Devant la crise pressentie aux abords de la prochaine rentrée universitaire concernant les quatre régions du sud marocain, soit plus de 56% du territoire national, les décideurs de la communauté régionale du Souss Massa Drâa ne sont pas restés les mains croisées. Sur initiative du conseil de la région, une réunion élargie a été enclenchée, au cours de laquelle, aussi bien les institutionnels que les députés ont mesuré, à juste titre, la gravité de la chose. L'heure n'est plus aux discours pléthoriques sur une situation critique qui hypothèque tout effort de réhabilitation. La tourmente est au paroxysme, au vu des effectifs grossissants des nouveaux bacheliers qui prendront d'assauts les composantes de l'université Ibn Zohr, déjà en surpeuplement explosif. Plus de 60 000 étudiants se répartiront dans les diverses constituantes universitaires, avec un rengorgement encore plus accentué plus particulièrement à la faculté des lettres et sciences humaines et son homologue des sciences juridiques, économiques et sociales. Il n'est donc plus possible de continuer à ignorer cet état de fait qui, à la longue, s'est engouffrée dans l'impasse. Il aura fallu, en fait, se concerter, loin de tous calculs partisans réducteurs, afin de mettre en place des palliatifs urgents de désengorgement, en attendant de s'atteler pour de bon, à la fondation d'un autre pôle multidisciplinaires pouvant atténuer le surpeuplement actuel et, de ce fait, assurer des apprentissages de qualité. « Certes la situation est en passe de verser dans le drame, en dépit des efforts de « décentralisation » entamés à Ouarzazate, Taroudant, Guelmim et très prochainement à Ait Melloul, ainsi que les élargissements de l'enceinte des espaces existants, avec ce que tout cette besogne nécessite d'équipements et d'outils didactiques. Mais, on n'aura que peu absorber les nombres gigantesques des inscrits, d'autant plus que les carences en cadre professoral occasionnent des difficultés énormes. On est vraiment débordés et exaspérés de constater que des régions moins étendues que la nôtre, sont dotées de deux facultés des lettres et sciences humaines. On espère bien que la mesure relative à la permission de s'inscrire dans des d'autres facultés du royaume contribuera notoirement à la décongestion de structures ultra bondées », tonna Omar Halli, président de l'université Ibn Zohr d'Agadir, lors d'une conférence de presse tenue, récemment, au siège du conseil régional de Souss Massa Drâa. En effet, durant cette rencontre médiatique à laquelle prenait part une panoplie de représentants des médias nationaux, au lendemain de ladite réunion parlementaire, il était question de faire état des résolutions entreprises à cet effet. Il s'agira, en effet, d'activer les inscriptions exceptionnelles dans les différentes universités du royaume, d'insérer des cadres détenteurs de doctorats qui « chôment » dans les multiples administrations marocaines, se doter des postes budgétaires auprès du département de tutelle afin de faire face au manque en ressources humaines dans les diverses institutions de l'université Ibn Zohr, d'accélérer les travaux des chantiers ouverts, de mettre certains locaux des collectivités locales à la disposition de l'université...Il faut dire pareillement que les débats au niveau des responsables épris de forte volonté synergétique, sont portés, à une dimension ultérieure et globalisante, sur des mesures touchant la révision des formules d'enseignement axées sur les lettres et les sciences, sans se focaliser sur les disciplines techniques, la construction des structures universitaires de proximité susceptibles de garantir l'intégration des générations montantes dans le tissu socioéconomique ambiant et, de ce fait, la fixation humaine idoine, la priorisation de la qualité des apprentissages, jusqu'ici escamotée par les surplus estudiantins...