Chers fruits et légumes... Des légumes chers, des fruits de plus en plus coûteux et des portefeuilles de plus en plus anémiés. Faire le marché est devenu pour des milliers de familles marocaines un véritable crève-cœur. «Avant, avec 50 dirhams, une famille de cinq personnes pouvait s'offrir de quoi cuisiner pendant quatre, voire cinq jours. Mais aujourd'hui, pour cette somme là, tu n'as rien dans ton panier». Pour cette ménagère casablancaise, les prix de certains légumes sont devenus carrément hors de portée des petites bourses. Les carottes, les tomates et les oignons, et même les pommes de terre qui accompagnent la plupart des plats marocains..., tout a augmenté. Dans les marchés de gros, comme celui de Casablanca, c'est la grande pagaille. Avec la vague de froid qui sévit actuellement et la chute de neige comme motifs, les spéculateurs n'y vont pas de main morte. Au final, c'est le consommateur qui paie le plus lourd tribut dans un marché où l'anarchie fait loi, dans l'indifférence totale des services compétents. Ainsi, le prix de la pomme de terre ne descend plus sous la barre des sept dirhams. La tomate, avec un prix avoisinant les dix, voire douze dirhams parfois, est devenue plus chère que certaines bananes importées de contrées lointaines. Une flambée des prix dénoncée la semaine dernière par la Fédération marocaine des droits du consommateur. Dans un communiqué rendu public, la Fédération a indiqué que «cette situation est marquée par le manque de transparence, la poursuite des différentes formes de la rente économique, la multiplication des intermédiaires et la prolifération de plusieurs modes d'enrichissement illicite». Par ailleurs, selon le Haut commissariat au plan (HCP), l'indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une baisse de 0,1% en novembre 2012, par rapport au mois précédent. «Cette évolution est le résultat de la baisse de 0,2% de l'indice des produits alimentaires et de la hausse de 0,2% de l'indice des produits non alimentaires», explique le HCP dans sa note d'information relative à l'IPC du mois de novembre 2012. Les baisses des prix des produits alimentaires observées entre octobre et novembre 2012 concernent notamment le «lait, fromage et œufs» avec 0,8 %. En revanche, les prix ont augmenté de 2,9% pour les «poissons et fruits de mer» et de 0,7% pour les «huiles et graisses».