Le discours du 20 août a consacré l'importance des législatives anticipées. La réussite de ce rendez-vous est tributaire de l'engagement de quatre acteurs: électeurs, candidats, partis et autorités. Explications. En phase avec l'actualité, le roi Mohammed VI a consacré une bonne partie de son discours du 20 août aux législatives anticipées. Partis, administration territoriale et citoyens, de par leurs engagements, détiennent les clés de la réussite de ce scrutin, le premier sous la nouvelle Constitution. Le souverain a appelé chacun de ces acteurs à assumer « ses responsabilités historiques et de placer les intérêts supérieurs de la Nation au-dessus de tout autre considération ». S'adressant directement au citoyen-électeur, un pilier déterminant de la qualité du processus de l'édifice de la démocratie, le souverain lui recommande de voter « librement ». « Je lui dis ceci : en participant au scrutin, tu ne fais pas qu'exercer un droit personnel, mais tu donnes mandat à la personne que tu élis, pour te représenter dans la gestion de la chose publique ». Et de poursuivre: « Tu dois donc avoir conscience de la portée considérable du devoir inhérent au suffrage qui ne saurait faire l'objet d'aucun marchandage et t'en remettre à ta conscience patriotique, pour choisir des programmes réalistes et des candidats qualifiés et intègres ». Souvent, les opérations d'achat de voix lors des scrutins sont imputées aux candidats alors que sans l'adhésion des électeurs, elles seraient, tout simplement, vouées à l'échec. La dépravation des élections nécessite un autre acteur, le candidat. Le souverain l'appelle à « rompre définitivement avec les pratiques électoralistes scandaleuses qui ont porté préjudice à la crédibilité des assemblées élues, et entaché la noblesse de l'action politique. Il appartient donc à toute personne qui envisage de faire acte de candidature aux prochaines élections de garder à l'esprit la corrélation, consacrée par la Constitution, entre l'exercice du pouvoir et la reddition des comptes ». Les autorités gouvernementales et judiciaires doivent « sévir contre l'abus de pouvoir et l'instrumentalisation tendancieuse de la religion et des sacralités dans les batailles électorales à venir ». Troisième acteur dans la réussite des élections, les partis. Les formations politiques « se doivent également d'accréditer des candidats compétents et aptes à assumer des responsabilités au niveau des pouvoirs législatif et exécutif, au sein de la majorité comme dans l'opposition », souligne le souverain. Les autorités gouvernementales et judiciaires, sont le quatrième acteur dans le processus électoral, elles se doivent « de créer les conditions d'une compétition électorale libre » et de « veiller à l'égalité de traitement entre les différents partis politiques et d'observer une neutralité positive », insiste le roi Mohammed VI. « Il leur incombe aussi de s'opposer avec fermeté à toutes les irrégularités et de lutter contre l'usage de l'argent et l'achat des voix visant à pervertir les élections. Elles doivent également sévir contre l'abus de pouvoir et l'instrumentalisation tendancieuse de la religion et des sacralités dans les batailles électorales à venir ». Le discours du 20 août a consacré la place des jeunes dans le Maroc de l'après-Constitution du 1er juillet. Le souverain a appelé les partis à donner « leur chance aux jeunes et aux femmes pour favoriser l'émergence d'élites qualifiées, à même d'apporter du sang neuf à la vie politique et aux institutions constitutionnelles ». Ce qui devrait mettre un terme aux atermoiements de certaines formations réticentes à la composition de la liste nationale figurant dans le projet de loi organique du Parlement.