Les nouveaux phénomènes migratoires consécutifs à la crise économique et financière internationale ont “amplifié la crise de l'emploi" au Maroc, a affirmé, jeudi à New York, le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, préconisant un partenariat actif dans le domaine de la migration. “Nous assistons, du fait de la crise économique et financière à deux phénomènes: d'un côté, le repli sur le Maroc de ses propres ressortissants touchés par la crise, et de l'autre, l'afflux de Sub-sahariens et l'intérêt grandissant affichés par des ressortissants des pays du Nord, pensant y trouver des niches insuffisamment exploitées", a souligné le ministre lors d'une table-ronde au siège des Nations Unies, intitulée: “Partenariat pour lutter contre la crise de l'emploi des jeunes". Autant de phénomènes, selon lui, “qui amplifient la crise de l'emploi au Maroc et peuvent aussi influer négativement sur les réalisations des politiques publiques nationales, en les rendant inefficientes et insuffisantes pour absorber l'important flux migratoire". “Le Maroc, de part sa situation géographique, est à la fois un pays d'émigration, d'immigration et de transit, trois formes de migration qui ont été affectées par la crise et ont précipité des changements dans les politiques migratoires dans les pays de destination", a expliqué le ministre lors de cette rencontre en marge de la session de fonds (02-27 juillet) du Conseil économique et social (ECOSOC), axée sur la problématique de l'emploi. Ces “politiques tendent vers un durcissement des conditions d'accueil et un accroissement de l'ostracisme", a-t-il ajouté, soulignant que les défis de l'emploi et de la lutte contre la précarité doivent, également, être repensés dans le cadre d'un partenariat mondial et une meilleure concertation de la coopération, tant aux niveaux bilatéral qu'au niveau multilatéral. Il a, dans ce contexte, appelé au “renforcement d'un partenariat actif dans le domaine de la migration, impliquant une démarche plus globale, centrée sur une politique d'inclusion en vue de réduire la désocialisation et la vulnérabilité des étrangers". “Ces partenariats devraient, selon lui, surtout permettre de mettre en œuvre des solutions à long terme pour éradiquer la pauvreté dans les pays en développement, promouvoir les principes de l'économie sociale et solidaire, assurer la transition vers l'économie verte et mettre en place des mesures concrètes de coopération dans le domaine du développement durable". Il a préconisé, dans ce sens, la nécessité de renforcer et d'établir des partenariats pour mettre en commun les connaissances spécialisées pour améliorer l'élaboration de politiques en faveur de l'emploi des jeunes à l'échelle mondiale. La question de l'emploi en tête des priorités du gouvernement Par ailleurs, le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, a souligné que le gouvernement a fait de la question de l'emploi une de ses principales priorités. “Conscient que la problématique du chômage ne se pose pas uniquement en terme économique mais également de droits politiques et sociaux, le gouvernement, conformément, à l'esprit et aux principes de la nouvelle Constitution (...), et dans le cadre de sa stratégie de développement global durable annoncée dans la Déclaration gouvernementale, a placé la question de l'emploi en tête de ses priorités et préoccupations", a dit le ministre. “Nous considérons l'emploi comme un des volets essentiels de l'intégration des individus au sein de la société, la garantie de leur dignité et d'une citoyenneté véritable, à même de leur permettre de jouer un rôle central dans le développement durable dans le cadre d'une approche globale", a poursuivi le ministre lors de cette session de fonds de l'ECOSOC sous le thème “des politiques macroéconomiques pour promouvoir les capacités productives, créer des emplois décents et le développement durable".. Conformément à ces orientations et en vue d'accompagner les grands chantiers économiques et les programmes sectoriels du Royaume dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, de la pêche maritime et du tourisme, le programme gouvernemental a arrêté des politiques publiques en matière de promotion de l'emploi. En effet, a-t-il poursuivi, le gouvernement œuvre à évaluer et renforcer des programmes volontaristes de promotion de l'emploi à travers l'amélioration et la rationalisation de la gouvernance du marché du travail et le développement du cadre institutionnel des politiques de l'emploi en vue de multiplier la rentabilité des mécanismes visant la promotion de l'initiative privée et l'auto-emploi. Dans un souci d'améliorer l'adéquation du système d'éducation et de formation avec le marché de l'emploi, une stratégie globale et intégrée est en phase de mise en œuvre pour appuyer le développement de la formation professionnelle en plus de la mise en place d'un Observatoire National de l'emploi, de la formation et de la médiation, a-t-il ajouté. Et de souligner qu'au moment où les contraintes et les difficultés macro-économiques ont contraint de nombreux pays à s'engager dans la maîtrise des déficits et de l'inflation à travers des politiques d'austérité avec leurs implications négatives sur l'évolution du taux de croissance, la création de l'emploi et les politiques publiques sociales, le Maroc, dans le cadre de ses choix démocratiques, a poursuivi avec détermination le processus de réformes politiques, économiques et sociales ainsi que le parachèvement des grands chantiers structurants. Dans le même temps, a-t-il précisé, le Royaume a veillé à l'amélioration de l'environnement des affaires, au développement de l'investissement et la promotion des forces productives en vue d'un développement durable et global visant la justice sociale et la préservation des droits des générations futures. Et d'inviter les Etats membres face aux nombreux dysfonctionnements aux plans économique, social et environnemental, à une évaluation et une révision des fondamentaux sur lesquels reposent le nouveau système économique mondial, recommandant d'arrêter une “vision d'un système planétaire à visage humain" qui garantisse un “développement solidaire et équilibré entre les Nations".