Le parti de la justice et du développement (PJD) a décidé de se consacrer au terme de son 7ème congrès ordinaire, prévu les 14 et 15 juillet à Rabat, à «l'édification démocratique du pays» et à la mise en place de nouvelles structures dignes d'un grand parti au pouvoir, a-t-on indiqué lors d'une conférence de presse donnée, lundi par la commission préparatoire du congrès. Au terme des travaux préparatoires de ce grand rendez-vous, il a été convenu de consacrer la thèse du congrès à «l'édification démocratique du pays», qui vit à l'heure de réformes démocratiques sans précédent, initiées depuis le discours royal du 9 mars 2011, lequel a créé une dynamique, qui s'est soldée par l'adoption de la Constitution du 1er juillet 2011, a affirmé Mohammed Yatim, membre du comité préparatoire. Depuis lors, la situation politique est en perpétuel mouvement dans le pays, qui a vécu le 25 novembre 2011 ses premières élections législatives « honnêtes », remportées par le PJD, lequel dirige actuellement la coalition gouvernementale au Maroc, a-t-il ajouté. La situation politique dans le pays n'est donc plus la même. Elle ne justifie plus le choix fait par le PJD lors de son 6ème congrès national (juillet 2008), qui avait fait de «la lutte pour la démocratie» sa principale thèse, dans le but de faire face aux reculs qu'accusait à l'époque la situation politique dans le pays, a-t-il dit. L'heure n'est donc plus à l'adoption d'un attitude de rejet ou de refus au Maroc en raison surtout des développements et des progrès réalisés depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution dans un environnement international et régional de crise économique et financière et de soulèvements populaires qui continuent de débarrasser le monde arabe de ses dernières dictatures, a-t-il poursuivi. Dans le cadre de cette tourmente, le Maroc s'est distingué encore une fois en se lançant dans un processus de réformes dans la stabilité avec la participation de toutes ses forces vives dont le PJD, a-t-il fait savoir. Plus rien ne justifie donc aux yeux du PJD de recourir à la lutte, car les réformes en cours dans le pays, depuis l'avènement du gouvernement dirigé par le parti constituent un mouvement «irréversible», qui annonce nombre de changements positifs avec la participation de l'ensemble des partis politiques de la majorité comme de l'opposition, a-t-il estimé. La réussite du nouveau projet de société requiert la participation de tous les partenaires (associations, membres de la société civile, partis politiques, syndicats, organisations et autres) dans le cadre de la monarchie, selon M. Yatim, qui a ajouté que le PJD estime nécessaire aussi la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Constitution et du programme gouvernemental adopté par les membres de la coalition. Pour le PJD au pouvoir, a-t-il relevé, il est désormais indispensable de doubler d'efforts pour l'avènement d'un modèle de société moderne, démocratique, ouverte et tolérante ayant un référentiel islamique. Pour y parvenir, le parti a décidé de se doter des moyens des grands partis à travers l'amendement de son statut, principal chantier de ce 7ème congrès, ont fait savoir d'autres membres de la commission préparatoire. Dans le cadre de ce projet, il est en effet programmé de créer une direction générale du parti, qui se chargera de la gestion des affaires réglementaires, administratives et financières du PJD pour alléger le travail du secrétariat général, dont la mission sera réservée aux seules affaires politiques, selon Slimane Amrani, vice-président de la commission préparatoire du congrès. Le nouveau projet précise dans ce cadre que le secrétaire général ne peut briguer plus que deux mandants de quatre ans chacun. Pour lui, cet amendement est devenu une nécessité pour la mise à niveau du parti, à la lumière des dispositions de la nouvelle constitution et de la loi organique sur les partis politiques, qui leur imposent de nouvelles obligations relatives à la démocratisation de leurs structures à travers leur ouverture aux jeunes et aux femmes et à l'amélioration de leur rendement en matière de représentation et d'encadrement des citoyens. Le PJD va donc amender son statut dans le sens de mettre en place un système de bonne gouvernance, de créer auprès du secrétariat général une commission de la parité et de l'égalité des chances, et de consacrer un quota de 25 pc aux femmes et un quota de 20 pc aux jeunes dans les structures dirigeantes du parti. Les amendements proposés portent aussi sur la consécration de la liberté d'opinion et le strict respect des décisions du parti outre l'augmentation à 160 du nombre des membres du conseil national ayant droit de vote. Pour le président de la commission préparatoire, Mohammed Yatim, le PJD est en mutation à l'image de l'évolution de la situation générale du pays. Il a besoin d'une direction générale qui travaillera en complément de l'action du secrétariat général, lequel se consacrera aux affaires politiques et ce à un moment où le parti dirige le premier gouvernement, créé à l'issue des élections de novembre 2011. Selon lui, le passage de l'opposition à l'exercice du pouvoir s'est effectué sans problèmes pour le PJD, qui participe de manière responsable à la réussite du gouvernement dans la mise en œuvre de son programme et l'adoption de tout l'arsenal juridique dont le pays a besoin. En chiffres, quelque 3.300 congressistes contre 1630 dans le dernier congrès, dont 550 femmes, 1.360 jeunes de moins de 40 ans et 83 Marocains résidant à l'étranger en provenance de 12 pays vont participer à ce 7ème congrès, dont le coût d'organisation est estimé à 5 millions de dirhams. Presque les deux tiers des congressistes ont un niveau d'enseignement supérieur. Y sont invités les représentants de tous les partis politiques marocains et des organisations syndicales, professionnelles, culturelles et artistiques ainsi des acteurs associatifs et des personnalités de divers horizons. Plusieurs représentants de partis politiques étrangers ont déjà confirmé leur présence à ce congrès.