Au Grand Stade de Marrakech, le Onze national a cette fois-ci frôlé la catastrophe. Accueillant la redoutable formation de la Côte d'Ivoire, l'équipe du Maroc a difficilement concédé le nul (2-2) au terme d'un match complètement fou. Finalement, il n'y a pas eu d'exploit. Pas de débâcle non plus. Mais un nouvel avertissement. Moins d'une semaine après avoir failli être refroidi par la Gambie passant très près de la défaite (1-1), le Onze national a de nouveau frôlé la catastrophe samedi dans un stade de Marrakech bouillonnant. Les Lions de l'Atlas ont failli couler face à une équipe ivoirienne toujours aussi conquérante et solidaire comme elle l'était déjà durant de la dernière coupe d'Afrique. Quelques secondes avant le temps additionnel, Bourazzouk a permis au Maroc de sauver la face, un peu miraculeusement, il faut bien l'avouer. Mais ce nul, arraché à la dernière minute, reste une contre-performance pour les protégés d'Eric Gerets. Tous les ingrédients d'un succès à l'algérienne étaient réunis et pourtant ils n'y sont pas parvenus. De la tension, de l'intensité, du rythme, des coups de théâtre, du suspens et des buts. Il y a tout eu dans ce match complètement fou. Côté marocain, il y avait encore quelques soucis majeurs. Les montées offensives manquaient cruellement de vitesse et la défense restait encore fragile. Kalou, Drogba et même Gervinho parvenaient facilement à pénétrer dans la zone de réparation. D'ailleurs, c'est sur une défaillance de la ligne défensive du Onze national que l'équipe de la Côte d'Ivoire est parvenue à ouvrir le score. Servi dans le dos de Benlamaalem, Kalou a battu Lamyaghri d'un piqué (9e). Le gardien n'a rien pu faire. Si les éléments de l'équipe du Maroc manquaient cruellement de finition, il reste toutefois au technicien belge une légère consolation. Au cours de ce match, les Lions de l'Atlas ont su revenir dans le match. Ils se sont montrés combattifs. Ils ont mouillé le maillot. Les joueurs nationaux ont raté de nombreuses occasions tantôt par maladresse, tantôt par malchance. Et comme ce fut le cas contre la Gambie, Kharja a permis aux siens d'éviter un naufrage complet. Alors qu'il s'infiltrait du côté droit, il envoi un centre qui heurta la main de l'ivoirien Tioté. Le capitaine de l'équipe du Maroc s'est fait justice lui-même en transformant le penalty (40e). Au retour des vestiaires, les éléments du Onze national ont finalement pris le contrôle du milieu de terrain. Ils ont multiplié les assauts contraignant les Eléphants à multiplier les erreurs. Hélas, une fois encore, la finition n'était pas au rendez-vous. La Côte d'Ivoire, elle, misait sur les contres. Les coéquipiers de Drogba ont pu reprendre l'avantage grâce à Kolo Touré qui marque de la tête sur corner. Alors que tout espoir semblait perdu, les remplaçants d'Eric Gerets sauvent les meubles. Yassine Salhi a ajusté un excellent centre que Hamza Bourazzouk, entré à la place d'El Arabi, a envoyé d'un coup tête magistral au fond du but ivoirien (90e). Les Lions de l'Atlas ont ainsi évité le pire. Avec deux points en autant de rencontres, le Maroc n'est qu'à deux points de la Côte d'Ivoire. Tout est encore jouable. Les choses se compliquent de plus en plus, mais rien n'est impossible. Leurs déclarations Eric Gerets, entraineur de l'équipe du Maroc : «Je suis content de mes joueurs» «Je savais que jouer contre la Côte d'Ivoire ne sera pas un cadeaux. Je suis content de mes joueurs qui ont livré un bon match et produit un bon football. La première mi-temps n'était pas extraordinaire mais assez bonne. Malgré le deuxième but encaissé mes joueurs n'ont pas baissé les bras. Les changements opérés par le sélectionneur de la Côte d'Ivoire nous ont compliqué la tâche. Je suis content pour Hamza Bourazzouk qui a inscrit son premier but en sélection». Kharja, capitaine de la sélection marocaine : «C'était un match difficile» « Comme on l'attendait, c'était un match difficile, contre une grande équipe ivoirienne. Revenir à la marque à deux reprises prouve que l'équipe dispose d'un bon état d'esprit. Il faudra travailler dans l'avenir nos erreurs défensives. Désormais, il va falloir qu'on gagne tous nos prochains matchs afin d'assurer notre qualification ». Sabri Lamouchi, entraineur de la sélection ivoirienne : «C'est un résultat équitable et juste» « Je ressens de la frustration après avoir perdu trois points alors qu'on menait au score. Mes joueurs sont déçus d'avoir encaissé un but à 5 minutes de la fin du match même si ce résultat demeure équitable et juste. Mes joueurs ont produit un football de qualité lors de ce match qui coïncide avec la fin de saison. Après la période des vacances, on fera le bilan des matches contre la Tanzanie (2-0) et le Maroc (2-2) pour voir comment préparer la suite des éliminatoires. En prévision de la 3è journée qui se jouera en mars, on va disputer un match amical contre la Russie». Ismail Belmaalam, défenseur de l'équipe national : «Rien n'est encore perdu» «L'équipe est en train de se construire. Il faut un peu de patience. Il est carrément impossible de former en 20 jours une équipe compétitive même avec les meilleurs joueurs du monde. Il faut du temps. Avant ce match, les gens disaient Didier Drogba va marquer plus de trois buts ou encore le Maroc va perdre avec un score fleuve. Ce Drogba n'a pas marqué et on n'a pas perdu. On n'a pas été chanceux lors du premier match face à la Gambie. Là, on a obtenu un match nul contre une grande équipe avec un onze national complètement remaniée en raison des blessures de plusieurs joueurs. Je pense que c'est un bon résultat. Rien n'est encore perdu. On pourra gagner en Côte d'Ivoire».