Le ministère de l'Intérieur prévoit la création de 5.400 nouveaux postes budgétaires chaque année pour renforcer les ressources humaines dans différents services de sécurité. Extension de la couverture sécuritaire, mise à niveau des unités administratives et renforcement de la coordination des interventions des différents services de sécurité. Tels sont les principaux points sur lesquels est basée la politique sécuritaire telle qu'exposée vendredi 23 novembre par le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, devant la commission de l'Intérieur, de la décentralisation et des infrastructures. Le plan sécuritaire 2008-2012 prévoit ainsi le renforcement des ressources humaines des différents services de sécurité par la création de 5.400 postes budgétaires chaque année, à compter de 2008. Dans le même sens, le ministre a rappelé que la Direction générale de la sûreté nationale a bénéficié, dans le cadre du budget général de 2007, de 3000 postes budgétaires pour le recrutement de nouveaux agents. La question sécuritaire est devenue une priorité. Les interventions des députés lors de cette séance consacrée à l'examen du budget sectoriel du département de l'Intérieur, ont versé dans le sens du renforcement du système de sécurité nationale dans le but d'asseoir les conditions de sécurité publique nécessaires à la protection des personnes et des biens. Les représentants de la nation ont été unanimes à souligner que l'approche sécuritaire requiert de prime abord la prise en compte des conditions professionnelles et sociales des agents de sécurité en tant que facteur fondamental pour garantir la paix collective. Le plan de sécurité 2008-2012, «qui a été élaboré en coordination avec toutes les parties concernées», tient à préciser le ministre, est basé sur le renforcement de l'administration territoriale de façon à permettre de relever les défis de la sécurité et du développement. Ainsi, outre la révision du statut des agents d'autorité pour mieux l'adapter à l'exercice de leur mission en favorisant davantage le professionnalisme, le plan a aussi pour ambition de moderniser les structures de l'administration et d'en renforcer les moyens matériels et humains. Par ailleurs, M. Benmoussa a rappelé, par la même occasion, que les interventions des services de sécurité ont porté, pendant cette année, notamment sur la lutte contre la délinquance, le crime, le terrorisme, les stupéfiants et l'immigration clandestine. Pour le seul volet de la délinquance, le constat est préoccupant. Comme l'affirment les statistiques, le crime reste répandu dans le milieu urbain, notamment les quartiers marginalisés et les bidonvilles où 240.000 affaires liées au crime ont été enregistrées durant l'année en cours. Au total, 87% de ces affaires ont été traitées par les services de sécurité et 246.000 personnes ont été déférées devant la justice. Pour mieux lutter contre la criminalité dans le milieu urbain, il a été procédé à la création de 224 unités de police de proximité et de 18 nouvelles structures régionales et locales de sécurité dans le milieu urbain. Parallèlement, le réseau des télécommunications a été renforcé et les services de sécurité dotés des moyens de transport et logistiques. Il a été également procédé à un nouveau redéploiement des éléments de la sûreté dans les grandes villes. Dans ce cadre, et à titre d'exemple, cinq unités des brigades légères d'intervention rapide (BLIR) composées de 3000 éléments ont été déployées à Casablanca.