Les femmes, premières victimes des islamistes Depuis que les islamo-trafiquants ont assuré leur mainmise sur le nord du Mali, les femmes locales ont été pratiquement réduites à l'esclavage par leurs nouveaux «maîtres». Elles n'ont désormais plus le droit de travailler, ni d'aller à l'école... mais deviennent l'objet de toutes les convoitises et autres exactions. Selon un témoignage que vient rapporter le Sous-secrétaire général de l'ONU aux droits de l'homme, Ivan Simonovic qui a passé quatre jours dans le pays, le nord du Mali est devenu le théâtre de violations à grande échelles des droits humains, en particulier à l'encontre des femmes. Déjà forcées à s'habiller à l'afghane, si elles ne sont pas obligées de rester cloitrées chez elles, elles sont devenues une marchandise que les nouveaux conquérants s'offrent à bon marché (environ 1000 dollars la femme) chez ses parents, quand elles ne sont kidnappées à des fins de mariages forcées. L'envoyé de l'ONU rapporte même que les islamistes ont établi des listes de femmes ayant eu des enfants hors mariage, ou se trouvant enceintes sans être mariées. «Ceci pourrait indiquer que des femmes sont exposées au risque imminent d'être victimes de peines cruelles et inhumaines », relève Ivan Simonovic. Une référence évidente aux lapidations et exécutions sommaires dont ont déjà fait les frais plusieurs Maliennes, sous prétexte d'application de la charia. Simonovic en conclut que désormais «leur droit au travail, à l'éducation, et celui d'accès aux services sociaux de base ont été sérieusement compromis» depuis l'arrivée des islamistes. Ce témoignage intervient à un moment où l'ONU vient de recevoir une demande expresse de la part de François Hollande, en vue de l'examen par le Conseil de sécurité, d'une proposition française sur les modalités d'une intervention militaire dans le nord malien. Une intervention déjà soutenue du bout des lèvres par la représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, qui a plaidé mercredi dernier pour «des mesures urgentes» au Sahel où, a-t-elle indiqué «la situation politique, humanitaire et sécuritaire continue de se détériorer ». Le Mali sera d'ailleurs au menu d'une réunion programmée le 15 octobre prochain à Luxembourg et qui réunira les ministres des Affaires étrangères de l'UE. Cette dernière doit aussi participer le 19 octobre prochain, cette fois-ci à Bamako, à une réunion internationale sur la crise malienne et qui rassemblera des représentants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union Africaine (UA) et des Nations unies.