On reviendra encore une fois sur la question de la violence qui prévaut dans la capitale du Souss. Dans les précédentes livraisons, nos écrits ont mis l'index sur les délits qui frappent constamment les quartiers d'Agadir, aussi bien ceux dits « luxueux », comme Cité Suisse, Taddart, Founty…, que nombres de points communément appelés «populaires». Il semble bien que rien n'a changé puisque la délinquance continue à défrayer la chronique. Il ne se passe pas un jour sans qu'on n'apprenne que, dans tel ou tel quartier ou telle ou telle artère, un incident ait secoué la sécurité des passants. Cette problématique, qui prend aujourd'hui beaucoup d'ampleur, est devenue de plus en plus préoccupante, car les plaintes sont devenues monnaie courante et fusent de toutes parts, en particulier aux environs de la villenouvelle où les pickpockets font rage. Dans la banlieue, on comptera pareillement des cas de criminalité de plus en plus intense, ainsi que des tentatives de suicide dans nombre de localités, particulièrement dans les rangs des jeunes, en pleine dérive. On déplorera le jeu morbide auquel s'adonnent des adolescents malfaiteurs à pieds ou àbords de motocyclettes qui surgissent et attaquent les piétons, particulièrement les femmes, en les menaçant férocement à l'arme blanche. Les victimes de ces agressions ignobles ne trouvent généralement leur salut que dans l'abandon de tous leurs biens : portables, bracelets, colliers, bagues, argent…Elles doivent s'estimer « heureuses » si leurs bourreaux enragés ne vont pas au-delà de la confiscation pour leur occasionner des écorchures voire des plaies sévères. Ces pratiques infâmes qui, parfois, se passent au grand jour, sont devenues surabondantes dans une ville connue, depuis longtemps, pour son aspect de havre de paix et de sérénité. Actuellement, un véritable sentiment de malaise et d'inquiétude s'installe dans les milieux de la société, plus spécialement les femmes, cible de prédilection des délinquants. On ne peut alors que déprécier énergiquement cette situation alarmante qui sème une grande sensation de désarroi et de panique. Certes, on réalise parfaitement l'effort considérable que déploient les services de l'ordre pour rétablir la sécurité et la quiétude, à travers les tours de ronde etdes campagnes de ratissage. Leur sacrifice indéniable pour instaurer la paix parmi les citoyens et surtout confronter les contrevenants, comme c'est le cas lors des destructions anarchiques où ils sont atrocement «lapidés» et «molestés» par des foules déchainées. Cependant, on ne peut non plus passer sous silence la maintenance de ce phénomène d'insécurité qui prend des tournures inquiétantes. Il est bien évident que les raisons de la prolifération de ces armées de voyous trouvent leur explication dans la montée en flèche des sentiments de frustration et de privation dont sont victimes les jeunes oisifs, désœuvrés et abandonnés à leur sort. Ils vont trouver refuge dans nombre de points noirs de la ville où ils déposent leur butin et s'en acquittent petit à petit, dans les différents marchés des environs, en particulier ceux d'Inezgane où l'animation commerciale prospère. Ces cachettes connues pour la plupart abondent à mesure que les coups de vol fleurissent, sans qu'on n'y mette un terme, en raison de la complexité de cette opération. Devant la constance et la profusion de ces délits, les requêtes ne font que pulluler auprès de la justice et de la sûreté. C'est alors que les unités du service de l'ordre s'en vont déloger les délinquants dans leurs caves, selon les lieux de l'agression et les présentent devant les victimes pour identification. Cette procédure fait courir aux victimes de gros risques du fait que les «réflexes de revanche» ne feraient que pleuvoir, par la suite, sur la tête des «dénonciateurs». Il y a donc du pain sur la planche. La situation critique de l'insécurité régnant à brides abattues ne saurait être minimisée ni ignorée. Il va falloir s'atteler rigoureusement pour la lutte sans merci contre la délinquance, en satisfaisant les besoins vitaux des jeunes, car la sanction punitive n'est pas, en effet, la seule solution dissuasive d'un phénomène social galopant. Il va sans dire également que les services se doivent de se doter de tous les moyens nécessaires en termes de ressources humaines et de logistiques, afin qu'ils puissent vaquer à leur mission dans les conditions idéales.