L'Association des Tribus Sahraouies Marocaines en Europe (ATSME) a salué la décision du Maroc de retirer sa confiance à M. Christopher Ross, soulignant que la gestion par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU du dossier du Sahara a «montré ses limites». Depuis sa nomination début 2009, le bilan de M. Ross «est maigre se résumant en une série de rencontres informelles qui n'ont abouti à aucun progrès tangible ni sur le plan politique ni sur le plan humanitaire», relève dans un communiqué cette association basée en France. L'ATSME affirme que la gestion du dossier du Sahara par M. Ross «n'a fait que renforcer le statu quo, préjudiciable non seulement aux populations sahraouies des camps de Tindouf mais aussi à tous les maghrébins qui souhaitent que soit mis un terme à ce conflit régional qui n'a que trop duré afin de pouvoir réaliser le projet de l'unité du grand Maghreb». Et d'ajouter que «M. Ross, dont la mission exige une neutralité à toute épreuve en tant que médiateur d'un processus de négociation qui se tient sous l'égide des Nations unies, a compromis hélas de manière irrémédiable cette neutralité par un parti pris caractérisé et une cécité déconcertante vis-à-vis de la vérité historique et de la réalité du terrain». «La crédibilité des pourparlers a pâti de la personnalisation du processus de négociations par M. Ross, du fait d'une vision qui s'inscrit à contre sens des avancées enregistrées jusque-là dans le dossier du Sahara et illustrées par les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies et les conclusions de son prédécesseur, Peter van Walsum», estime-t-elle. Les membres de l'ATSME s'interrogent comment ce dossier peut-il avancer si M. Ross revient sur les positions de son prédécesseur et altère ainsi les avancées obtenues. Ils rappellent que dans son rapport, M. Walsum avait conclu qu'il était guidé par le souci de «mettre l'accent sur le respect de la réalité politique parallèlement à la légalité internationale», en faisant bien savoir qu'il «réfute l'idée selon laquelle la prise en compte de la réalité politique constitue une concession ou encore une capitulation». «La principale raison, disait-il, pour laquelle je trouve intolérable le statu quo est qu'il est trop aisément accepté, non pas seulement par des spectateurs non engagés des pays lointains, mais aussi par les partisans inconditionnels du front polisario, qui n'ont pas vécu eux-mêmes dans les camps mais qui sont convaincus que ceux qui y vivent préfèreraient y rester indéfiniment au lieu d'opter pour une solution négociée en deçà de l'indépendance totale». Par ailleurs, les membres de l'ATSME s'interrogent aussi sur la raison pour laquelle M. Ross, un «diplomate de carrière, ancien ambassadeur des Etats Unis en Algérie», veut aujourd'hui «passer sous silence la nécessité impérieuse de recenser les sahraouis dans les camps de Tindouf» ou encore sur laquelle «il n'évoque ni la situation des droits de l'Homme dans ces camps ni même la situation de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud ou encore de l'artiste Najem Allal, qui représentent pourtant tous deux des cas connus et avérés, petite partie émergée de l'Iceberg». De même, ils s'étonnent de l'influence de M. Ross «sur la teneur du dernier rapport du secrétaire général sur le Sahara, qui s'avère clairement hostile et attentatoire aux intérêts du Maroc tout en dédouanant les autres parties». Dans ce contexte, l'ATSME «en réfère au secrétaire général de l'ONU et appelle les membres du Conseil de sécurité ainsi que l'ensemble de la communauté internationale à agir au plus vite pour que puissent être prises les décisions appropriées à l'avancement du processus de négociation sur la question du Sahara». «Il convient de sortir ce dossier du statu quo où il se trouve et d'aider à trouver une solution politique juste, réalisable et mutuellement acceptable comme l'exigent toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies depuis 2003», conclut le communiqué.