Le boulevard Roudani a été l'après-midi d'une journée ensoleillé, vers 14 heures, le théâtre d'une scène on ne peut plus spectaculaire. Un individu, résidant au quartier Maârif, s'est complètement déshabillé et s'est allongé sur la chaussée. Il n'est pas un aliéné mental, comme pourraient croire certains passants qui étaient choqués par la scène. Il n'était pas en état d'ébriété avancée. L'homme était conscient de ce qu'il faisait. Il avait toutes ses facultés mentales. Le pauvre, selon des sources concordantes, avait énormément de problèmes qu'il n'a pas pu résoudre ou supporter. Il a choisi cette manière pour protester en vue d'attirer l'attention des responsables pour son cas social. Cet agissement a mobilisé plusieurs éléments de la police et a provoqué des embouteillages énormes sur ce boulevard. La circulation a été presque bloquée pendant presque une demi-heure. Les klaxons des automobilistes ont transformé la zone en un boucan d'enfer. Après l'arrivée de la police, le protestataire a été conduit aux locaux du commissariat de Maârif où un procès verbal lui sera dressé pour «atteinte aux mœurs de la société et perturbation de l'ordre public». Il a voulu protester de cette manière, mais il ne s'est pas rendu compte qu'il a aggravé sa situation. Il a été différé devant le procureur du roi auprès du tribunal de première instance de Casablanca qui l'aurait poursuivi pour les charges qui seraient retenues contre lui. Ce cas rappelle, celui du jeune de Sidi Othmane qui a tenté de se donner la mort volontairement au dessus du portail du tribunal de Casablanca pour protester contre un jugement qu'il jugeait sévère à son encontre. Finalement, il s'est vu infliger une autre peine pour la tentative de suicide et perturbation de l'ordre public. Cette formule de protestation en se déshabillant sur la voie publique est devenue fréquente ces. L'on se rappelle, qu'après quelques jours de débrayage, les chevillards des abattoirs avaient annoncer qu'ils organisaient, «corps complètement nus», un sit-in devant le siège de la wilaya du Grand Casablanca en cas où les décideurs de la ville ne répondaient pas à leurs doléances. Cette marche n'a pas eu lieu et les abattoirs plongent toujours dans le chaos.