L'examen du baccalauréat est, incontestablement, l'un des moments les plus cruciaux dans la vie estudiantine de l'élève et ses parents. Cette année encore, l'intérêt est focalisé sur cette épreuve qui retient l'attention, à quelques jours seulement de cet événement. Depuis des semaines, le département de l'éducation nationale s'attelle, à brides abattues, à réussir ces examens, en mettant en œuvre un certain nombre d'innovations au niveau du déroulement de toutes les étapes. En effet, à l'instar de toutes les régions du pays, l'académie régionale de l'éducation et de la formation de Souss Massa Drâa et toutes délégations relevant de cette instance, ont mis sur pied nombre de dispositions, conformément aux orientations du ministère de tutelle. C'est ainsi que des rencontres marathoniennes ont eu lieu, en présence de toutes les constituantes du secteur dans la région pour débattre des multiples démarches à prendre en termes de préparation, de contrôle, de correction, d'annonce des résultats...La visite du ministre à Agadir, il y a environ un mois, s'insère pareillement dans cette campagne de sensibilisation et de convergence des efforts de toutes les composantes régionales et provinciales. Dans ce sens, l'académie a tenu des portes ouvertes pour la gestion des examens, les 12 et 13 mai derniers, avec la participation des élèves, leurs parents, des associations et de toutes compétences éducatives. C'était une occasion pour tout ce public qui a pris d'assaut les lieux d'exposition et de présentation d'exposés, de prendre connaissance des nouveautés relatives aux examens du baccalauréat et d'entamer ensemble toutes tâches qui s'y rapportent. D'autre part, l'académie a également organisé une campagne d'envergure pour la lutte contre la triche destinée aux candidates et candidats. Un phénomène qui a pris beaucoup d'ampleur, ces dernières années et qui vu les élèves «inventer» des formules très «avancées» à ce propos, notamment l'utilisation du téléphone portable et autres. Là encore, des dispositions de prohibition de ces procédés illicites ont été prises afin d'assurer au maximum l'égalité des chances et l'équité parmi les différents candidats. Il est à signaler l'important effectif des libres inscrits, cette année, au côté des officiels, ainsi que la multitude des centres d'examen ouverts aux candidats à la délégation d'Agadir Ida Outanane et l'ensemble des délégations de la région Souss Massa Drâa. D'autre part, il est à noter la mobilisation de tous les cadres éducatifs dans le but de garantir toutes les conditions de réussite. On se souviendra que l'année dernière a connu un taux de succès aux examens de baccalauréat, toutes disciplines confondues, particulièrement très élevé, en raison de la conjoncture qu'avait notre pays, à la lumière des soulèvements du 29 février et les bouleversements du printemps démocratique dans nombre de pays du Maghreb et du Moyen Orient. Un laxisme dans le camp des décideurs ? Une soupape de Sécurité pour absorber la colère des masses populaires ? Une coïncidence qui a fait que les épreuves étaient relativement «faciles» ? En tous cas, les résultats étaient là, traduisant cette particularité. Qu'en sera-t-il, cette année avec le système novateur progressif introduit par le ministère ? Pour Naji Choukri, délégué préfectoral d'agadir Ida Outanane, «le baccalauréat n'est en fin de compte, qu'un maillon parmi la série de dispositions innovantes du ministère qui compte, dans une approche inclusive, de porter les réformes nécessaires pour assurer une nouvelle relance salutaire. Il va sans dire, néanmoins, que tout un chacun est appelé à mettre les bouchées doubles pour franchir cette étapes décisive dans le cours estudiantin des apprenants». De son côté, Mohamed Afrah, président de la fédération des parents d'élèves d'Agadir Ida Outanane estime que «les parents devraient se conduire le plus normalement du monde envers des épreuves du baccalauréat afin d'éviter tout stress et toute pression aux jeunes qui se montrent plus vulnérable en ce moment crucial. Le