Après avoir longtemps loué les bienfaits de l'industrie et des exportations manufacturières, la Banque mondiale recommande, désormais, aux pays en développement d'investir en priorité dans le secteur agricole, afin d'assurer l'autosuffisance alimentaire et alléger le poids budgétaire occasionné par le renchérissement des denrées alimentaires. Pour sa part, l'ONU recommande de développer la pêche artisanale, au lieu de la pêche industrielle, pour mieux sécuriser l'alimentation populaire et sauvegarder le stock halieutique. Quant à certains pays nordiques pionniers, ils se mettent assidûment à donner corps à l'économie verte, et ce, moyennant un chapelet d'écotaxes, autant diversifiées qu'onéreuses, que les citoyens acceptent de payer, malgré des taux d'imposition déjà très élevés. Pour eux, la compétitivité n'est absolument pas antinomique avec la fiscalité, tant que les services publics reçus sont conséquents et que la qualité de vie en bénéficie. Est-ce à dire qu'à la faveur de la crise économique, le paradigme qui a longtemps dominé le développement économique, semble enfin évoluer ? Apparemment. Il ne reste plus que l'économie de guerre à démanteler pour boucler la boucle. Mais là, il faut... dur batailler !