Un fascinant voyage d'une semaine dans 30 pays Depuis son inauguration, samedi dernier, le Festival du Cinéma Africain de Cordoue-FCAT a drainé une multitude de cinéastes, médias et spectateurs de différentes nationalités qui, durant une semaine (13-21 octobre), participent à un voyage cinématographique dans le vaste continent africain à travers une centaine de films provenant de trente pays, dont le Maroc. Après une expérience, qui a duré huit ans à Tarifa (extrême sud de l'Espagne), le Festival s'est déplacé, cette année, à Cordoue pour être consacré comme un rendez-vous annuel de référence en Europe pour les cinématographies africaines. Il est actuellement l'unique événement espagnol consacré aux productions d'Afrique et un des plus importants de son genre dans le monde. Organisé par l'ONG « Al Tarab » en collaboration, entre autres, de la municipalité de Cordoue, du Gouvernement régional d'Andalousie et de l'Agence Espagnole de Coopération pour le Développement (AECID), le festival a élu Cordoue comme nouveau siège en programmant la projection de 94 films d'Afrique ou sur l'Afrique, un Espace professionnel, des expositions, ateliers et activités parallèles pour le grand public. Selon la directrice du festival, Mane Cisneros, le Festival du Cinéma Africain est l'unique grande rencontre mondiale cinématographique consacrée exclusivement à la filmographie africaine. « Nous aspirons à en faire la fenêtre par laquelle les personnes intéressées puissent voir de près et connaître à travers les cinéastes africains leur continent, qui est le plus souvent victime de l'ignorance et de faux préjugés», a-t-elle confié à Albayane. Ce continent, a-t-elle relevé, « est devenu malheureusement synonyme de faim, de pauvreté et de guerre ». Toutefois, elle a déploré le fait que l'opinion publique et les médias occidentaux « oublient que l'Afrique compte le plus important nombre de pays en voie de développement et a été la deuxième région ayant enregistré le plus fort taux de croissance dans le monde pendant la dernière décennie. Ceci se passe au moment où l'Europe traverse une phase de récession économique et sociale sans précédent ». Cisneros a cependant émis l'espoir que le FCAT – Cordoue « contribue a faire changer l'idée que le grand public se fait de l'Afrique, redresser les fausses images gravées dans l'imaginaire collectif et donner la voix aux africains pour conter eux-mêmes leur propre expérience ». Le FCAT-Cordoue se propose aussi d'être le grand rendez-vous des dernières productions de la cinématographie africaine avec une spéciale participation d'Afrique du Sud, pays invité au FCAT Espace Professionnel, et le Maroc, les deux grands producteurs du continent en marge du Nollywood, la puissante industrie du cinéma de Nigeria, la plus grande du monde derrière Bollywood. Au total, ils sont représentés au festival 28 pays, dont 16 d'Afrique (Maroc, Angola, Algérie, Burkina Faso, Tchad, Guinée Bissau, Kenya, Mali, Mozambique, Niger, République Démocratique du Congo, Ruanda, Sénégal, Afrique du Sud, Tanzanie et Tunisie). En rapport avec l'histoire de son nouveau siège, la ville de Cordoue, réserve pour la première fois, un regard spécial au cinéma au Moyen Orient, à travers une nouvelle section hors compétition, Panarabe, comprenant des films provenant d'Egypte, de Jordanie, du Liban et de Syrie. La programmation de films est distribuée entre sept sections officielles, en plus de rétrospectives et monographies. Une vingtaine de pellicules sont retenues pour les sections à compétition qui sont intitulées: Le Rêve africain (longs métrages de fiction), De l'Autre Côté du Détroit (longs métrages documentaires), et Afrique en Court (courts métrages documentaires et de fiction).