La librairie Porte d'Anfa, née dans le souci de transmettre la passion du livre aux enfants pour former les futurs lecteurs, fête son 10ème anniversaire. Cette librairie, qui a ouvert ses portes en septembre 2001, entend répondre à l'ambition d'animer des séances de lecture pour les petits, des ateliers d'écriture et des groupes de création artistique, écrit sa directrice Mme Amina Masnaoui dans l'ouvrage «Pour l'amour du livre, 10 ans d'engagement». Pour cet expert-comptable de formation qui a finalement décidé de se tourner vers les lettres plutôt que les chiffres, le métier de libraire «s'est avéré assez ardu, mais passionnant». Converti il y a 10 ans en libraire par passion pour les livres et la lecture, Mme Masnaoui raconte que petit à petit, les rayons de la librairie se sont remplis pour accéder à la demande incessante des lecteurs, déplorant qu'il n'ait jamais eu assez de place pour los projets d'animation pour les enfants. «La librairie a toutefois organisé quelques-uns avec des auteurs qui ont bien voulu lui accorder leur confiance», a-t-elle dit . La librairie Porte d'Anfa organise souvent des signatures de livres et des rencontres d'auteurs. Elle tient chaque année le stand Gallimard au Salon du Livre de Casablanca, où elle a reçu des invités prestigieux, comme Tahar Ben Jelloun, Catherine Cusset, Malek Chebel et Olivier Py. Ces séances de débat et de dédicaces ont favorisé le rayonnement de la librairie et son implication comme lieu d'échanges culturels et de débats d'opinion, ajoute Mme Masnaoui dans son œuvre qui regroupe plus de quarante témoignages d'écrivains et d'intellectuels ainsi que des messages de sympathie et de soutien à la pérennité de cette entreprise. «Ces textes sont de nature à encourager les propriétaires de Porte d'Anfa à résister dans ce monde qui s'oriente vers la numérisation des livres, la dématérialisation du savoir et la fragmentation de l'information», a-t-elle dit. Pour l'écrivain Carole Belahrech, la librairie Porte d'Anfa est «un oasis culturel, un point d'ancrage qui adoucit mon exil» estimant que Mme Masnanoui «a su créer un univers généreux entre îlot de culture et bulle d'oxygène où bibliophiles, profanes et curieux forment une bien jolie communauté». «Quel me fut mon bonheur, un jour, de trouver que le livre dans cette librairie était considéré à sa juste valeur», écrit pour sa part l'écrivain Kebir Ammi. Et comme pour rendre hommage au parcours de Porte d'Anfa, Tahar Benjelloun estime que «si nous considérons qu'un livre est un ami potentiel, si nous cultivons la fréquentation des livres qu'ils soient neufs ou anciens, célèbres ou inconnus. Il faut rendre grâce à ceux et à celles qui ont choisi le métier de les faire venir jusqu'à nous, de les présenter à notre curiosité et de les garder sur leurs étagères. Ce sont les libraires. Une race menacée, un métier devenu difficile» .