Comme partout au Maroc, la cité royale de Sala Al Jadida, privée de son statut de province, vit en cette période d'été au rythme des prières mais également des activités commerciales qui foisonnent, à l'occasion du mois de Ramadan. Ni la canicule, ni les journées longues de l'été, ni les veillées de nuit jusqu'au S'hor ne semblent avoir entamé la volonté des vendeurs ambulants des fruits et légumes et des friandises, qui distinguent le mois de Ramadan, d'intensifier leurs activités sur la voie publique. A Sala Al Jadida, cité où les effectifs des forces de sécurité déployées restent insuffisants, les vendeurs ambulants de fruits de saisons, figues, figues de barbarie, pastèques, melons, pommes, oranges, pêches, oranges, poires, poissons, viandes, mais également de Briouates, Chabbakia, Baghrir, Msemmen, Harcha occupent places publiques, chaussées, ronds points et rues allant jusqu'à bloquer partiellement ou totalement la circulation sur la voie publique. Ils sont de plus en plus nombreux à s'activer, attirés par l'invisibilité des forces de l'ordre, dont les effectifs ne correspondent plus aux besoins de la population grandissante de la cité. Tous les jours, ils prennent position en fin de journée avec leurs véhicules, triporteurs, charrettes, ou directement au sol, pour faire la loi sur la voie publique, malgré les protestations des voisins. Pour accéder à la meilleure place, des altercations quotidiennes, des rixes et des disputes interminables les opposent les uns aux autres mais également aux habitants, aux clients, voire à de simples passants, en n'hésitant pas à faire usage en cas de surchauffe d'armes blanches, scènes qui se terminent souvent par des coups et blessures, pour ne pas dire plus. Leurs cris stridents, des fois à travers des hauts parleurs, rendent la vie difficile à tout le monde: voisins, clients et autres marchands ambulants. D'autres s'installent pour griller sur la voie publique des sardines directement sur des fours de charbon, dégageant d'intenses fumées semblables à de grands nuages, qui cachent le ciel. Ces vendeurs à la sauvette occupent tous les espaces libres aux alentours des marchés publics de la ville et de la grande mosquée Hassan II de Sala Al Jadida. Parmi eux, les vendeuses de Baghrir, Msemmen, et autres friandises ramadanesques, des femmes et des filles de différents âges, se distinguent par leurs léger maquillage et tenues vestimentaires correctes ainsi que par le fait qu'elles préfèrent surtout les entrées des maisons, les trottoirs, les devantures de boutiques fermées, les entrées des édifices publics et autres endroits reculés. Le Ramadan a coincidé cette année partout au Maroc avec la saison estivale et la canicule, qui n'ont pas entamé la volonté ni des commerçants, ni des fidèles, qui se rendent de plus en plus nombreux dans les quelque mosquées de la cité royale, trop exigües pour les contenir. Et comme c'est le cas pour l'ensemble des Musulmans, le Ramadan constitue pour les habitants de la cité, issus pour la plupart de la classe moyenne, un moment privilégié de prière, de recueillement et de réconciliation entre les familles mais également avec l'espoir de voir la situation s'améliorer notamment sur les plans administratif et sécuritaire. Pour les familles, qui ne préparent pas chez elles des plats de Ramadan, elles se procurent tout ce qu'elles désirent sur la voie publique (patisserie, Chabbakia, Mlaoui (Msemmen), Harcha), et même d'autres plats (Harira, sardines grillées etc...). C'est ainsi qu'à l'approche de la rupture du jeûne, rares sont les habitants qui ne rentrent pas chez eux les bras lourdement chargés de provisions : du lait et d'autres produits laitiers, des pains, des sucreries et des dattes, importées surtout de Tunisie et qui sont disponibles en grande quantité sur le marché. Mais ce qui est impressionnant surtout, c'est que Ramadan reste après tout un mois d'intense religiosité, de recueillement et de prières pour les habitants de cette jeune cité. Dès la rupture du jeûne, nombreux sont les fidèles qui se rendent dans les mosquées les plus proches pour la prière du Maghrib. Ils sont encore plus nombreux, accompagnés pour certains d'entre eux de leurs enfants et membres dee leurs familles, qui se rendent dans leurs mosquées préférées pour accomplir la prière d'Al Ichaâ et Taraouih derrière l'imam de leur choix. Pour certains d'entre eux, Sala Al Jadida manque de mosquées, ce qui les amène à se rendre ailleurs pour prier dans la mosquée de leur choix. C'est pourquoi, il ne faut pas s'étonner de voir certains d'entre eux disposant d'un véhicule aller loin pour les prières d'el Ichaâ et de Taraouih dans la grande mosquée Hassan II de Casablanca, qui est en général bien entretenue durant ce mois et encensée.