche. Ce dernier était dans son bureau, en train de travailler sur ses propres documents, quand l'étudiant y a fait irruption et s'est mis à asséner des coups au professeur avant de quitter les lieux du crime vers une destination inconnue. Les enseignants occupant les bureaux voisins sont les premiers à avoir donné l'alerte et la victime a été rapidement évacuée vers les urgences du Centre hospitalier universitaire Hassan II. Les enseignants, l'administration de la faculté, la présidence et les autorités locales se sont mobilisés en vue de la prise en charge de l'enseignant. Le ministre de l'Enseignement supérieur était lui aussi arrivé au chevet du professeur pour s'enquérir de son état de santé. De son côté le personnel médical de CHU de Fès n'a épargné aucun effort pour sauver la vie de la victime, dont les blessures au niveau de la tête ont nécessité une intervention chirurgicale assez complexe. Il fallait en effet extraire un morceau de fer resté enfoui dans le crâne de la victime. Aux dernières nouvelles, l'état de santé de l'enseignant est actuellement stable et sa vie est pour le moment hors de danger. Selon les premiers éléments recueillis sur place, le mobile de l'agression serait en relation avec une mauvaise note attribuée à l'étudiant djiboutien. Ce dernier a refait l'examen sans pouvoir valider la matière enseignée par le professeur agressé. Mais de l'avis même des étudiants du Master, le système d'évaluation de l'enseignant agressé est connu pour être très transparent. Sur le plan relationnel, le professeur jouit également, selon eux, d'une excellente réputation. En réaction à cet acte irresponsable, le bureau régional du SneSup a appelé un débrayage, alors que la faculté des sciences locale a organisé hier un grand rassemblement auquel ont pris part les professeurs des différentes Facultés relevant de l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah. Rassemblement placé sous le signe de la dénonciation de pareils actes. Les enseignants ont lancé un appel visant à mettre les établissements universitaires à l'abri de la violence, sous toutes ses formes. La récente note ministérielle reçue par les Universités est prometteuse dans le sens où elle est intransigeante avec les agissements violents au sein des établissements et des cités universitaires. C'est dire que le ministère de tutelle est bien déterminé à en finir avec le laxisme en matière de sécurité au sein des établissements d'enseignement. Outre l'arsenal juridique, des campagnes de sensibilisation contre la violence dans les milieux universitaires s'avèrent impératives. Administration, enseignants, étudiants et société civile doivent conjuguer leurs efforts afin de bannir la violence et faire de l'université une véritable agora et un havre de dialogue et de tolérance.