Les cahiers de charges de la Société Nationale de la Radio et de la Télévision (SNRT) et de la SOREAD-2M pour l'année en cours ont focalisé, lundi, l'attention des membres de la Chambre des Représentants, réunie en séance plénière consacrée aux questions orales hebdomadaires. Huit questions sur les 29 inscrites à l'ordre du jour de la Chambre ont été adressées à ce sujet au ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement dont une concerne la situation financière de la SOREAD-2M. Pour sa part, le groupe parlementaire du progrès démocratique à la Chambre des représentants avait appelé le 18 avril à une réunion de la commission de l'enseignement, de la culture et de la communication de la Chambre des représentants avec la participation du ministre de la Communication, porte parole du gouvernement pour débattre de la question et répondre aux députés. Le groupe avait demandé aussi la convocation à cette réunion des différents responsables au sein des chaines publiques audio-visuelles. La séance des questions orales à la Chambre des Représentants a été donc axée sur les cahiers des charges des deux chaines de télévision publiques, élaborés par le ministère de la Communication et adoptés par la Haute autorité de communication audiovisuelle, instance constitutionnelle chargée de réguler et d'organiser le secteur audiovisuel au Maroc. Selon certaines sources, ces cahiers des charges auraient été déjà remis au Secrétariat général du gouvernement pour publication au Bulletin officielle. Aucune confirmation de ce dépôt n'a été possible hier. Par ailleurs, sept groupes parlementaires, soutenus par la signature de 53 députés, ont présenté des questions d'actualité concernant notamment la méthodologie d'élaboration de ces cahiers des charges, l'approche poursuivie en la matière par le ministère, le contenu des cahiers des charges et en particulier en ce qui concerne 2M et les outils que le ministère envisage de mettre en œuvre pour une meilleure gouvernance des médias audiovisuels publics. Le groupe de la Justice et du développement a consacré une question adressée au ministre à la situation financière de la SOREAD- 2M et les moyens de mettre fin au « phénomène de rente médiatique en vigueur dans les contrats de production». La chaîne a accusé en 2011 un déficit de 120 MDH, alors que ses dettes représentent 70 pc de son capital, selon ce groupe parlementaire. Dans sa réponse, le ministre devait surtout insister sur «les dysfonctionnements qui marquent la gestion de la chaîne» et l'ont conduite «au bord de la faillite». Selon des médias, la chaine aurait acquis un film d'une société de production à un prix quatre fois supérieur à celui payé par la chaine Al Jazeera pour le même film. Une grave accusation si l'information s'avérait réelle. L'intervention du ministre devait lui donner aussi l'occasion de dévoiler le manque de clarté et de visibilité dans les relations de la chaine avec des intermédiaires pour l'acquisition de films qu'elle diffuse. Le ministre devait également faire connaitre le plan d'application de ces cahiers des charges et les mesures de leur mise en œuvre de la manière la plus valable et la plus sereine. Les réponses du ministre interviennent au moment où le débat sur les médias publics audiovisuels se poursuit avec la participation d'un large public et à la suite des sorties médiatiques du DG du pôle public, Faiçal Laraichi et du DG de 2M, Salim Cheikh ainsi que de la directrice de l'information, Samira Sitail. Jugé positif par nombre d'observateurs, ce débat est animé par diverses parties dans l'espoir de réconcilier les téléspectateurs marocains avec les chaînes nationales, que 65 pc d'entre eux ont abandonnées pour des chaines satellitaires étrangères. Le téléspectateur marocain accuse en effet les chaines nationales de manque de créativité, d'indépendance, de professionnalisme et de présentation du «plus long télé-journal dans le monde», selon l'expression d'un grand spécialiste en la matière. Mais l'important c'est le qualitatif et le professionnel, indépendamment de la durée.