De l'avis général des négociateurs, marocains et européens, le quatrième round des négociations pour le renouvellement du protocole de partenariat Maroc-UE dans le secteur de la pêche, qui a pris fin vendredi à Bruxelles, a permis des progrès réels et cultive l'espoir de parvenir à un accord équitable, au cours du cinquième round prévu les 11 et 12 février à Rabat. Les négociateurs marocains ont insisté lors de cette réunion sur l'impératif de parvenir à un accord juste et équilibré en termes d'extractions, de bénéfices et de contrepartie financière. Lors des précédents rounds de négociations, les experts marocains et européens ont convenu que le nouveau protocole de partenariat dans le secteur de la pêche doit impérativement garantir la préservation et l'exploitation durable et responsable des ressources halieutiques nationales. Ils se sont également mis d'accord sur l'importance de prendre en compte les intérêts nationaux du Maroc et des professionnels du secteur et de faire en sorte que le nouvel accord contribue d'une manière significative au développement et à la modernisation de la filière de la pêche marocaine. Les deux parties ont convenu aussi de partager le reliquat des catégories de produits de la mer sous-exploitées. Pour rappel, les experts marocains et européens, qui se sont réunis du 30 janvier au 1er février au siège de la Commission européenne ont mis l'accent essentiellement sur les possibilités de pêche par catégories à pêcher ainsi que sur la contrepartie financière. Le premier round de négociations entre le Maroc et l'UE s'est tenu en novembre 2012 à Rabat après une série de réunions exploratoires ayant permis de tracer les contours de ce nouvel accord. Le protocole de pêche Maroc-UE que le Parlement européen a refusé de proroger le 14 décembre 2011 concédait 119 licences de pêche à la flotte européenne, en majorité espagnole. Une décision qui a suscité la grogne des professionnels de l'Europe du sud, notamment espagnols, français et portugais. Face à cette bourde du Parlement européen, les eurodéputés ont appelé la commission européenne à redéfinir les termes du protocole d'accord de pêche avec le royaume du Maroc. Une décision sage, selon nombre d'analystes et observateurs, qui devait permettre au Maroc de changer le contenu d'un accord qui demeurait, jusque-là, injuste et peu profitable. Avec ses côtes qui s'étendent sur près de 3.500 km de longueur, le Maroc rêvait d'en faire son «or bleu». L'Union européenne se devait en principe de l'accompagner et de l'épauler dans cet effort, au lieu de puiser dans ses stocks dans le seul but de nourrir ses populations au détriment des intérêts stratégiques du Maroc. Pourquoi alors maintenir un accord «inégal» et «léonin», si les intérêts du Maroc n'en constituent qu'une partie accessoire ? L'acte du Parlement européen fut finalement une opportunité pour les autorités marocaines de préciser ce qu'elles veulent mettre dans un nouveau protocole. Autrement dit, le vote du Parlement européen a le mérite d'autoriser une transition pour, à la fois, installer le royaume du Maroc dans ses droits et assurer une pêche durable. Cela va dans le sens de la réussite de la politique commune des pêches et de la préservation des intérêts stratégiques du Maroc. Les négociateurs marocains et européens gardent beaucoup d'espoir d'aboutir à un accord qui arrange les intérêts des deux parties à la réunion de Rabat, prévue dans quelques jours.