Les ressources naturelles de l'Afrique sont-elles une bénédiction ? Pour la première fois, la capitale économique du royaume démarre son « Salon des mines et des carrières ». Une manifestation destiné, à la fois, mettre en exergue les richesses naturelles du continent africain et rassembler dans un même espace les opérateurs du continent pour des contacts B2B. Il s'agit, de l'avis des organisateurs, de permettre aux Africains de mieux collaborer entre eux. La présence de plusieurs ministres marocains et africains traduit cette volonté de faire des ressources naturelles africaines une bénédiction plutôt qu'une malédiction. Aujourd'hui, l'Afrique, grâce à ses richesses minières, attire de plus en plus d'investissements. A lui seul, le Canada y investit quelque 40 milliards de dollars. Et il n'est pas le seul. La Chine commence à faire tâche d'huile. Cette manifestation, qui se poursuit jusqu'au 08 décembre courant sous le thème ''Mines et carrières en Afrique, espace d'intégration et de partage'', dénote l'intérêt qu'accorde le Maroc et les pays africains à leurs ressources naturelles qui sont très importantes La création d'un forum africain des mines et des carrières peut aider les pays africains à mieux collaborer entre eux, a souligné, mercredi à Casablanca, le ministre de l'équipement et du transport, Aziz Rebbah. Les pays africains peuvent mieux collaborer entre eux en créant également des centres de recherche pour une valeur ajoutée industrielle et scientifique, a-t-il indiqué à l'ouverture du 1er salon international des mines et des carrières (SIMC 2012), en présence des ministres africains, accompagnés de fortes délégations chargées des mines et des carrières venant notamment du Benin, Niger, Mali, Guinée Bissau et Centre Afrique ainsi que plusieurs hommes d'affaires. Après s'être félicité de l'organisation, pour la première fois, d'une telle manifestation, M. Rebbah a ajouté que les pays développés ont été toujours intéressés par les ressources naturelles africaines donnant l'exemple du Canada qui investit quelque 40 milliards de dollars dans les pays africains. Créer de la valeur ajoutée pour les mines et les carrières est la logique qui règne actuellement, a-t-il mis en avant notant qu'il n'est plus le cas de vendre ses ressources dans leur ''qualité brute'', mais il faut les industrialiser tout en préservant l'environnement, pour le futur de l'humanité. 30% des exportations marocaines La variété des formations géologiques, la diversité des substances minérales reconnues et l'existence d'une main d'œuvre qualifiée ont permis au secteur minier de jouer un rôle important dans l'économie nationale, a rappelé, pour sa part, le ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Fouad Douiri, dans une allocution lue en son nom, à l'ouverture du SIMC 2012. L'importance de ce secteur est perçue notamment à travers sa contribution directe dans le produit intérieur brut à hauteur de 10 % et sa participation dans la valeur des exportations nationales estimée à 30 %, a-t-il dit. Elle se manifeste également à travers le chiffre d'affaires réalisé qui est de l'ordre de 74 milliards DH dont près de 54 milliards DH à l'export ainsi que les investissements qui lui on été consacrés et qui sont de l'ordre de 8,1 milliards DH en 2011, a-t-il expliqué. L'impact du secteur minier sur le plan social assure près de 35.000 emplois directs représentant ainsi une importante masse salariale, a-t-il rappelé, ajoutant que la contribution indirecte de ce secteur se traduit, d'autre part, par la création d'un nombre important d'infrastructures de base et socio-éducatives. Les résultats satisfaisants du secteur qui confèrent au Maroc une place de choix parmi les pays à vocation minière sont consolidés par les politiques de développement de la recherche minière, de l'infrastructure géologique, de la promotion des projets miniers, de la diversification de la production, de la modernisation des méthodes et moyens d'extraction, ainsi que par la politique de formation professionnelle, a-t-il souligné. M. Douiri a, par ailleurs, souligné que des actions d'amélioration seront énumérées et leur mise en œuvre sera conçue dans le cadre d'un plan de développement, à savoir la redynamisation de l'exploration et de la recherche minière, le développement de l'exploitation et de l'enrichissement ou encore l'accroissement de la valorisation et de la transformation. S'exprimant à l'occasion, le conseiller technique aux projets d'infrastructure et des mines auprès du premier ministre du Bénin, M. Nassirou Agnidé Taoficki a tenu à expliquer que son pays est au même niveau que le Maroc quant au développement du secteur des mines et des carrières, ajoutant que le Bénin est en cours d'élaboration d'un code permettant la valorisation des ressources naturelles. De par son ouverture sur son environnement méditerranéen et africain, le Maroc, a-t-il dit, joue un rôle moteur dans le giron d'Afrique du Nord et de l'Afrique Subsaharienne dans le domaine des mines et des carrières estimant que cette manifestation donnera l'occasion pour les participants de nouer des contacts fructueux, des échanges d'expertise et une ouverture d'un débat continu pour relever les défis auxquels sont heurtés les secteurs des mines et des carrières. 120 exposants et une dizaine de pays Le 1er salon international des mines et carrières (SIMC 2012) est organisée par le magazine ''Energie et mines'', sous l'égide du ministère de l'énergie, des mines de l'eau et de l'environnement et le ministère de l'équipement et du transport. Quelque 120 exposants venant notamment du Maroc, France, Espagne, Royaume Uni, Italie, Belgique, Turquie, Portugal, Allemagne, Autriche, Bulgarie, Hollande, ont été au rendez-vous. Au programme, des ateliers, tables rondes et conférences portant notamment sur la sécurité industrielle dans les mines et les carrières, la protection des ressources naturelles, des nappes phréatique, de la faune et de la flore avoisinantes ou encore l'acquisition de nouvelles technologie en matière d'équipement, de processus et d'ingénierie permettant aux intervenants d'exploiter de nouveaux gisements économiquement rentables.