La chose éducative refait surface, en ces moments de l'avant rentrée scolaire imminente. Le discours royal du 20 août relance le débat national sur cette problématique de taille. Quelques semaines auparavant, à l'hémicycle, le ministre de tutelle avait reconnu solennellement l'échec de nombre de dispositions du plan d'urgence dont l'intervalle d'intervention touche à sa fin. Il est donc bien clair que la seconde cause nationale après l'intégrité territoriale dont dépend l'avenir du pays, n'est nullement au beau fixe. Au-delà de toutes les débâcles convenues au niveau des infrastructures, des ressources humaines ou encore des curricula, le problème revêt une dimension bien plus grave. Celle de la qualité et l'adéquation des apprentissages. En fait, comme l'a bien défini le souverain dans son appel au rehaussement du système éducatif, il ne suffit guère de permettre aux générations montantes d'accéder au droit de la scolarisation, encore faut-il mettre en place un enseignement attractif et judicieux. Il ne fait donc pas de doute que, jusqu'ici, l'ébauche éducative se contente d'emmagasiner les connaissances dans les mémoires des enfants, sans, pour autant, en baliser les chemins de leurs utilités. Il va sans dire que le défi majeur de l'exercice éducatif réside en la capacité de transformer les apprenants en acteurs édifiants, pétris d'aptitudes et de valeurs axées sur le sens d'initiative, la créativité, le civisme, la tolérance...Il s'agit, en effet, de révolutionner le produit éducatif et de remodeler toutes ses essences, afin de répondre aux attentes des mutations que traverse la société marocaines. L'école publique marocaine gagnerait non pas uniquement en matière de généralisation d'élargissement de l'offre scolaire, mais pareillement de capitalisation et de hissement des objectifs escomptés. Cette remise en question fondamentale de l'enjeu éducatif n'est pas, en conséquence, l'apanage unique des décideurs du secteur, mais de toutes les communautés en présence. L'espace éducatif ne serait plus, comme à l'accoutumance, un lieu de déferlement cognitif, mais un havre d'incitation à l'instinct critique, d'atomisation des déclics intelligents et de perfectionnement de la personnalité agissante. Pour se faire, il est alors question de recadrer, à travers de nouveaux approches et fonctionnements, les finalités attendues de la réforme de l'enseignement public efficace, en parfaite complémentarité avec le privé. Il va donc falloir s'atteler à sortir des sentiers battus en focalisant l'effort sur les réponses à mettre en œuvre aux questions inhérentes à l'effectivité et la rentabilité de la pratique éducative en termes de croissance sociale et de progrès économique de la nation. Ce changement orienteur devrait, en effet, prendre forme au sein du conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, censé être instauré, conformément aux dispositions de la nouvelle constitution. Cette instance est alors habilitée à secréter les recettes idéales pour un tel renouveau qui s'adresse essentiellement à la jeunesse dès ses bas âges. En attendant, nombre de déficiences en matière de gouvernance est à proscrire pour déblayer les terrains à une nouvelle dynamique basée sur la refonte des visées de l'enseignement.