plus important c'est de préparer les élèves au niveau psychique, d'autant plus que les conditions de passage s'avèrent très favorables». Pour sa part Rachid Abainou, chef du bureau des examens à la délégation d'Agadir Ida Outanane considère que «toutes les dispositions ont été prises avec fermeté et vigilance et que des informations concernant la nouvelle formule ainsi que les statistiques inhérentes à l'examen ont été exposés directement au niveau de la délégation et à travers les supports médiatiques, notamment la radio». Saoudi El Amalki Il était une fois le BAC Le BAC était une fierté. Une fin en soi. Une propulsion pour de nouvelles perspectives prometteuse naturellement. Un tremplin vers un futur assuré. Le BAC avait l'effet d'un ascenseur social. Mais, c'était aussi et surtout un niveau pédagogique certain. L'élève était censé faire montre de tout un savoir et de toutes ses connaissances. Les dissertations en matière de littérature française, arabe et de philosophie étaient d'une qualité certaine. Les sujets traités avaient aussi un apport dans la construction d'une base intellectuelle et personnelle de l'élève. Sainte-Beuve, Apollinaire, Aristote, Renan, Lacan, Platoon... autant de figures emblématiques fondatrices dans leurs domaines de prédilection. Le niveau de langue comme celui des idées exprimées était amplement satisfaisant. Et les professeurs avaient du mal à distinguer les axes de leurs cours des idées rajoutées et formulées par l'élève... L'élève chercheur. « Je me rappelle avoir eu mon Bac en 1984, et déjà à l'époque, on devait attendre l'affichage des résultats à travers les journaux de la place, nous ne dormions aucunement, en attendant l'arrivée du bus qui ramène les journaux de Rabat à Meknès », se rappelle nostalgiquement Mohamed Jabri, professeur universitaire. Le BAC n'était pas un simple diplôme. C'était plutôt un rituel, des traditions et un état d'âme. Déjà l'élève ressentait le lourd fardeau d'avoir atteint un tel stade dans son parcours scolaire. Ses balades et errances inutiles dans les ruelles s'arrêtent, sinon du moins elles s'amoindrissent. Beaucoup d'attitudes et de comportements se transforment en automatismes. Se coucher et se lever tôt deviennent des pratiques systématiques. Chose révolue. Chose perdue... A jamais ? Personne ne peut confirmer ni infirmer. Mais, l'état des lieux est désolant...Lamentable même. Certes, beaucoup de choses ont évolué, dont l'affichage des résultats, grâce à l'outil numérique et le caractère national des examens. Mais, ce qui est sûr est que le BAC ne s'écrit plus en majuscule. Il ne fait plus rêver la jeunesse marocaine. Il ne fait plus la fierté des familles. Un simple certificat...Pire, certains, pour pousser la caricature à son summum disent qu'il s'agit désormais d'un passeport vers les mondes des ténèbres : enseignement universitaire sans avenir.... Vers le chômage. Du coup, le BAC ne change plus l'attitude et le comportement du jeune. Ce dernier est face à un niveau ... comme un autre. Pire, les valeurs d'honnêteté se trouvent désormais bafouées. Le « Copiage » (fraude en examen) est devenu une monnaie courant. Un droit acquis presque. « Autrefois, l'administration marocaine avait un manque flagrant à combler, et du coup, le BAC jouait ce rôle d'ascenseur social, mais avec la saturation du service public en la matière, les diplômes ne valent plus rien... d'ailleurs, même un doctorat ne vaut plus rien dans un marché reconnaissant plutôt les certificats techniques et utilitaires », commente Rachid, fonctionnaire père de deux bacheliers. La baisse de quotte du Bac n'est que l'arbre qui cache la crise que vit et passe tout le secteur d'enseignement. L'on assiste à une dégradation matérielle et morale de l'école publique. Et notre système éducatif n'est plus en mesure de produire les valeurs utiles pour une société solidaire, démocratique, moderniste ... L'école est pourtant la principale institution d'acquisition et de production des valeurs, mais aussi un lieu de socialisation. Les jeunes