Gervais-Danone lance une OPA sur Centrale laitière Après avoir mis la main sur le bloc de contrôle détenu par la SNI (Société national d'investissement), la Compagnie Gervais-Danone lance une OPA (Offre publique d'achat) sur le reste du capital. En effet, le CDVM a annoncé, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, que le leader français de l'eau et du lait et ses dérivés a déposé auprès des autorités de marché un projet d'OPA visant le reste du capital non détenu par Danone et SNI, soit 588.206 actions. En attendant, le titre Centrale laitière reste suspendu de la cotation à la Bourse de Casablanca. Une information qui coïncide avec l'intérêt manifesté par l'Emirati Ittissalat de racheter les 53% détenus par Vivendi dans le capital de Maroc Telecom. Autant l'avouer, on se demande si ces info sont porteuses de profits pour le pays. Si l'OPA sur Centrale Laitière aboutit, il est tout aussi possible que cette opération conduise à une OPR et, in fine, une radiation de la valeur. Encore une grosse pépite qui quitte la cote. La corbeille, qui va en s'amenuisant, aura à chercher –pas seulement du papier neuf pour combler le vide laissé par les grosses Capi (ONA-SNI...)- mais surtout à retrouver confiance et conviction. Fondamentalement, on assiste à un événement de taille, dans un contexte économique et politique très particulier. La cession pure et simple de ces bijoux (y compris Maroc Telecom) suscite, qu'on le veuille ou pas, des interrogations, du genre « pourquoi maintenant ? ». Il ya à peine quelques jours, (vendredi 22 février 2013), la Compagnie Gervais-Danone a acquis 3.559.132 actions Centrale Laitière représentant 37,8 % du capital et des droits de vote de la société. Ce qui a permis au leader français de prendre le contrôle de 67% du capital du n° 1 marocain du lait et ses dérivés, en détenant 6.311.656 actions. Maintenant que la SNI ne détient plus que 26,75% du capital, et qu'on ignore encore s'il cédera sa participation à Danone, les petits porteurs et actionnaires minoritaires sont perplexes et n'auront d'autre alternative que de céder à l'offre d'autant que le prix proposé, -probablement aux alentours de 1.700 DH-, est alléchant, surtout que sur le marché boursier casablancais, le titre Centrale Laitière cote moins de 1.500 DH l'action. Qu'adviendra-t-il demain à Centrale Laitière, si le français zape les producteurs locaux de lait, qui se comptent par dizaines de milliers, au sein des coopératives laitières. Y a-t-il un plan de développement chez Danone pour Centrale Laitière ? Les prix du lait et autres douceurs laitières vont-ils baisser au grand profit du consommateur marocain ? On n'en sait que dalle. Le CDVM accordera-t-il son feu vert à l'opération sans tenir compte de la dimension économique et sociale de l'opération ?