L'Espagne ressort la même tomate L'Union Européenne (UE) a exprimé la confiance de pouvoir ouvrir des négociations avec le Maroc dans la perspective de la conclusion d'un accord de libre commerce «dans les prochains mois», a signalé, jeudi, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, rapporte l'agence Europa Press, citée par les médias espagnols. Le gouvernement espagnol a clairement manifesté que l'un des secteurs «très sensibles» est celui de l'agriculture, a commenté de son côté le Secrétaire d'Etat espagnol au Commerce, Jaime García-Legaz, qui avait représenté son pays à la réunion des ministres de Commerce des 27 pays membres de l'UE. Il a invité à «incorporer» dans les négociations des «mécanismes de garanties et de protection» pour permettre «la circulation des personnes dans la prestation de services» sur le territoire marocain. «Nous allons exiger ces garanties en tout cas», a ajouté Garcia-Legaz admettant que les négociations sur l'accord de libre échange entre l'UE et le Maroc paraissent «très compliquées», retient Europa Press. L'UE insiste sur le fait que «nous devions garantir que le Maroc ouvre substantiellement ses marchés comme il l'avait fait avec les Etats-Unis», a ajouté le haut responsable espagnol révélant toutefois que le commissaire européen au Commerce avait fait part aux délégations des 27 pays membres de l'UE que la conclusion de tel accord «ne va nullement être facile». Les ministres de Commerce de l'UE ont convenu d'accorder des mandats de négociation pour que la Commission européenne puisse ouvrir les consultations sur des accords de libre commerce avec le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie en vue d'améliorer les possibilités d'accès au marché européen, le climat d'investissement et l'appui des reformes économiques mises en marche dans les quatre pays à la suite du Printemps arabe rapporte d'autre part Europa Press. Ces négociations pourront s'ouvrir dans un délai de deux mois avec Rabat, a précisé le Commissaire européen au Commerce. Sous le titre «la tomate d'Alicante est à la dérive à cause des importations du Maroc», le quotidien numérique La Cronicavirtual.com, dépendant du groupe médias Publicaciones 4SL édité à partir d'Alicante (Est de l'Espagne), estime que les bas prix des importations des produits agricoles du Maroc ont provoqué l'effondrement des marchés. La chute de 37% des prix rend difficile pour les agriculteurs la couverture des coûts de production, ajoute le média citant l'Association des Jeunes Agriculteurs Asaja-Alicante. Cette organisation professionnelle accuse le Maroc d'exporter des tomates à de très bas prix et de vendre les lots de 100 kilogrammes de concombre à 39 euros à Perpignan (Sud de la France), ce qui suppose un grave préjudice pour les producteurs du vieux continent et aussi pour ceux du pays voisin. Elle a aussi demandé que se réunisse le Comité Hispano-marocain de la tomate. Devant cette crise de prix, réapparaissent les abus qui interviennent au niveau de la chaîne de distribution, commente La Cronicavirtual.com. «L'unique bénéficiaire est la grande distribution car l'agriculteur obtient encore moins et le consommateur continue de payer le même prix que celui atteint dans la production. Les fluctuations à l'origine ne se reflètent pas dans le prix finaux et ceci n'est pas juste», a estimé le président d'Asaja-Alicante. Le prix du concombre affiché aux supermarchés de Madrid, par exemple, oscille entre 1,30 euro et 1,90 euro. De son côté, l'agence Efe, citée par des médias espagnols, écrit à partir de Bruxelles que «la Commission européenne dit que le Maroc respecte les contingents de tomate» et que celle-ci «souligne la légalité des importations du Maroc». Le Commissaire européen à l'agriculture, Dacian Ciolos, a assuré que le Maroc respecte les dispositions réglementaires de l'accord agricole avec l'UE ainsi que ses contingents d'exportation de tomate et que selon ses données, retient Efe, «il n'existe pas de problèmes de prix comme le dénoncent l'Espagne et d'autres pays». L'Espagne, préoccupée par la chute des prix, spécialement en novembre, avait demandé que la Commission européenne l'informe des données relatives au contingent de tomate provenant du Maroc ainsi qu'aux contrôles aux douanes pour garantir l'application de l'accord agricole Maroc-UE.