générations... l'avenir en dépend... Anas Azizi Ce sésame qui honte l'esprit de la jeunesse marocaine Il ne reste que quelques jours avant le déroulement de la première session des examens du baccalauréat qui aura lieu les 12, 13 et 14 de ce mois en cours. Voilà un thème qui défraye la chronique de la rue marocaine. La pression va crescendo. L'étau se resserre de plus en plus. L'angoisse de ne pouvoir réussir va en augmentant. Telles sont les impressions que l'on a pu attester chez une foultitude de jeunes futurs bacheliers habitant l'un des vieux quartiers de Sebata. C'est un constat. L'esprit aux aguets, on les aperçoit assis sur le rebord d'un muret, et dont le discours engagé laisse entrevoir qu'il s'agit bien de passer en revue quelques leçons de philosophies, ces jeunes là, ne cessent de crier leur colère et leur emportement à l'égard d'une situation faite de précarité et de nécessité. Notamment en l'absence notoire d'espaces publics consacrés à la préparation aux examens. La plupart d'entre eux sont issus de milieux défavorisés. Et l'on entend par là, que plus de sept personnes, chiffre vraisemblable pris en guise d'illustration, appartenant à la même famille vivent dans une seule pièce, entassés les uns sur les autres, dans des conditions qui souffrent de l'absence du moindre trait d'humanité. En dépit de ces entraves érigées par les aléas de la vie, nos jeunes, ferveur et espoir dans le cœur, font preuve d'une volonté de réussir, coûte que coûte, à passer à travers les mailles du filet. Certes, ils constituent, bien que d'apparence, une sorte d'exception, mais une exception, jadis perçue comme étant une règle générale. Concevoir les études telles une planche de salut à laquelle on s'accroche jusqu'à arriver à bon port : telle et leur devise. Concomitamment à ce cas de figure, il existe un autre sans commune mesure avec le premier notamment considéré d'un point de vue socioéconomique, mais qui demeure, toutefois, livré à une certaine détermination, voire à une obstination à obtenir le certificat du baccalauréat baptisé, pour la plupart ou pour dire vrai selon un langage populaire, sous le sobriquet de visa. Un passe qui leur permet aussi bien aux uns qu'aux autres d'aborder les rivages de l'enseignement supérieur. Outre, ces éléments, l'on cite un autre qui à notre humble impression, mérite un arrêt des plus impérieux, à savoir la question de la fraude aux examens. L'on salue haut et fort la décision prise lors de la réunion du conseil de gouvernement qui a eu lieu le jeudi 31 mai 2012 et sur la base de laquelle un arrêté ministériel a été pris, par le ministère de l'enseignement sous le mandat de Monsieur Mohamed El Ouafa ministre de l'éducation nationale, et a été publié dans le bulletin officiel. Lequel arrêté consiste à ce que soit interdit de ramener au centre d'examen des ordinateurs, des Ipod ou même des téléphones cellulaires : moyens conçus comme des alternatifs aux vieilles méthodes désuètes que tout un chacun connaît. Le cas échéant, autrement dit en cas de fraude, l'élève sera considéré comme tricheur conformément à la loi qui lutte contre la triche dans les établissements publics et qui date de 1958 !!!... De ces mesures de sécurité, l'on évoque une de surcroît mais cette fois-ci, relative au certificat du baccalauréat en tant que document. En mettant un papier aluminium, ledit certificat va être sécurisé de manière à ce qu'il serait quasi impossible de le falsifier. L'on est presque certain qu'en égrenant ces quelques dispositions citées ci-dessus, a émergé/a fait surface/a effleuré dans l'esprit de nombre d'entre vous, lecteurs, la fameuse affaire de fraude qui s'est déroulée lors de la première session des épreuves du Bac de l'année scolaire 2010-2011. Un scandale d'une ampleur grandissime du fait que le tricheur est fils d'un ancien juge réputé, lui-même, de corruption. Mais également parce que cet incident a levé le voile sur tout un réseau de trafics des examens, instigué par des personnes qui n'hésitent nullement à vendre leur conscience sous réserve de