Les députés désireux de poser leurs questions orales en langue amazighe à des membres du gouvernement ne peuvent pas le faire pour le moment, a indiqué lundi, la vice-présidente de la Chambre des représentants, Mme Khadija Rouissi, qui présidait la séance hebdomadaire des questions orales. Selon la députée, la Conférence des présidents a examiné cette proposition et décidé de reporter l'utilisation de la langue amazighe jusqu'à ce que la Chambre prenne toutes les dispositions nécessaires. La proposition d'introduire l'utilisation de la langue amazighe pour permettre aux députés de s'adresser aux ministres dans leur langue de choix y compris l'Amazigh en tant que langue officielle avait été faite lundi 30 avril par l'ensemble des groupes de la majorité et de l'opposition, qui avaient apporté leur soutien à la députée Fatima Tabaâmrant, du groupe du Rassemblement National des Indépendants. Cette dernière avait en effet créé l'évènement en posant une question orale au ministre de l'éducation nationale en langue amazighe sur “la généralisation de la langue amazighe et son intégration dans le système éducatif”. Selon cette proposition, la Chambre des représentants doit désormais se doter de la logistique nécessaire et en particulier de traduction pour faciliter l'utilisation de la langue amazighe dans les travaux de la chambre et en particulier lors de la séance hebdomadaire des questions orales. Les députés ont été unanimes à soutenir la proposition d'introduire immédiatement la langue amazighe dans les travaux de la chambre, de peur que la promulgation de la loi organique y afférente n'intervienne qu'après plusieurs années. Ils avaient appelé à la mise en œuvre de l'article 5 de la Constitution, qui stipule que “la langue amazighe est également une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception”. La séance de lundi avait été interrompue à plusieurs reprises, suite à des réactions qui n'ont pas facilité la tâche à la vice-présidente de la Chambre, Mme Rouissi.