Prémices d'une bonne campagne agricole L'opération de semis a démarré cette année sur des chapeaux de roue. Elle se déroule jusqu'ici dans de bonnes conditions et à une cadence assez rapide. Ainsi, au jour d'aujourd'hui, pas moins de 50% des terres de cultures pluviales, notamment celles réservées aux céréales et légumineuses, ont été déjà plantées. Une opération qui se déroule généralement au mois de décembre, alors que cette année elle a enregistré une longueur d'avance en étant initié en ce mois de novembre. Ce qui constitue une grande avancée par rapport à l'année précédente. Selon un expert agronome, «le mois de novembre demeure une phase cruciale pour favoriser le développement des cultures et éviter tout risque de sécheresse de fin de cycle». Autre nouveauté de la campagne agricole 2012, c'est qu'on a constaté, cette année, un recours massif aux semoirs. «Les agriculteurs sont de plus en plus conscients des retombées bénéfiques de l'utilisation des machines agricoles, vu les nombreux avantages qu'elles offrent», souligne cet expert. En fait, selon notre interlocuteur, les semoirs sont conçus pour permettre de contrôler la profondeur de semis et assurer une bonne germination. Pour ce faire, la plupart des agriculteurs ont dû louer un semoir, avec un prix raisonnable ne dépassant pas les 150 DH par hectare. Toutefois, il reste à signaler que l'opération de semis coûte cher aux agriculteurs, en avoisinant les 1500 DH, sans omettre les frais de désherbage, le traitement des maladies et les engrais de couverture. D'une manière générale, au Maroc, le coût d'un hectare destiné à la culture des céréales s'élève à 3000 DH. Ainsi, les tarifs fixés par l'Etat en fin de saison pour la vente du blé (280 DH le quintal) ne semblent nullement satisfaire les attentes des agriculteurs. Et ce d'autant plus que l'année dernière, la moyenne de production à l'échelle nationale dépassait à peine 12 quintaux par hectare. Il va sans dire que l'absence de mesures régulatrices du marché fait parfois hésiter les agriculteurs pour s'aventurer dans toute opération agricole, considérée comme aléatoire. Autrement dit, les risques sont énormes, à commencer par les aléas climatiques. D'où la nécessité de la mise en place d'un fonds national réservé aux agriculteurs, et qui les protégerait contre les aléas naturels : inondations, grêle, sécheresse... L'Etat doit également veiller à la sensibilisation des agriculteurs aux bienfaits de l'assurance agricole. Les chiffres dévoilés dans ce sens sont alarmants. Seulement 300 mille hectares de terres agricoles, sur les 8,7 millions hectares cultivés que compte le pays, sont assurés. C'est dire qu'il y a, en la matière, un vaste terrain à défricher.