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Lutte antidopage
Pour une pratique sportive saine
Publié dans Albayane le 03 - 02 - 2013


Pour une pratique sportive saine
Le sport représente pour tous les Marocains des valeurs nobles fortement ancrées dans notre identité collective. Le Maroc est une nation qui aime le sport et qui se mobilise à chaque fois massivement pour encourager ou fêter ses champions qui défendent comme il se doit les couleurs nationales et qui font retentir l'hymne national lors des compétitions internationales, toutes disciplines confondues.
Mais, si par malheur un athlète s'abaisse à truquer, à tricher, à se doper pour une victoire, le sport ne présente plus aucun intérêt et on ne pardonne pas à ceux qui trahissent leur nation pour des raisons souvent basses, mercantiles comme ce fut le cas des athlètes Meryem Selsouli, El Goumri, Benrabeh, et Amine Laalou.
Au même titre que l'éducation, l'accès aux soins à la sécurité, au travail ou au logement, la pratique du sport pour tous doit elle aussi bénéficier d'un intérêt constant.
Bien plus, la pratique d'une activité sportive doit être un droit fondamental de tout citoyen. Il est de ce fait essentiel d'en élargir l'accès aux hommes, aux femmes, aux enfants, aux handicapés. Cet accès doit se faire sans distinction aucune, il ne doit pas tenir compte des moyens des uns et des autres, ou de la situation géographique des différentes régions du pays.
Au même titre qu'une école, un dispensaire, une commune, on devrait aussi construire des espaces dédiés à la pratique sportive et surtout penser à équiper comme il se doit les salles omnisports.
Le Maroc : un pays de champions
Le Maroc est un pays célèbre pour ses athlètes mondialement connus tels Nawal Al Moutawakil, ancienne championne du monde d'athlétisme qui avait offert au Maroc sa première médaille d'or remportée dans une discipline très technique le 400 mètres haies, c'était lors des Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984.
Puis il y a eu Saïd Aouita qui nous a nous comblés en arrachant la médaille d'or sur le 5.000 mètres.
Said Aouita restera l'homme aux six records du monde sur toutes les distances du demi-fond et du fond : du 1.500 mètres au 5.000 mètres, en passant par des distances moins connues comme le 2.000 et le 3.000 mètres ou le 2 miles.
Il raccrochera ses pointes après gagné tout ce qu'il pouvait gagner : quand Saïd Aouita courrait, le public marocain n'attendait pas que la victoire, il attendait aussi qu'un record soit battu.
L'autre fierté de notre athlétisme, c'est Hicham El Guerrouj, le roi incontesté du 1500m. Notre champion mondial détient à lui seul les records du 1500m, du mile et du 2000m. Quadruple champion du monde et double champion olympique, Hicham fait désormais partie de l'histoire de l'athlétisme mondial
Bien entendu il y aussi Nezha Bidouane, une grande championne, Fatima Aouam, Mohamed Sekkah, les frères Ahensal et tous les autres
Le dopage : un phénomène étranger
Le dopage est un phénomène étranger a notre culture et a nos traditions, c'est pourquoi il est aujourd'hui urgent de cerner toutes les facettes de nos contre-performances, la détérioration que l'on constate au niveau de plusieurs disciplines (athlétisme, football, tennis, boxe, judo...) des défaillances qui nuisent fortement au sport national et à l'image que nous avons toujours véhiculée à l'échelon international.
A cet égard, on ne peut que nous remémorer avec amertume, tristesse et douleur, les Jeux olympiques de Londres au cours desquels le Maroc avait misé sur 75 athlètes.
Ce fut un cauchemar, le chaos, en plus des contre-performances enregistrées, il y a eu le scandale inhérent aux cas de dopage de trois de nos athlètes.
Les Marocains ont été choqués, déçus en apprenant la triste réalité qui avait éclaboussé toute la délégation marocaine présente à ces Jeux olympiques.
La pilule était difficile à avaler car nous avions placé énormément d'espoir en ces athlètes.
Il faut souligner que tous les Marocains croient aux valeurs nobles de la pratique sportive. Pour les petits et grands, femmes ou hommes, le sport c'est une école de droiture, de courage et de persévérance. Malheureusement, certains sportifs déshonorent la pratique sportive et les valeurs qu'elle véhicule par des conduites dopantes.
Qu'est ce qu'une conduite dopante ?
