Chassé croisé diplomatique... sous les bombes Comme à son habitude, Israël entame une nouvelle fois ses prochaines élections législatives par une campagne... militaire. La nouvelle agression contre la très exiguë, mais aussi très surpeuplée, enclave palestinienne de Gaza, en est une énième preuve. Lancée mercredi dernier, à travers l'assassinat du chef de la branche armée du Hamas, cette équipée militaire a déjà fait une centaine de morts palestiniens, à majorité des femmes et des enfants, et plus d'un millier de blessés. Côté israélien, on dénombre trois morts et des dizaines de blessés. Pour mettre fin à cette agression, un chassé croisé diplomatique se déroule depuis le week-end dernier entre Tel Aviv, Ramallah, Gaza et le Caire, en vue d'imposer une nouvelle trêve entre les groupes armées palestiniens de Gaza et l'armée israélienne. Certes, les Américains ont soutenu «le droit d'Israël de se défendre», arguant que ce sont les roquettes du Hamas qui ont entraîné le «riposte légitime» de l'armée israélienne. Les Britanniques ont aussi affiché la même position favorable à Israël, sauf qu'ils ont mis en garde ce denier contre toute intervention terrestre, au risque de perdre le «soutien international». La France, elle, et dont le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabuis, a visité Tel Aviv et Ramallah, durant ce week-end, a réaffirmé qu'elle est traditionnellement une amie d'Israël, mais qui défend le droit légitime des Palestiniens à un Etat. Se sachant donc out pour avoir pris fait et cause pour Israël dès le déclenchement de cette opération, dont ils ont imputé la responsabilité aux tirs de roquettes du Hamas, les pays occidentaux se sont à nouveau appuyés sur l'Egypte, comme du temps de Hosni Moubarak, pour arracher un cessez-le-feu entre les deux belligérants. Un test pour le nouveau pouvoir islamiste égyptien ? En tout cas, le nouveau président égyptien Mohamed Morsi, même s'il a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv, a accepté de s'ériger en médiateur entre Israéliens et Palestiniens. Dimanche, il a reçu un émissaire israélien ainsi que les dirigeants des deux principaux mouvements de Gaza, le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal et le chef du Jihad islamique Abdallah Challah. Le chef de la diplomatie égyptienne devrait se rendre aujourd'hui à Gaza avec plusieurs de ses homologues de la Ligue arabe, dont le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération Saadeddine El Othmani. Ce dernier a appelé à l'adoption de décisions «influentes et efficaces» face à l'agression israélienne contre la bande de Gaza. «Nous traversons une conjoncture historique qui nous interpelle à adopter des décisions influentes et efficaces face à l'agression israélienne contre la bande de Gaza», a-t-il dit lors d'une réunion extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe, tenue samedi dernier au Caire. De leur côté, l'Envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, et le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, étaient lundi en Israël. Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu est attendu aujourd'hui à Gaza, alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, se prépare à rencontrer son homologue américaine, Hillary Clinton, en vue d'exiger une rapide réunion du Quartette. Face à cette pression internationale, il ne fait plus aucun doute qu'Israël finira par faire machine arrière, car son objectif principal, à savoir lancer la campagne électorale de Benyamin Netanyahu, à été atteint. Mais trêve ou pas, la rue arabe continue sa mobilisation. C'est ainsi qu'au Maroc, une marche nationale pour dénoncer l'agression israélienne contre la bande de Gaza sera organisée, dimanche prochain à Rabat, à l'initiative du Groupe d'action nationale de soutien à l'Irak et à la Palestine et de l'Association marocaine de soutien à la lutte palestinienne. Le vice-président de cette dernière, Abdelhafid Oualalou, a déclaré à Al Bayane que cette marche, où un million de manifestants sont attendus, sera organisée sous le slogan «Le peuple veut libérer la Palestine et Al Qods. Le peuple veut incriminer la normalisation». Cette marche vise surtout à réaffirmer la position du peuple marocain, dans toutes ses composantes politique, syndicale, associative et des droits de l'Homme, qui soutient constamment le peuple palestinien et dénonce les pratiques barbares d'Israël. SM le Roi ordonne la mise en place immédiate d'un hôpital de campagne marocain dans la bande de Gaza SM le Roi Mohammed VI a ordonné la mise en place immédiate d'un hôpital de campagne marocain dans la bande de Gaza, a annoncé, dimanche soir, le porte-parole du Palais royal, Abdelhak Lamrini dans une déclaration. En Voici la traduction : «Suite aux événements tragiques que connait la bande de Gaza et fidèlement à l'esprit de solidarité qui a toujours animé la Nation marocaine, dans toutes ses composantes, à l'égard du peuple palestinien frère, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a ordonné la mise en place immédiate d'un hôpital de campagne marocain dans la bande de Gaza. Cette unité hospitalière sera composée d'éléments des unités médicales spécialisées des Forces Armées Royales ainsi que de médecins et cadres paramédicaux civils marocains. L'unité hospitalière pluridisciplinaire et médico-chirurgicale ainsi déployée sera au service des Palestiniens affectés et veillera à renforcer les capacités médicales existantes. Par cette initiative humanitaire, le Royaume du Maroc entend contribuer à alléger les souffrances d'une population victime, depuis plusieurs jours, d'actes d'agression militaire dénoncés vivement par le Royaume et condamnés par la communauté internationale. Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes Instructions pour que cette initiative humanitaire soit conduite de façon imminente et en coordination avec les autorités palestiniennes».