Le président du Conseil d'Administration de la Mutuelle générale des Administrations publiques ((MGPAP), Abdelmoumni Abdelmoula, a qualifié, vendredi, dans une déclaration à Al Bayane, la décision de justice de saisie des biens de la Mutuelle de “Tsumani et de foudre “qui vont “tout détruire”. Condamnée à rendre à la Caisse des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) la somme de 1,2 milliard de centimes, la MGPAP, risque en effet, selon les observateurs, de déclarer faillite et de mettre la clé sous le paillasson. Selon le président de la MGPAP, ce sont les adhérents et les bénéficiaires de ses services qui seront les plus grands perdants dont des malades chroniques (cœur, cancer, diabète), des orphelins, des ayants-droit, etc…). La MGPAP compte en effet quelque 200.000 adhérents et ayants-droit relevant de 2600 établissements publics, a affirmé le président, selon lequel c'est l'ex patron de la Mutuelle, qui purge actuellement une peine d'emprisonnement, qui est responsable de ces détournements et non pas l'actuelle présidence et encore moins les adhérents. Un huissier avait en effet notifié, mardi, à la présidence de la MGPAP, la décision de la Cour d'appel de Rabat (Annexe de Rabat) de rendre à la CNOPS la somme de 1,2 milliard de centimes, faute de quoi il allait procéder dès vendredi à la saisie de ses biens mobiliers surtout incorporels (comptes bancaires). L'affaire date du temps de l'ancienne équipe dirigeante de la Mutuelle dont les membres ont été récemment condamnés notamment pour dilapidation de fonds (117 milliards de centimes), abus de pouvoir, blanchissement d'argent, mauvaise gestion et abus de confiance. Mohamed El Farraâ, ex patron de la MGPAP a écopé de cinq ans de prison ferme assortis d'une amende de 10.000 DH pour dilapidation de deniers publics et à la saisie de ses biens. D'autres accusés ont été condamnés, alors que d'autres ont été tout simplement acquittés. Concernant les dommages et intérêts, la Cour avait condamné les coupables à verser solidairement à la MGPAP, la somme d'un million de dirhams (1 MDH), une somme considérée, comme “dérisoire” par des avocats de la partie civile voire “incompatible” avec la somme d'un milliard dix sept millions de dirhams (1,17 MMDH), dilapidée par les coupables. Dans le cadre de cette dernière affaire pouvant condamner la MGPAP à fermer ses portes, la CNOPS accuse l'ancien président de la Mutuelle d'avoir retiré de manière unilatérale la somme de 1,2 milliard de centimes d'un compte commun, qui n'existe plus depuis l'entrée en vigueur en 2005 de l'Assurance maladie obligatoire, pour régler une facture de l'association d'aide aux malades chroniques (AMASOM) dont il était trésorier, laquelle association avait acquis un logiciel informatique, qui n'est utilisé qu'à 6 pc. Mohamed Al Faraâ, qui était président de la MGPAP et trésorier de l'AMASOM a été “pris en flagrant délit”, selon la CNOPS, qui précise qu'”on ne peut pas être à la fois président de la mutuelle et haut responsable de l'AMASOM : c'est contraire à la loi et cela porte gravement atteinte aux droits des malades et aux deniers publics”. Partant de cette constatation, la CNOPS avait décidé en 2008 de suspendre toute relation avec l'AMASOM et de poursuivre cette dernière en justice à la lumière des graves irrégularités et de violation flagrante de la loi commises au sein la MGPAP. Mais, est ce que c'est à la Mutuelle, et donc à ses adhérents, de payer aujourd'hui les frais des irrégularités commises par l'ex patron El Ferraâ, aujourd'hui sous les verrous?, s'interrogent les adhérents.