On parle de conduite dopante lorsqu'une personne consomme notamment certains produits, pour affronter un obstacle réel ou ressenti, afin d'améliorer ses performances (compétition sportive, examen, entretien d'embauche, prise de parole en public, situations professionnelles ou sociales difficiles). Dans le monde sportif, cette pratique prend le nom de dopage. Le dopage n'est pas une simple tricherie.
Le dopage est l'utilisation par un sportif d'une substance ou d'un procédé interdit figurant sur la liste définie par la réglementation en vigueur, que ce soit à l'entraînement ou lors d'une compétition. Le dopage contribue à corrompre le sport et l'esprit sportif, c'est pourquoi il faut constamment éduquer nos athlètes depuis leur jeune âge sur le fait que rien ne prouve scientifiquement que le dopage augmente la probabilité d'obtenir de bons résultats, mais que l'on connaît fort bien en revanche ses aspects néfastes pour la santé.
Le Maroc a ratifié la Convention de l'UNESCO contre le dopage dans le sport. Il a également rédigé un projet de loi contre le dopage, qui comporte deux volets, le premier sur la sensibilisation, le second sur l'injonction.
Mais, pour redynamiser la pratique sportive dans notre pays, il faut aider les fédérations sportives. Le ministère de la Jeunesse et des sports doit promouvoir tous les types de sport et non pas uniquement quelques disciplines au détriment de bien d'autres.
Il est vrai que notre pays se trouve confronté comme tant d'autres pays au fléau du dopage, une pratique qui porte atteinte aux valeurs du sport, mais fort heureusement que ce phénomène chez nous est minime sans grande conséquence.
Mais cela n'a pas pour autant empêcher notre pays de s'engager depuis quelques années dans un processus de prévention et de lutte contre cette pratique nuisible à la promotion et au développement du sport national.
Des cas célèbres de dopage
1988 - Cyclisme - Pedro Delgado
Maillot jaune du Tour en 1988, le coureur espagnol a course gagnée à cinq jours de l'arrivée sur les Champs-Elysées. Il est alors contrôlé positif au probénécide, un produit masquant interdit par le Comité international olympique (CIO).
1988 - Athlétisme - Ben Johnson
Ben Johnson était, dans les années 80, le grand rival de Carl Lewis. Le Canadien a d'ailleurs souvent battu l'Américain dans les grandes compétitions, notamment en finale du 100 mètres lors des JO de Séoul. A cette occasion, Ben Johnson réalise un départ canon et pulvérise le record du monde. Auteur d'un temps de 9,79 s qui ne sera battu que près de quinze ans plus tard, il est rapidement contrôlé positif au stanozolol
1988 - Athlétisme - Carl Lewis
Détenteur de 8 médailles d'or olympiques, Carl Lewis a sans doute l'un des plus beaux palmarès de l'histoire du sport mondial. En 2003, il a cependant reconnu avoir été contrôlé positif à trois reprises lors des qualifications américaines pour les JO de Séoul en 1988. La fédération américaine avait alors choisi d'étouffer l'affaire et de ne pas le suspendre
1991 - Athlétisme - Katrin Krabbe
Originaire de l'ex-Allemagne de l'Est, Katrin Krabbe est une des icônes du sport allemand au moment de la réunification. A partir de 1990, elle devient même la référence du sprint féminin. Elle remporte les Championnats d'Europe à Split en 1990 puis les Championnats du monde à Tokyo en 1991. Contrôlée positive au Clenbuterol
1994 - Football - Diego Maradona
Alors qu'il joue à Naples, le numéro 10 argentin est contrôlé une première fois positif à la cocaïne. Il est alors suspendu quinze mois. Maradona fait son retour et parvient à être sélectionné avec l'équipe d'Argentine pour la Coupe du monde 1994. Après avoir marqué un but splendide contre la Grèce, il subit un contrôle positif à l'éphédrine et se retrouve exclu de la compétition
1998 - Tennis - Petr Korda
Jeune prodige tchèque à la fin des années 80, Korda fait tout d'abord ses classes dans le double où il remporte une dizaine de tournois. Il passe ensuite au simple et remporte brillamment l'Open d'Australie en 1998. Il est alors numéro 2 mondial au classement ATP. Contrôlé positif à la nandrolone au cours du tournoi de Wimbledon
1998 - Athlétisme - Javier Sotomayor
Médaille d'or du saut en hauteur aux JO de Barcelone en 1992, le Cubain a dominé sa discipline comme peu d'athlètes avant lui. Il détient ainsi 17 des 24 sauts les plus hauts de l'Histoire, y compris le record du monde à 2,45 m. Contrôlé positif à la cocaïne en 1999
1999 - Athlétisme - Linford Christie
La carrière de Christie débute par un contrôle positif aux JO de Séoul en 1988 ; curieusement, il ne subit aucune sanction. Médaille d'or du 100 mètres aux JO de Barcelone en 1992, les résultats du Britannique surprennent alors le monde entier. Plus performant que jamais à un âge où son physique devrait pourtant décliner, il n'est contrôlé positif à la nandrolone qu'en 1999.
