La campagne électorale, lancée la semaine dernière pour pourvoir cinq sièges à la Chambre des représentants, s'achève ce mercredi. Chaque candidat a mené cette campagne selon ses moyens, sa manière et la philosophie de sa formation politique pour convaincre les électeurs à voter en sa faveur le jour du scrutin. Ce qui est tout à fait légitime à condition, bien entendu, que l'opération se déroule dans le strict respect des lois en vigueur. Toutefois, sur le terrain, force est de constater que certains candidats n'arrivent plus à s'adapter à l'esprit de la nouvelle Constitution et agissent, ou plutôt manœuvrent, à l'encontre des principes du fondement de l'Etat de droit et des institutions. Des informations rapportées par les médias laissent entendre que les vieilles pratiques ont vraiment la peau dure. Certains recourent encore à des courtiers «spécialisés» en matière de marchandage électoral pour induire en erreur les citoyennes et les citoyens. D'autres exploitent la pauvreté et l'ignorance de certaines franges de la société pour détourner leurs voix. La fin justifiant les moyens pour cette race de candidats, certains sont devenus des «phénomènes» électoraux et les citoyens ne sont pas loin d'ignorer les mascarades qu'ils provoquent au sein de l'Hémicycle, ternissant au passage l'image de cette institution à laquelle la nouvelle Constitution a accordé de nombreuses prérogatives en matière de législation et de contrôle de l'action gouvernementale. Ces candidats véreux faussent ainsi la donne sur toute la ligne, brouillent les pistes de la démocratie et entravent la mise en place d'une gouvernance démocratique qui est la condition sine qua non d'élections légitimes et transparentes. Ces «phénomènes» électoraux sont l'œuvre et la pure création de quelle partie ? C'est la question qui devrait être soulevée et diagnostiquée pour pouvoir attaquer le mal à l'origine. C'est en agissant de la sorte que l'on rétablira la confiance des citoyennes et des citoyens, surtout les jeunes et les moins jeunes, en l'action politique. C'est en barrant la route aux dépravateurs et autres candidats rompus à la corruption, à la roublardise et au double langage, que l'on parviendra à convaincre les électrices et les électeurs à participer massivement à l'opération du vote et à faire leur choix selon leur conviction loin des pressions et des manipulations ou du marchandage et du trafic d'influence. Ces élections législatives partielles, qui se dérouleront demain jeudi dans cinq circonscriptions électorales, devraient constituer normalement un échantillon démontrant que le Maroc avance doucement mais sûrement sur la voie de la démocratie, des institutions crédibles et des fondements de l'Etat de droit. Mais au cas où les vieilles fameuses pratiques referaient surface et fausseraient le jeu, force est de dire que le grand perdant serait ce train de la démocratie et du Maroc des institutions.