Le Maroc occupe une place “très confortable" concernant l'indice de sentiment de sécurité, se classant au 54ème rang sur 158 pays, selon les données internationales publiées à ce sujet, a affirmé mercredi, le ministre de l'intérieur M. Mohand Laenser. Faisant un exposé sur la situation sécuritaire au Maroc devant la commission de l'intérieur, des régions et des collectivités locales de la Chambre des conseillers, M. Laenser a souligné que le climat de sécurité au Maroc, durant l'année en cours, “est caractérisé par la stabilité et la tendance vers le renforcement croissant du sentiment de sécurité". Les services de sécurité et de gestion territoriale dans le Royaume, a-t-il ajouté, font preuve d'un niveau élevé de vigilance pour affronter les défis sécuritaires, selon une approche visant à assurer la sécurité des personnes et des biens dans le cadre de l'Etat du droit, en plus de la lutte contre l'immigration clandestine et le trafic de drogues. En ce qui concerne la lutte contre la criminalité, le ministre a souligné que les services de son département intensifient les efforts dans ce sens, particulièrement dans la lutte contre le crime transfrontalier. Ces efforts ont été couronnés par des résultats sans précédent, a-t-il dit, faisant savoir que les services concernés ont traité 290.000 affaires, soit une hausse de12 pc en comparaison avec la même période de l'année 2011. Le ministre a expliqué que le taux moyen de criminalité se situe à environ 19 crimes pour 1000 personnes, contre 17 crimes pour mille citoyens durant l'année 2011, indiquant que 230. 000 individus ont été présentés à la justice dont 10.000 mineurs. Les services territoriaux ont de même réussi à mettre en échec 15.000 tentatives d'immigration clandestine et à démanteler 35 réseaux opérant dans ce domaine, a précisé M. Laenser, faisant état d'une augmentation du nombre d'opérations d'immigration clandestine mises en échec et d'une diminution du nombre d'immigrés clandestins qui gagnent les côtes européennes. Ces résultats ont été obtenus grâce à la politique suivie en matière de mobilisation des ressources humaines et matérielles, ce qui a permis à l'administration territoriale et aux services de sécurité d'améliorer leur rendement, avec pour conséquence l'augmentation du sentiment de sécurité de façon générale, et de la sécurité judiciaire en particulier, a affirmé le ministre. Ce soutien, a-t-il relevé, a permis d'améliorer le taux d'élucidation des affaires traitées, soit un taux de 86%. Abordant la question de la lutte antiterroriste, M. Laensar a affirmé que le Maroc a réussi, dans le cadre de ladite stratégie, à se prémunir contre tout attentat terroriste, grâce à la vigilance de ses services de sécurité, qui œuvrent sans relâche à l'amélioration de leurs prestations et au développement de leur coordination. La politique des autorités concernées s'inscrit dans le cadre d'une approche globale et intégrée qui prend en compte les dimensions aussi bien sécuritaire, économique que sociale, a ajouté le ministre. En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel et du Sahara, a-t-il poursuivi, le Royaume a opté pour l'unité d'homogénéité du système sécuritaire en vue d'assurer une meilleure surveillance des frontières et d'empêcher l'approvisionnement des organisations terroristes en armes et en moyens logistiques. Fort de ces acquis, le Maroc a pris part à des réunions sur la situation dans la région, dont celle tenue en Libye et la dernière réunion à Alger des ministres maghrébins des Affaires étrangères, a-t-il dit. Selon M. Laenser, le sentiment de sécurité n'est pas uniquement lié au taux d'évolution de la criminalité ou au niveau de présence des services concernés, mais à la manière dont certaines questions sont communiquées et perçues. Il a expliqué à cet égard que son département a adopté une politique de communication prônant l'ouverture sur l'ensemble des opérateurs afin de les informer et d'échanger avec eux les données concernant la criminalité et le sentiment de sécurité. Pour ce qui est de la gestion des manifestations de rue, le ministre a rappelé que depuis le début de l'année en cours, certaines villes du Royaume ont connu certains “événements sociaux" qui ont été traités selon une méthodologie basée sur le dialogue pour solutionner les problèmes posés. Depuis le début de l'année en cours, et jusqu'au 29 juillet dernier, le ministère a répertorié quelque 12.000 mouvements de protestation, auxquels ont pris part plus de 650.000 personnes, a indiqué le ministre, soulignant que les autorités territoriales et locales prennent les mesures qui s'imposent en vue d'assurer, à la fois, la sécurité des citoyens et leur droit de manifester. Le ministre a rappelé, d'autre part, les mesures concrètes adoptées par le ministère pour le renforcement de la sécurité. Il s'agit, entre autres, de la création de régions et d'arrondissements de la sûreté, le redéploiement d'éléments de sécurité au niveau central et dans les services extérieurs, la mise à la disposition des éléments de la sûreté de procédés de travail adéquats (moyens modernes de surveillance et de filature, entre autres), le développement du sens de la sécurité chez les éléments de la sûreté à travers des programmes de formation et de formation continue et enfin la consolidation de la coopération internationale. Les conseillers ont, pour leur part, souligné l'importance de veiller à la promotion des ressources humaines qui œuvrent à la préservation de la sécurité et la quiétude des citoyens et de leurs biens et ce, en améliorant leur situation, saluant dans ce sens les efforts déployés par les services de sécurité. Ils ont aussi insisté sur le souci d'équilibre et de conciliation entre les interventions des différents organes de sécurité et le respect les droits de l'Homme et des citoyens, appelant à assurer une couverture médiatique responsable des affaires liées à la sécurité. Les conseillers ont également appelé à la mise en place d'un plan stratégique préventif aux plans régional, national et international afin de faire face aux menaces à la sécurité, dans un cadre de complémentarité et d'efficacité. Ils ont enfin insisté sur la nécessité d'une approche de développement pour traiter à la racine les facteurs qui influent négativement sur la sécurité.