Des économistes très politisés qui, manifestement, ont pesé leurs mots moyennant une balance orientée, se sont donné la liberté de menacer... d'entrer en action contre le gouvernement. Hormis le fait qu'exercent les leurs dans le gouvernement visé, comme ils l'ont toujours fait, ou presque, depuis l'indépendance du Royaume, ils ont omis de préciser la nature des actions qu'ils risquent d'entreprendre. Dieu nous garde, donc. Solennellement, ces économistes, menés par un ancien responsable (qui n'avait pas souhaité poursuivre l'application d'un plan sectoriel élaboré sous sa direction, attiré par les sirènes de la finance, encore euphorique à l'époque !), demandent au budget public 3 milliards de dirhams pour alimenter les fonds d'exportation. Ils somment l'Etat de redevenir entrepreneur direct en prenant en charge, en lieu et place du secteur privé, la réalisation des plans sectoriels des «métiers mondiaux» du Maroc ; de cesser de réaliser des infrastructures sociales, pour se consacrer aux infrastructures hors-site desdits plans sectoriels et, surtout, freiner le pouvoir d'achat des Marocains, accusé d'être la cause du déficit commercial. Si leur plan n'est pas exécuté, illico presto, ils nous promettent, pas moins, que «l'asphyxie» et «la faillite de l'Etat». Que Dieu nous garde (bis !).