Après la finale du 28e Grand Prix Hassan II, à cent pour cent espagnole, remportée en avril dernier à Casablanca par Pablo Andujar au détriment de son compatriote Albert Ramos, la touche ibérique continue toujours d'être là. Cette fois c'est au tour de la joueuse espagnole, Arantxa Para-Santonja, de briller dans les courts du RUC en clôture de la sixième édition du Morocco Tennis Tour. Lancé depuis le 11 février dernier avec un bon tournoi féminin au club des Cheminots à Rabat, le MTT 2012 a pris fin, samedi 19 mai, au terme de la sixième et dernière étape organisée au club du Racing Universitaire de Casablanca, également sur une bonne note féminine. Les distinctions de ces deux étapes ont été attribuées aux joueuses étrangères comme prévu, l'Espagnole Para-Santonja qui a battu en finale du tournoi du RUC l'Ukrainienne Olga Savchuk en deux sets (6/4, 6/4), a succédé à la Bosniaque Jasmina Tanjic qui a remporté la première étape au tournoi de l'USCM. Au terme de la finale du tournoi du RUC présidée par Fayçal Laâraïchi, président de la FRMT, en présence de Khalid Outaleb, membre du bureau fédéral et directeur des compétitions internationales, de Salma Assari présidente du club, Azzeddine Ennachachibi et Nezha Saber animateurs du tournoi… des prix ont été réservés à la championne espagnole Santonja et la Croate Savchuk, une belle finaliste qui a remporté, la veille, le titre du double avec le concours de sa compatriote Voracova Renata au détriment de la paire roumaine composée de Bogdan Elena et Olaru Raluca en deux sets (6/1, 6/4). Ces deux finales ont tenu leurs promesses tout comme les différentes rencontres qui ont été marquées par un jeu séduisant tant sur le plan technique que physique. Le rendez-vous du RUC a été également couronné d'une grande réussite grâce à une bonne organisation, une organisation participative impliquant tous les acteurs, dirigeants et pratiquants, en passant par les poussins et poussines avec le traditionnel Kids Days des enfants, leurs parents et tous les adultes qui aspirent à soigner l'image de leur club universitaire en assurant l'excellence des courts et la parfaite synchronisation des différentes œuvres des Rucistes. A cette occasion, ils n'ont pas oublié d'organiser une cérémonie de clôture, très sensible, pour rendre un hommage spécial à Mme Chafika Bencherki, ancienne présidente du RUC, qui a tant servi aussi bien son club que le tennis national (nous y reviendrons). Mais à propos de la prestation des joueuses marocaines, tout le monde s'accorde que le tennis national n'a pas pu émerger du lot lors de ce prestigieux MTT qui fait partie du Circuit international Mohammed VI, qui a fêté cette année son 6e anniversaire et qui reste pourtant un véritable atout pour la petite balle jaune marocaine. En si peu de temps, le MTT a eu sa place méritée dans le circuit mondial des joueuses et joueurs professionnels, mais toujours dans l'absence de la prestation efficace et honorable du tennis national. Les joueuses marocaines n'ont rien fait de concret lors des deux étapes féminines tout comme leurs homologues masculins acculés à l'abandon dès les premiers tours des quatre challengers qui ont tourné à l'avantage des joueurs de l'Europe de l'Est, un doublé pour le Slovaque Martin Klizan qui a dominé les tournois de l'USCM à Rabat et du RTCMA à Marrakech, le Russe Evgeny Donskoy qui a remporté le tournoi du TCM à Meknès et l'autre slovaque, Aljaz Bedene qui a gagné le tournoi du COC à Casablanca. Au rendez-vous du RUC, on s'attendait à mieux, c'est le moins que l'on puisse dire et aspirer en pensant à l'édition 2011 quand Habiba Ifrakh et Lina Bennani avaient eu, toutes deux, le mérite de se qualifier au 2e tour au détriment respectivement de l'Italienne Carollina Pillot et la Colombienne Catalina Castano, sans oublier la prestation honorable des autres joueuses Fatima Zohra El Allami, Nadia Lalami, Lina Qostal qui, bien qu'elles soient contentées du premier tour, elles avaient montré des qualités techniques pour rivaliser les joueuses les mieux classées