Si on n'a pas encore entendu parler des marocains du ring, c'est peut-être parce que seuls deux des sept qualifiés aux JO restent en lice. Mohamed Arjaoui et Mahjouba Oubtil peuvent tout à fait mener une opération coup de poing qui les mènera sur le podium. Auteur d'un début prometteur aux Jeux olympiques de Londres en se qualifiant sans conteste pour les quarts de finale de sa catégorie (super lourd/+91kg), le champion marocain Mohamed Arjaoui est très confiant pour la suite des compétitions. Après une victoire haut la main contre le Camerounais Blaise Yepmou Mendouo au tour précédent (15-6), il affiche une grande volonté de poursuivre sur le même rythme face à l'Italien Roberto Cammarelle, qu'il devra affronter en quarts de finale, lundi prochain. « Je suis arrivé à Londres avec la ferme détermination de décrocher une médaille et je vais m'investir à fond pour atteindre cet objectif », a-t-il affirmé, se disant très confiant en ses capacités, même si l'adversaire est de taille. Effectivement, la partie s'annonce très difficile face à l'Italien qui est double champion du monde et champion olympique. « C'est un challenge pour moi. Je le connais. Sa tactique est basée sur les contre-attaques et je vais donc essayer de le surprendre dès le premier round et marquer des points sans en encaisser », a expliqué Arjaoui, ajoutant que le seul défi dont il ne pouvait rien reste l'arbitrage. « J'espère la neutralité et l'impartialité de l'arbitrage, qui demeure un des points noirs de cette édition, de l'avis de plusieurs boxeurs », a-t-il dit, se remémorant l'expérience vécue il y a quatre ans à Pékin au même tour (quarts de finale), lorsqu'il a été déclaré perdant par les juges face à un adversaire américain alors qu'ils étaient à égalité au terme du temps réglementaire. Selon lui, déjà les pugilistes Mehdi Khalsi et Mohamed Bakri ont fait les frais de la partialité de l'arbitrage. Par ailleurs, Arajoui a indiqué sentir une énorme pression après la sortie prématurée des autres boxeurs. « Je sais que je suis très attendu après l'élimination précoce de mes coéquipiers dès les premiers tours et j'espère être à la hauteur », a-t-il souhaité. Pour le Directeur technique national Othmane Fadli, Arjaoui se présentera sur le ring avec les mêmes chances que son challengeur italien. « Il a les moyens qui lui permettent de faire un bon combat et de battre l'Italien qui est pourtant devancé par sa renommée », a-t-il souligné, versant lui aussi dans la partialité révélée des arbitres. « Plusieurs délégations comme nous et même des spécialistes et experts l'ont confirmé. Des boxeurs ont bénéficié du favoritisme des juges aux dépens d'autres », a-t-il regretté. Par ailleurs, M. Fadli s'est dit conscient de la mission qui lui incombe avec ses protégés d'honorer le statut de leur discipline en tant que seul sport avec l'athlétisme à avoir offert au Royaume des médailles olympiques. En effet, sur les 21 médailles obtenues par les sportifs marocains aux Olympiades depuis 1960, trois ont été l'œuvre du noble art, à mettre à l'actif des frères Abdelhak et Mohamed Achik et Taher Tamsamani. Les chances de médaille en boxe reposent également sur la championne Mahjouba Oubtil, première pugiliste marocaine à disputer les Jeux olympiques. Exempte du 1er tour, elle devra affronter lundi en quarts de finale la Brésilienne Adriana Araujo ou la Kazakhe Saida Khassenova. Que ce soit pour Arjaoui ou Oubtil, une victoire au prochain tour est synonyme de podium. Ils sont déjà assurés de terminer dans les pires cas à la cinquième place de leurs catégories respectives. En 2008 à Pékin, dix pugilistes étaient en lice et un seul est parvenu à atteindre les quarts de finale, contre deux sur huit à Londres. Les six autres ont été éliminés d'entrée, à savoir Abdelhak Aatkani (64 kg), Abdelali Daraa (-49 kg), Badr-Eddine Haddioui (-75 kg), Aboubakr Seddik Lbida (-56 kg), Mehdi Khalsi (-69 kg) et Ahmed Barki (-81 kg).