Fin de la LOA gratuite à partir de 2013 Les ventes automobiles au Maroc poursuivent leur trend haussier. D'un mois à l'autre, les immatriculations de voitures neuves enregistrent une expansion à deux chiffres, à la grande joie des concessionnaires et des sociétés de financement. Ces dernières usent de divers subterfuges pour séduire les clients potentiels, sachant que plus de 50% des clients recourent au crédit pour financer l'acquisition de leur voiture de rêve. Rien ne semble donc perturber le marché des ventes automobiles. Même l'annonce d'une TVA de 20 % sur la valeur résiduelle, dans le cas de la LOA (location avec option d'achat), applicable à partir de janvier 2013 ne risque pas d'inquiéter. A priori, cette mesure, prévue dans le budget 2013, ne pourrait que tournebouler le marché, en cette fin d'année. Surtout que l'ensemble des concessionnaires au Maroc réalisent une bonne part de leur chiffre d'affaires durant cette période. «Il est vrai, avec une telle annonce, on s'attendait à une baisse des ventes, mais jusqu'ici on n'a pas encore senti l'effet de cette mesure», nous confie, un gros concessionnaire de la Place. Un peu surprenant sans doute, mais c'est la réalité. D'après les explications fournies par les marchands d'automobiles, les clients minimisent pour l'heure l'impact de cette mesure sur leurs engagements. « Ils disent que de toute les façons, dans quatre ans, il y aura un autre gouvernement et donc de nouvelles mesures fiscales en faveur du marché automobiles ». Autrement dit, les immatriculations de voitures neuves ne connaitront probablement pas de baisse. Il faut savoir qu'en matière de la LOA (qui représente quelque 30% du volume global du crédit automobile), les concessionnaires, pour contourner l'application de la TVA de 20%, usaient de nombres d'artifices. C'est le cas, en l'occurrence de l'avance (de l'ordre de 30 % de prix du véhicule) qui se trouve transformée en «dépôt de garantie» (rémunérée auprès des banques -à l'insu du client acquéreur-. Ce dernier, en plus de l'avance, s'acquitte du loyer mensuel, et à l'échéance, il doit libérer la valeur résiduelle (généralement l'équivalent d'un loyer mensuel) pour devenir propriétaire du véhicule en bonne et due forme. Auquel cas, la TVA de 20% ne s'applique que sur une infime partie du prix total du véhicule. Aujourd'hui, c'est le «retour du bâton». «L'application d'une TVA de 20% sur la valeur résiduelle du véhicule s'assimile finalement à une correction d'une « situation anormale », notent les observateurs. Il faut savoir qu'à l'origine de cette décision, le nouveau dispositif fiscal relatif à la vente de biens d'occasions introduit par le PLF 2013. Cette disposition interpelle aussi bien les sociétés de financement que les concessionnaires. Au fond cette mesure vient donner un coup de fouet au marché de l'occasion. Les concessionnaires vont s'ouvrir une fenêtre sur le marché de l'occasion, en mettant en place des formules de reprise (de l'ancien) pour inciter à l'achat du neuf. Dans le cas de cession d'un véhicule d'occasion, la TVA ne s'appliquera que sur la marge. Autrement dit, au lieu d'inquiéter, a tout pour revigorer un marché en mal de renouvellement.