Une première lecture du report Le procès des 24 Marocains sahraouis impliqués dans les événements dits de Gdeim Izik fait l'objet de plusieurs surenchères. Le 1er février 2013, la Cour militaire de Rabat a décidé, suite à la demande des avocats des accusés, le report du procès. A priori, cette mesure ne surprend guère puisqu'il s'agit, tout simplement, d'une procédure ordinaire, qui plus est, demandée par les avocats des accusés. Néanmoins, les activistes proches du Polisario, par des manœuvres dilatoires, tentent de semer la confusion en colportant des faits erronés, conformément à un agenda subversif préétabli. Le Polisario a réussi à mobiliser plusieurs associations pour, prétend-il, soutenir les 24 détenus, qualifiés, pour la circonstance, de prisonniers politiques. Or tout le monde sait que les accusés sont loin de l'être, du moment qu'ils sont impliqués dans des meurtres des forces de l'ordre durant l'opération de démantèlement du campement de Gdeim Izik, le 8 novembre 2010. Lesdits prisonniers sont notamment accusés d'«atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction». Il conviendrait donc, en la matière, de faire montre de fermeté eu égard à la gravité des actes commis. Néanmoins, le Polisario et ses adeptes voudraient jouer sur les interstices ou les lacunes du droit international, en cherchant par exemple à innocenter des criminels en les présentant comme des «militants politiques» ou des «héros de la libération». Ce faisant, le Polisario oublie les atrocités qu'il a commises sur les détenus qui ont croupi dans ses prisons à Tindouf engageant ainsi la responsabilité internationale de l'Algérie. Beaucoup de témoignages d'anciens séquestrés marocains font état de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants commis sur eux. Au regard de telles considérations, ce serait un précédent tragique de vouloir épargner ces activistes accusés de faits aussi gravissimes de tout jugement sous prétexte que leur action avait un fondement politique et non criminel. Les chefs d'inculpation retenus contre les auteurs de ces actes pourraient occasionner la réclusion perpétuelle, voire la peine de mort. Toutefois, pour celle-ci, on sait que le Maroc a décrété une sorte de moratoire à son encontre depuis 1993. On ne peut pour l'heure préjuger de la suite du procès qui devrait intervenir dans les prochains jours. La défense des accusés aura un délai supplémentaire, suite à sa demande, pour préparer son argumentation. Mais, en tout état de cause, ayons confiance en la justice du Maroc au bénéfice de l'expérience acquise, des garanties constitutionnelles et juridiques entourant le procès équitable et des garde-fous y afférents. En effet, le procès équitable est, au Maroc, une norme constitutionnelle comme il cela est clairement énoncé par l'article 23, paragraphe 2 de la Constitution de juillet 2011 : «La présomption d'innocence et le droit à un procès équitable sont garantis. Toute personne détenue jouit de droits fondamentaux et de conditions de détention humaines...».