qu'elles. La clôture du MTT 2012 n'a donc pas dérogé à la règle et le sursaut, même petit, n'a pas eu lieu. Les Marocaines du tableau final du RUC ont facilement rendu la raquette face à des adversaires, certes aguerries mais qui restent jouables et à leur portée. L'exemple de Nadia Lalami qui a tenu la dragée haute à la Française Audrey Bergot est à prendre en considération. La sociétaire du COC qui menait par (4-1) au premier set, avant de lâcher et de finir par s'incliner sur le même score de (6/4, 6/4), a du mal à conserver son avance pour cause de la mal préparation et la non concentration. Même chose pour les autres, Lina Bennani du RUC qui a subi la loi de la Russe Elena Bovina (6/0, 6/2), Rassif Intissar de l'ACSA face à l'Espagnole Garcia-Vidagany et sa coéquipière Fatima Zohra El Allami qui a été sortie par une autre espagnole, Fernandez-Brugues. La seule consolation qu'on peut avoir de ce tournoi du RUC est à attribuer à la Tunisienne Ons Jabeur qui a atteint les demi-finales au détriment de la tête de série N°1, la Croate Tompljanovic. Rien à reprocher à la jeune maghrébine de 17 ans qui a fait sensation et qui a cédé au dernier carré face à l'Espagnole Santonja qui va remporter le titre. En somme, le bilan de la participation marocaine aux éditions de cette année se résume en deux mots, la déception pour les hommes et la régression pour les dames. Ces dernières ont été loin de tenir bon face à des tenniswomen beaucoup plus affûtées, des joueuses en meilleure condition physique, technique… et morale. Des joueuses qui viennent au Maroc pour mouiller leur maillot, gagner des prix et glaner des points pour soigner leur classement mondial leur permettant de participer à d'autres grands tournois internationaux. Les joueuses marocaines doivent s'y inspirer, elles ont certes les premières qualités techniques mais ne possèdent pas encore les véritables arguments pour défier leurs rivales et devenir championnes. Elles peuvent s'estimer heureuses d'avoir l'occasion de participer à un grand tournoi comme le MTT annuellement organisé sur le sol marocain. Ce qui constitue une grande chance pour le rebondissement du tennis national, dames et messieurs, en attendant qu'ils puissent mettre dans la tête qu'ils ont toujours les moyens d'évoluer et de soigner leur raquette pour être au diapason du tennis international et pourquoi pas mondial. Pour ce, il faut travailler d'arrache-pied, il faut s'armer d'une grande volonté de se surpasser, il faut donner au tennis ce qui lui appartient, il faut lui consacrer le temps qu'il mérite. Car la majorité des joueuses et joueurs marocains accordent plus d'importance seulement à leurs études scolaires et universitaires au détriment du tennis. Qu'ils essayent de faire le choix entre le tennis ou les études ou du moins rétablir l'équilibre. Qu'ils essayent d'être à la hauteur de ce que la nouvelle équipe de la Fédération est en train de réussir, avec une nouvelle stratégie pour la relance du tennis national qui se résume dans la politique de la formation des jeunes et le système de sport-études que la FRMT pense instaurer prochainement. Le système de sport-étude pourrait inaugurer une nouvelle ère pour le tennis national après la fin du MTT 2012 qui, tout au long de ses éditions précédentes, le Maroc n'a remporté qu'un seul titre grâce à Younes El Aynaoui vainqueur d'une étape à Marrakech lors du lancement en 2007. C'était la belle époque avec les trois mousquetaires El Ayanoui, Hicham Arazi, Karim Alami qui ont sacrifié leurs études pour atteindre les sommets du tennis aux échelons régional, continental, international mais aussi mondial… Aujourd'hui, rien n'est encore perdu. On a certes régressé mais ce n'est absolument pas une raison pour que le tennis national ne puisse pas se relever et renouer avec les victoires d'antan. Il faut toujours continuer à y croire. Pourvu que l'heure soit à nouveau au travail sérieux, et ce pour préparer le reste de la saison qui n'est pas encore terminée avant d'afficher l'avenir avec la confiance escomptée…