PLF 2013 : la CGEM exprime sa déception Pour l'organisation patronale, le projet de Loi de Finances 2013, présenté mercredi 24 octobre devant les deux chambres du parlement, "ne répond pas aux préoccupations majeures des entreprises", à savoir l'instauration de la confiance et l'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale. Le conseil d'administration de la CGEM, réuni lundi 5 novembre à Casablanca, exprime, dans un communiqué, son regret de constater que les dispositions du PLF 2013 n'ont jamais fait l'objet de concertation. L'organisation patronale, qui "a réservé une bonne partie des débats de son Conseil d'administration, tenu le 5 novembre, au projet de Loi de Finances, exprime son regret "de découvrir des dispositions incluses dans ce projet n'ayant jamais fait l'objet de concertation alors même que la Confédération avait entamé un processus de discussion permanente avec le gouvernement depuis l'été dernier". "La CGEM constate qu'à défaut de rationaliser les dépenses publiques de fonctionnement de l'administration, qui inscriraient une augmentation de 6%, le gouvernement a opté pour la création de nouvelles taxes de nature à grever les facteurs de production", ajoute le communiqué "On s'attendait à un projet de Loi de Finances basé sur l'accélération du rythme de croissance économique, or celui-ci répond essentiellement à une préoccupation budgétaire", poursuit le communiqué ajoutant que "les déficits sociaux imposent la mise en place d'une véritable solidarité active", qui "soit juste notamment à travers une réforme fiscale qui permettrait une véritable redistribution des richesses". "La CGEM, consciente de sa responsabilité citoyenne et sociale, a contribué activement et volontairement au débat par une série de propositions qui tiennent compte du contexte économique actuel tant au niveau national qu'international", tient à rappeler le patronat dans son communiqué. Entreprendre ensemble le changement Comme dans le cas du Budget 2012, l'organisation patronale a fait le procès de la politique budgétaire et fiscale menée par l'ancien gouvernement. Aujourd'hui, la nouvelle présidence de la CGEM reprend son catéchisme sur l'importance de la compétitivité et la nécessité de la responsabilité sociale des entreprises. Deux chantiers stratégiques qui constituent des enjeux prioritaires. Cette fois-ci, la CGEM, sous la houlette de Mme Bensalah, se donne une nouvelle image, et appelle à «Entreprendre ensemble le changement». Dans cette nouvelle voie, la patronne des patrons appelle à réussir l'avenir, à moderniser et développer le tissu productif. Plus qu'un rôle d'interface, la CGEM entend jouer un rôle capital dans le dialogue social. Pour sa présidente, la CGEM se doit de veiller, à la fois, à l'intérêt de l'entreprise et à l'intérêt général du pays. Qu'il s'agisse des politiques visant à créer un environnement favorable à l'investissement ou à favoriser la naissance, la croissance et la transmission des entreprises. Lors de sa première sortie médiatique, Mme Bensalah a tenté de démontrer son opiniâtreté à ferrailler sans relâche sur tous les dossiers qui sont au cœur de la politique économique et sociale du pays. A commencer par la problématique de la compétitivité, jusqu'à l'employabilité en passant par la responsabilité sociale de l'entreprise, y compris l'épineux dossier des caisses de retraites ou encore celui du droit de grève. La CGEM a probablement sous estimé les obstacles qui jalonnent ce long mouvement vers le changement. «Oui, nous sommes en crise, mais ce n'est pas une fatalité», disait Mme. Bensalah. « Il nous faut d'abord reconstruire cette solidarité interne, se donner les moyens de vivifier le tissu industriel national... tout cela passe par de nouvelles pratiques de solidarité sociales entre employeurs et syndicats, entre gouvernement et partenaires sociaux». 2 e round du dialogue social Après la mise en place des 22 commissions et la tenue de son premier conseil d'administration, cet été, Mme Bensalah expliquait sa volonté de servir trois dimensions totalement liées : la bonne gouvernance, la responsabilité sociale de l'entreprise et la croissance économique. Ainsi, au lendemain de la fête de l'Aid Al Adha, la CGEM a relancé le dialogue direct avec les syndicats les plus représentatifs. Après avoir reçu Miloudi Moukharik, le SG de l'UMT, le 1 er novembre, la présidente de la CGEM a également reçu, ce lundi 5 novembre, le SG. de la CDT, Noubir El Amaoui et le SG. de la FDT, Abderrahmane Azzouzi. Des rencontres qui s'inscrivent, selon un communiqué de la CGEM, dans le cadre du 2 e round du dialogue social, et qui ont pour objectifs de proposer aux syndicats un pacte social pour une compétitivité durable. Bientôt, c'est au tour de l'UGTM et l'UNMT de reprendre langue avec le patronat.