quelque somme qu'elle soit. Maintenant, la question qui se pose et qui s'impose c'est quelles sont les mesures que peut-on prendre pour que ce genre de fléau ne refait plus surface ? Toute une machination qui se trame et qui ne cesse de se répandre telle une substance endémique qui va finir par gangrener tout le corps de l'enseignement, considéré jusqu'à présent comme la poutre maîtresse qui sous tend tous les autres secteurs. S'ajoute à cela, le grand étonnement qu'affiche bon nombre de citoyens quant au timing, mal placé des festivals que connaît le Maroc en cette période de l'année et qui coïncident en l'occurrence avec le déroulement des examens, écartelé entre festival de Mawazine, festival du rire de Marrakech et ainsi de suite. Dates qu'il faut absolument revisiter. Toujours est-il que le baccalauréat demeure, un tournant de vie, une étape cruciale, qui marque par bien des points, le parcours de tout un chacun. Un événement qui vient remémorer en bien des esprits, des souvenirs avec des degrés divers selon qu'on les a vécue bien ou mal. Désormais, il ne nous reste que de souhaiter à nos jeunes candidats une très bonne chance. Et qu'ils profitent pleinement de cette halte qui changera, sans nul doute, la donne de leur vie. Lamiaa Radid Messagerie «taalim.ma» Le ministère de l'Education nationale a développé son action de communication de sorte à permettre aux candidats au baccalauréat pour l'année scolaire 2011-2012 de s'informer sur les conditions du déroulement des examens, notamment en publiant un "guide du candidat". Pour la 2ème année consécutive, les bacheliers bénéficient de la messagerie "taalim.ma", une plateforme lancée par ce département en vue de les éclairer sur les documents relatifs à la préparation des examens et les informer sur les résultats des examens. Les résultats des examens seront rendus publics sur le site internet du ministère. Quelque 451.953 lycéens marocains, dont 47 pc de sexe féminin, vont passer les épreuves de la première session du baccalauréat prévue les 12, 13 et 14 juin. Le dispositif anti-fraude renforcé Le diplôme du baccalauréat portera désormais un hologramme de garantie pour le sécuriser contre toute falsification. Le baccalauréat marocain, respecté et reconnu partout dans le monde, portera désormais un cachet de garantie pour davantage de sécurité, avait déclaré le ministre de tutelle. De même, une série de mesures ont été prises pour renforcer le dispositif anti-fraude lors des épreuves du baccalauréat, à travers l'interdiction des outils modernes de communication, comme les téléphones et les ordinateurs portables dans les salles d'examen. Lors d'une conférence de presse sur le déroulement des examens du baccalauréat (2011-2012), le ministre a souligné que l'importance de ces épreuves, qui donnent accès aux études universitaires, requiert des mesures renforçant la crédibilité du diplôme du baccalauréat et sa valorisation aux niveaux national et international. Les mesures nécessaires ont été prises pour prévenir les actes de fraude avec les nouveaux moyens de communications, dont plusieurs cas ont été mentionnés dans les conclusions des rapports de l'année précédente, a-t-il ajouté. Il a rappelé l'arrêté ministériel du 31 mai 2012 qui interdit à tout candidat d'être en possession d'un téléphone portable, d'un ordinateur portable, d'une tablette électronique ou de tout autre moyen de communication dans l'enceinte du centre d'examen . Les fraudeurs seront désormais passibles de sanctions prévues par le dahir n 1.58.060 du 25 juin 1958 relatif aux fraudes et à la triche dans les concours publics, a signalé le ministre, précisant que son département a renforcé la sécurisation de l'attestation du baccalauréat en y apposant un hologramme. Pour garantir le bon déroulement des examens, le ministère a prévu la diffusion du guide du candidat et la création d'une adresse électronique propre à chaque candidat à travers la plate-forme "taalim.ma", qui lui permet d'accéder à l'ensemble des informations relatives à la préparation des examens .