2004 - Athlétisme - Marion Jones
Quintuple médaillée d'or des JO de Sydney, Marion Jones elle a régulièrement été accusée de dopage.
2013 - Athlétisme - Marion Jones
Le cycliste américain Lance Armstrong, sept fois vainqueur sur le Tour de France, a perdu ses titres et maillots jaunes. Il s'est confié à la star de la télévision américaine Oprah Winfrey dans un entretien diffusé, où il a avoué s'être dopé.
Jusqu'où pourra aller le dopage ?
Jusqu'à la thérapie génique et cellulaire, affirme Gérard Dine, spécialiste français du dopage. Ce sentiment est aujourd'hui partagé par d'autres experts parmi lesquels Lee Sweeney. Ce spécialiste de la thérapie génique a réussi à doubler la force musculaire de rat après leur avoir injecté un gène particulier. Initialement lancées pour lutter contre la dégénérescence musculaire, ces recherches intéressent de plus de plus les sportifs de haut niveau en quête de performance à tout prix. Témoin d'un vif débat au sein de la communauté scientifique, il a tiré la sonnette d'alarme dans la revue "The Scientific American
Les derniers scandales du dopage et notamment l'affaire Armstrong ont mis à jour des systèmes extrêmement perfectionnés de tricherie. Pour mieux y faire face, une conférence internationale a réuni les autorités publiques, la communauté antidopage et l'industrie pharmaceutique, appelées à s'unir plus étroitement à la lutte contre ce fléau.
Associer l'industrie pharmaceutique à la lutte antidopage
Collaborer avec l'industrie pharmaceutique n'est pas une idée nouvelle pour l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) Des accords bilatéraux avec des syndicats ou des laboratoires (notamment Hoffmann-La Roche et Glaxosmithkline) ont déjà été signés. En juillet 2012, un accord avec organisation de l'industrie des biotechnologies (OIB) prévoyait le lancement d'une campagne de coopération volontaire pour identifier les composés médicinaux ayant un potentiel dopant dans un contexte sportif avant qu'ils ne soient commercialisés.
La principale collaboration des laboratoires à la lutte antidopage passe par le partage de renseignements sur les médicaments en développement présentant des risques de mésusage. De telles informations se sont avérées extrêmement utiles par le passé dans le développement de méthodes de détection. En 2008, la collaboration avec le laboratoire Roche a ainsi permis de mettre au point un test de détection après la mise sur le marché d'une érythropoïétine (EPO) de troisième génération.
Le sport représente pour tous les Marocains des valeurs nobles fortement ancrées dans notre identité collective. Le Maroc est une nation qui aime le sport et qui se mobilise à chaque fois massivement pour encourager ou fêter ses champions qui défendent comme il se doit les couleurs nationales et qui font retentir l'hymne national lors des compétitions internationales, toutes disciplines confondues.
Mais, si par malheur un athlète s'abaisse à truquer, à tricher, à se doper pour une victoire, le sport ne présente plus aucun intérêt et on ne pardonne pas à ceux qui trahissent leur nation pour des raisons souvent basses, mercantiles comme ce fut le cas des athlètes Meryem Selsouli, El Goumri, Benrabeh, et Amine Laalou.
Au même titre que l'éducation, l'accès aux soins à la sécurité, au travail ou au logement, la pratique du sport pour tous doit elle aussi bénéficier d'un intérêt constant.
Bien plus, la pratique d'une activité sportive doit être un droit fondamental de tout citoyen. Il est de ce fait essentiel d'en élargir l'accès aux hommes, aux femmes, aux enfants, aux handicapés. Cet accès doit se faire sans distinction aucune, il ne doit pas tenir compte des moyens des uns et des autres, ou de la situation géographique des différentes régions du pays.
Au même titre qu'une école, un dispensaire, une commune, on devrait aussi construire des espaces dédiés à la pratique sportive et surtout penser à équiper comme il se doit les salles omnisports.


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