Bonne nouvelle. La Grèce aura le soutien de l'UE et ne sortira donc pas de la zone euro, et l'Union européenne, qui tiendra son sommet ce 23 mai, compte mettre en place des « eurobonds ». A l'issue de leur sommet à Camp David, les dirigeants du G8 se sont exprimés en faveur du maintien de la Grèce dans la zone euro et se sont engagés à prendre toutes les mesures nécessaires pour relancer l'économie. Dans leur communiqué final, les dirigeants du G8 prônent le maintien de la Grèce dans une zone euro «forte et unie». Dès vendredi, Barack Obama donnant le ton du sommet, s'était aligné sur la proposition de François Hollande, favorable à des mesures d'incitation à la croissance face à l'austérité prônée par Angela Merkel, qui est apparue isolée. Samedi, le président américain a prôné une approche équilibrée pour la relance de l'économie mondiale. «Nous avons besoin d'un programme de croissance tout en maintenant la discipline fiscale», a-t-il déclaré à ses interlocuteurs, rapporte une dépêche Reuters. «Tous les dirigeants sont d'accord aujourd'hui ici, la croissance et l'emploi doivent être notre priorité absolue», a déclaré M. Obama. Même s'il a pris soin d'évoquer les «réformes importantes» engagées par les pays européens et la nécessité de «remettre nos budgets en bon ordre», le président américain a surtout insisté sur le fait «qu'il faut en faire plus pour créer de la croissance et des emplois dans le contexte de ces réformes budgétaires et structurelles». «Ce consensus de progrès a été renforcé ici à Camp David», a assuré M. Obama, qui n'a pas directement fait allusion aux réserves de la chancelière allemande Angela Merkel, apôtre de la rigueur budgétaire, dont la voix a paru être étouffée par l'arrivée de nouveaux venus au G8, le président français François Hollande et le Premier ministre italien Mario Monti. Un sommet utile pour la relance Côté français, on juge que la position défendue par le nouveau chef de l'Etat gagne du terrain. François Hollande, qui avait pour objectif de «mettre la croissance au cœur des débats», a lui-même estimé que ce G8 avait été «utile, fructueux», et qu'il permettait d'envoyer «un double message, un message de confiance et un message de croissance.» Les chefs d'Etat et de gouvernement de huit grandes économies du monde ont dressé le constat que l'économie mondiale montre des signes prometteurs de reprise mais que d'»importants vents contraires persistent». La crainte est que la crise grecque fasse aussi plonger d'autres pays, notamment l'Espagne, dont le système bancaire est fortement fragilisé. Les responsables européens ont tenté, de leur côté, de rassurer leurs partenaires quant à ces risques de contagion. «Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour garantir la stabilité financière de la zone euro», a déclaré Herman Van Rompuy, président du Conseil européen. Crise syrienne et nucléaire iranien au menu D'autres thèmes ont été abordés au cours de ce sommet, comme l'Afghanistan, la Syrie, l'Iran ou encore la Corée du Nord. Tous les participants ont apporté leur soutien à la mission de Kofi Annan en Syrie, a dit François Hollande. Les Etats-Unis considèrent pour leur part que les observateurs de l'Onu déployés dans le cadre de cette mission et le cessez-le-feu obtenu par Kofi Annan ne suffiront pas à résoudre cette crise. «La fin de la violence dépend de la transition politique», a dit Ben Rhodes, collaborateur de Barack Obama. «Nous pensons que le changement doit inclure le départ du pouvoir (du président syrien) Bachar al Assad.» Les dirigeants du G8 ont également parlé samedi du nucléaire iranien. Barack Obama a déclaré vendredi que tous les participants restaient attachés à une approche combinant des sanctions, des pressions et des discussions diplomatiques avec Téhéran. Une intense activité diplomatique devait se poursuivre dimanche et lundi avec le sommet de l'Otan à Chicago.