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Chambre des représentants : deuxième grand oral de Benkirane : Il faut aller vers la libéralisation des prix des hydrocarbures au Maroc, Environ 50 % des investissements publics (188 MMDH) réalisés
Il faut aller vers la libéralisation des prix des hydrocarbures pour les indexer sur les prix du marché international du pétrole, a affirmé, vendredi à Rabat, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. Intervenant lors de la séance mensuelle des questions orales, consacrée par la Chambre des Représentants au chef du gouvernement, M. Benkirane a estimé qu'il est illogique que la caisse de compensation continue de prendre en charge une partie du Diesel et de l'essence consommés par une grande partie de la population marocaine, qui n'est pas dans le besoin. Il est inadmissible que l'Etat puisse continuer de payer ce que consomment des voitures de luxe, grandes consommatrices de carburants. Selon le chef du gouvernement, la décision d'augmenter les prix des carburants a été prise en toute indépendance dans le cadre de l'effort déployé pour rationnaliser les dépenses de la caisse de compensation, et réorienter les fonds de la caisse pour subvenir aux besoins des populations démunies. Il a fait état dans ce cadre de la volonté du gouvernement de procéder à l'avenir à la refonte de cette caisse dans l'objectif de focaliser ses interventions sur les besoins des populations sans revenus. La décision a été prise alors que les prix du pétrole sur le marché international ont dépassé 117 dollars le baril. La décision est intervenue aussi au moment où presque les deux tiers des fonds de la caisse de compensation (plus de 26 milliards de Dirhams sur les 32 milliards prévus) ont été dépensés en l'espace des six premiers mois de l'année en cours, a-t-il ajouté, notant que si le gouvernement n'avait pas réagi, il fallait s'attendre à des dépenses de la caisse de compensation qui dépasseraient les 60 milliards de Dirhams à la fin de l'année en cours. Ces augmentations ont été dictées aussi par le souci d'éviter que le pays, dont la dette extérieure a atteint un seuil inquiétant (15.000 DH/1 Marocain) , ne fasse appel à des emprunts extérieurs, ouvrant ainsi la voie aux interventions des bailleurs de fonds dans la politique intérieure du pays, a-t-il dit, précisant que le gouvernement tient aussi à ne pas toucher le budget d'investissement (188 MMDH), principal dynamo de la croissance économique nationale. Les augmentations n'ont pas eu d'effets dévastateurs ni sur les prix des produits de grande consommation, ni sur les prix des transports en commun comme elles n'ont pas suscité de grands mécontentements sociaux, a affirmé M. Benkirane, selon lequel le peuple a fait preuve de compréhension en allant jusqu'à dénoncer le comportement des spéculateurs et d'autres opportunistes. Le peuple a accepté ces augmentations, a-t-il indiqué. C'est vrai que le prix du baril est descendu actuellement sous la barre des 100 dollars (91 Dollars/baril), mais il est peut être nécessaire de laisser au gouvernement le temps de récupérer ce qu'il a dépensé quand le prix du baril dépassait les 117 dollars, a-t-il estimé. Dans leurs interventions, nombre de groupes parlementaires de la majorité et de l'opposition ont exprimé leurs craintes de voir les augmentations décidées impacter négativement le pouvoir d'achat des populations, à la veille du mois sacré du Ramadan, des vacances d'été, de l'entrée scolaire et de l'Aid El Kébir. Des groupes parlementaires de la majorité ont souligné toutefois le bien fondé de ces décisions, dont les effets sur le niveau des populations restent limités. Réagissant aux commentaires des uns et des autres, le chef du gouvernement a indiqué que les augmentations décidées ne concernent que les hydrocarbures à l'exception des produits de base subventionnées par la Caisse de compensation (sucre, gaz butane, etc...) ajoutant que les subventions de cette caisse vont être remises à l'avenir directement aux couches dans le besoin. Le soutien sera accordé en priorité aux veuves, aux femmes et aux enfants sans revenus, a-t-il dit. Ces augmentations ne signifient guère que le gouvernement a opté pour la solution de facilité, selon M. Benkirane. Répondant par ailleurs aux interrogations des députés sur la situation des investissements au Maroc, M. Benkirane a rappelé que le gouvernement accorde une place de choix à l'investissement. Une série de mesures ont été prises pour encourager les investissements internes et externes, a-t-il dit, ajoutant que 105 conseils d'administration des offices et entreprises publiques ont été tenus cette année et approuvé d'importants projets d'investissements (plus de 100 MMDH) contre 63 conseils d'administration l'année dernière. Un effort particulier est également déployé pour garantir aux investisseurs de meilleures conditions de travail, a-t-il dit, notant que le gouvernement est décidé à améliorer l'environnement de l'investissement en prenant des décisions pratiques au niveau du foncier, du financement, de la simplification des procédures, de la bonne gouvernance et de la célérité dans le traitement des dossiers et de l'identification des problèmes qui entravent la promotion de l'investissement en général. Sur les 188 milliards de Dirhams prévus en matière d'investissements publics, presque 50 pc ont été réalisés, a-t-il affirmé. Le chef du gouvernement a également précisé qu'une série de réformes sont en cours dans les domaines de la justice, de l'administration et d'autres secteurs dans le but précisément de contribuer à l'amélioration du climat des affaires et des investissements internes et externes dans le but de promouvoir le développement économique et social du pays. Un mémorandum d'entente a été conclu dans ce cadre avec la CGEM, à l'issue duquel le gouvernement a pris l'engagement de travailler dans le sens de réviser le code d'investissement et d'élaborer une charte nationale de l'investissement. Et ce n'est pas un hasard si le Maroc fait toujours partie des pays qui attirent le plus d'investissements étrangers. Il est en effet le 10ème en Afrique en attirant cette année 10 pc des investissements destinés à l'Afrique du Nord. Le chef du gouvernement s'est félicité à cette occasion de l'installation dans le nord du pays de l'usine Renault pour la construction de voitures et de Bombardier à Casablanca, spécialisé dans l'industrie aéronautique, tendance qui devra encourager d'autres investisseurs étrangers à opter pour le Royaume, qui se distingue par sa stabilité, son dynamisme et son aptitude à accueillir davantage de capitaux étrangers, en dépit d'une conjoncture internationale défavorable des investissements étrangers, comme le prédit le Fonds monétaire international (FMI), qui fait état d'une diminution de 24 pc des investissements étrangers dans le monde contre 3,8 pc au Maroc. Dans leurs réactions, les différents groupes parlementaires ont axé leurs propos sur les obstacles qui entravent l'investissement interne et externe au Maroc, appelant le gouvernement à agir sans tarder pour surmonter les difficultés et inciter à davantage d'action et de développement.