Les ultralibéraux occidentaux paniquent devant le rythme rapide suivant lequel se fait l'ajustement des pouvoirs d'achat entre eux et les pays émergents. Ils ne trouvent pas mieux pour essayer d'éviter «le point d'inflexion de l'Histoire» que de ressusciter Adam Smith, en préconisant que «La seule et unique solution, c'est de laisser le libre marché fonctionner et... enlever l'Etat de l'équation». Selon eux, pour que tout aille au mieux dans le meilleur des mondes possibles, il faudrait tout éliminer : le salaire minimum, les autorisations administratives, les taxes sur la plus-value, les taxes d'héritage... et, cerise sur le gâteau, éliminer le système d'éducation publique et le remplacer par des «bons» d'éducation, comme cela est expérimenté à Washington. Il suffirait que chaque «bon» soit d'une valeur de 50% de ce que chaque élève coûte au système actuellement, pour qu'on divise les dépenses par deux, qu'on bannisse l'endoctrinement étatiste, et qu'on améliore la qualité de l'enseignement. Les ultralibéraux oublient, juste, que c'est leur système qui crée tant de polarisation sociale, de marginalité et de dépendance. Et qu'à chaque crise, il appelle... l'Etat à la rescousse. Et si seulement on laissait s'élargir le champ de l'émergence. Peut-être que le monde ira mieux.