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Deuxième conférence US-Maghreb sur l'Entreprenariat à Marrakech : Les Etats-Unis annoncent 4 millions de dollars pour favoriser la création de start-up au Maghreb
La deuxième conférence sur l'entreprenariat Etats-Unis -Maghreb a été ouverte hier, après une journée consacrée à des travaux en ateliers, destinés à échanger les expériences et à tirer les enseignements d'une année après le lancement de l'initiative, à Alger. L'ouverture de la conférence a été faite par Omar Chaâbi, président du Comité marocain du NAPEO (Partenariat avec l'Afrique du Nord pour les opportunités économiques (NAPEO) et de de l'initiative, Partenaires pour un nouveau départ (PNB). Les travaux de la conférence se déroulent en présence d'une forte délégation américaine, dont l'ancienne Secrétaire d'Etat Madeleine Allbright et le ministre adjoint aux affaires économiques, de l'Energie et du Commerce américain. Côté officiel marocain, c'est le ministre des Finances Nizar Baraka qui a fait un discours dans lequel il a affirmé la volonté marocaine de soutenir l'initiative américaine en direction des jeunes du Maghreb. Plusieurs intervenants des pays du Maghreb, impliqués dans les programmes d'incitation de formation des jeunes à l'entreprenariat, à côté d'opérateurs économiques et de représentants de réseau de la diaspora maghrébine aux Etats Unis, ont souligné l'importance de la poursuite de cette œuvre dont la finalité est de jeter aussi les ponts de la coopération maghrébine, aujourd'hui en panne à cause de blocages politiques. Plusieurs panels ont été également organisés et ont touché à diverses thématiques, en liaison avec la création de PME et l'entreprenariat des jeunes dans chacun des pays du Maghreb, plus particulièrement en Tunisie, Algérie et Maroc, une structure du NAPEO venant d'être annoncée, à Marrakech, en Mauritanie. Les conférenciers ont traité des thématiques et contraintes du financement, des opportunités qui s'offrent aux jeunes pour lancer des start-up, L'effort était perceptible pour essayer de dégager les moyens de renforcer l'esprit entreprenarial, multiplier les initiatives de création de petites entreprises. Il est clair que la Maison Blanche, après deux autres initiatives sous les administrations Clinton et Bush, veut mettre le paquet, à la faveur du printemps arabe pour concrétiser, dans le domaine économique et social, le fameux agenda de la liberté et de la démocratie. Le discours d'Obama au Caire reste une référence forte pour cette initiative qui commence à prendre corps, malgré l'absence d'un caractère de masse, sachant qu'il n'est pas donné à tous les talents, y compris aux USA, d'émerger dans le monde du busness . Il est vrai que les millions de jeunes maghrébins ne peuvent profiter, tous, de la recette américaine qui vise uniquement 100 000 en cinq années. Mais les Américains tablent sur l'effet boule de neige que l'opération, en balbutiement, peut drainer à moyen et long termes. Déjà, une première annonce chiffrée. Un budget de 400 millions de dollars sera consacré aux pays du Maghreb pour favoriser la création de start-up. Pour les théoriciens de l'initiative, l'opération devra contribuer au renforcement des classes moyennes au Maghreb, placées comme principal facteur de la stabilité régionale. Plusieurs expériences américaines et de la diaspora maghrébine aux Etats-Unis ont été passées en revue, avec la recherche des points forts de l'esprit de partenariat mais également des obstacles, psychologiques et matériels, qui bloquent les démarches et empêchent l'éclosion d'une véritable ruée vers l'entreprenariat. Il est vrai également que la recherche de la croissance passe aussi par la multiplication des PME, tributaire d'abord d'une conscience, d'un projet viable et d'un financement au départ. Mais c'est là, résumée, toute la problématique, à côté du manque de pépinières, d'incubateurs et d'accompagnement dans la durée. Le deal, aujourd'hui, est d'atteindre le plus grand nombre de jeunes, ceux qui ne disposent pas de fonds propres. Aussi, face aux échecs des systèmes d'éducation au Maghreb, les Américains veulent que le fusil soit changé d'épaule pour défricher d'autres niches qui nécessitent une petite formation mais aimées par les jeunes qui ne réussissent pas le passage du lycée à l'Université. La question des diplômes pointus n'est plus un handicap, selon de nombreux intervenants. Surtout qu'il faudra reconvertir ceux qui ne réussissent pas à l'école, non par paresse mais par incompatibilité, dans des métiers qui plaisent aux jeunes où ils trouveront leurs vocations.