Doté d'un capital initial de 100 millions DH, «Damane Express», conçu et mis en place par la Caisse Centrale de Garantie -CCG-, sera opérationnel, à partir du 1er juin 2012, pour favoriser le financement de la Toute Petite Entreprise -TPE-. Une convention cadre a été signée, mercredi, à Casablanca, par Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des Finances, Othmane Benjelloun, président du GPBM, et Hicham Serghini, DG de la CCG, en présence de tous les patrons des banques de la place, ainsi que les DG de la DGI, de l'Office des Changes, de l'ADII et de Banque centrale. Cette initiative, en faveur du développement économique et social de la TPE, est qualifiée de première dans les annales du système bancaire marocain. La CCG devrait renforcer ce fonds de garantie, en le portant à 300 millions DH, pour pouvoir financer quelque 500 TPE, dans les années à venir. Le ministre de tutelle en est satisfait et la profession bancaire en voit là une opportunité d'insertion financière des TPE, jusqu'ici évoluant dans le secteur informel. Avant la signature de ce protocole d'entente, tout ce beau monde de la finance était convié au banquet offert par le PDG de BMCE Bank. Ce fut surtout une occasion pour la profession bancaire d'exposer devant le ministre de l'Economie et des Finances ses points de vue et doléances en ce qui concerne l'amélioration du climat des affaires au Maroc. Othmane Benjelloun n'a pas manqué de rappeler, lors d'une allocution prononcée avant la cérémonie de signature de la convention, «les défis» qui attendent le secteur bancaire pour qu'il puisse notamment contribuer de manière efficiente et significative à «la relance économique et l'investissement créateurs d'emplois et de richesses». En plus de la réforme de la Justice, le président du GPBM, insistera sur «l'équité fiscale, notamment au niveau du taux de l'IS qui connaît encore des taux plus élevés pour des secteurs aussi transparents que le marché financier ». M. Benjelloun a reformulé son souhait d'une « meilleure visibilité et une véritable jurisprudence fiscale en matière de vérifications et redressements fiscaux dont font l'objet nos banques…alors que le secteur bancaire constitue l'un des meilleurs contributeurs dans les recettes de l'Etat avec 13 milliards DH en 2011». Le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka a saisi la balle au vol, en rétorquant que son département s'inscrit dans «une logique participative. Autant pour le développement du marché boursier que pour la mobilisation de l'épargne, le ministère de l'Economie et des Finances mène tout un travail législatif, dira M. Baraka, visant à la fois l'innovation financière pour mieux sécuriser l'épargne et moderniser le marché des capitaux. S'agissant du fonds de garantie «Damane Express», son lancement, explique le ministre, s'inscrit dans le cadre des actions du gouvernement visant à faire de la TPE un vecteur de la croissance économique, de l'inclusion sociale et de la promotion de l'emploi. « Les pouvoirs publics, ambitionnent, par la mise en place de ce produit, de donner une forte impulsion au secteur bancaire pour l'encourager à aller davantage vers cette catégorie d'entreprises ». Pour le ministre, «ce nouveau mécanisme vise la réduction de 70% du risque pris par les banques au titre des crédits aussi bien d'investissement que d'exploitation. Cette mesure gouvernementale est destinée à accompagner les banques dans le développement de produits adaptés à ce segment du tissu productif national et dans leur engagement dans une démarche de “downscaling” des crédits aux entreprises». Et pour assurer une gestion souple et optimale, la CCG a mis en place un système d'échange dématérialisé avec les banques, permettant un délai de traitement rapide des demandes (sic). Cela étant, il y a cette interrogation : qu'est ce qu'une TPE et quelles sont les conditions d'éligibilité à ce fonds ? Damane Express bénéficiera à toute TPE dont le chiffre d'affaires est inférieur à 3 millions DH, répond M. Baraka. Y a-t-il des secteurs – ou des métiers- privilégiés que d'autres ? Dans l'absolu, non. 77% des entreprises marocaines sont des TPE. Elles sont confrontées au problème de financement des investissements (accès au crédit bancaire presque impossible) et elles ont également des difficultés au niveau des fonds de roulement. En parallèle à cette nouvelle approche de financement, le gouvernement, ajoute M. Baraka, a décidé de réduire le taux de l'IS (impôt sur les sociétés) de 30% à 15% pour cette catégorie d'entreprises. La logique est la même dans les deux: il s'agit de favoriser la création d'activités et d'emplois durables. Toutes ces démarches, en concertation avec le secteur bancaire, sont censées répondre à des besoins de l'économie et de la société, et partant, impulser un grand mouvement de créations d'entrepriqses.